Interview La Belgique et l'Algérie, une relation qui marche : Walid Bouchenafa veut continuer à tisser des liens entre les deux pays

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Qu'est-ce qui explique le taux de réussite impressionnant des joueurs algériens dans notre championnat ? Walid Bouchenafa, agent FIFA travaillant depuis des années entre l'Algérie et la Belgique, nous a accordés un entretien à ce sujet.
Plutôt qu'agent, Walid Bouchenafa se décrit comme "consultant international", lui qui a commencé en tant que journaliste dans le monde du football. "Une voie naturelle quand on n'a pas eu de carrière professionnelle de joueur mais que la passion est intacte", sourit-il. "Très vite, j’ai eu l’ambition de devenir agent, car c’est l’un des rares métiers qui permet d’avoir un accès privilégié au stade, à l’univers du football, et à cette grande famille qu’il représente".
En 2008, après avoir collaboré avec des médias comme BBC Afrique et Arabie, il obtient sa licence FIFA, devenant l'un des agents licenciés les plus jeunes à l'époque. Continuant en parallèle sa carrière de consultant et recruteur, conseillant des présidents de clubs en Europe de l'Est et notamment en Bulgarie, Bouchenafa va notamment travailler pour WyScout et réaliser plusieurs missions en Belgique : le début d'un lien logique avec notre pays.
Un travail avec Robert Waseige, Ahmed Touba...
"J'ai un lien très fort avec la Belgique. J’ai eu l’opportunité de collaborer avec plusieurs clubs belges, ainsi qu'avec des joueurs et entraîneurs belges. Le premier entraîneur avec qui j’ai travaillé est feu Robert Waseige, l’ancien sélectionneur des Diables Rouges, que je garde en très haute estime", raconte Walid Bouchenafa.
Les liens entre le football algérien et le football belge ne datent pas d'hier. Dans un sens comme dans l'autre : "Par exemple, le premier joueur belge que j’ai fait signer sur le marché algérien est Abdelhakim Laref, formé au Standard et international belge U20, qui a signé au MC d'Alger".
Ses liens avec la Bulgarie lui permettent d'y relancer des garçons comme Raoul Ngadrira (international belge U19) ou encore Ahmed Touba : "Je lui ai conseillé de signer en Bulgarie Son passage dans le championnat bulgare a été une étape clé dans sa carrière". Le défenseur malinois est entre temps devenu international algérien.
Les liens entre l'Algérie et la Belgique
Ce n'est ni le premier, ni le dernier dossier belgo-algérien géré par Walid Bouchenafa, qui a comme nous constaté la facilité d'adaptation et le succès fréquent des Fennecs en Belgique. "Le premier international algérien que j'ai géré en Belgique est l'ancien latéral droit de Charleroi, Mohamed Chakoury. Mais on peut dire que le joueur algérien s'est toujours bien adapté en Belgique".
Selon l'agent algérien, plusieurs raisons l'expliquent : la mentalité de la population belge et la manière dont les clubs belges sont très avancés en matière de formation. Des joueurs comme Djamel Zidane, qui était une star algérienne avant Zinedine Zidane, ou encore d'autres algériens comme Adlène Guedioura, Maamar Mamouni, Nasredine Kraouche et Madjid Adjaoud, ont trouvé une belle opportunité de briller en Belgique, bien avant la vague actuelle".
Les footballs belge et algérien se ressemblent beaucoup, cela facilite les choses
"Historiquement, la Belgique a permis à de nombreux joueurs algériens de s’épanouir et de faire carrière en Europe. En fait, le joueur algérien a l’un des taux de réussite les plus élevés en Europe", ajoute notre interlocuteur. "En général, un joueur algérien qui part en Europe a très peu de chances de revenir au pays, et il réussit souvent à s’imposer. Prenons l’exemple d'Amoura, qui a apporté une véritable plus-value financière à l'Union". L'attaquant a en effet vendu à Wolfsbourg pour 15 millions d'euros.
Et les prochains sont déjà là : Kadri, Zorgane, Titraoui. "Les footballs belge et algérien se ressemblent beaucoup. Cela facilite la transition", ajoute Bouchenafa, qui aimerait que les choses aillent plus loin. "Il faudrait mettre en place des partenariats entre les clubs, notamment au niveau de la formation. Je sais que des entraîneurs algériens sont souvent formés en Belgique, comme Karim Belhacine qui fait un excellent travail actuellement aux Francs Borains après ses passages à Charleroi ou Anderlecht. Abder Ramdane, coach de l'Olympic Charleroi, incarne aussi cette relation entre nos deux pays".
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