Le Lorrain n'a pas fait le poids contre un Sprimont déterminé

Comme en témoigne le score final (4-0), Sprimont-Comblain n’a guère dû forcer son talent pour venir à bout d’une courageuse équipe du Lorrain Arlon ce dimanche. Le coup de pouce de l’arbitre, sans doute un peu trop complaisamment « home-referee » au cours du premier quart d’heure, était totalement inutile. Il a toutefois eu le don d’énerver les visiteurs, qui se sont vus brandir une série impressionnante de cartes jaunes au cours de la partie, malgré l’absence de faute réellement méchante et en dépit d’un esprit fair-play, bien qu’engagé, de part et d’autre. Ironie du sort, ces avertissements profiteront à Bleid, qui viendra boucler sa saison au Lorrain dimanche prochain, avec la perspective du titre en ligne de mire.

L’exclusion de Guy François, le coach visiteur, dès la douzième minute, semblait en outre une décision disproportionnée. Elégant, ce dernier ne cherchait pourtant pas la polémique. « J’ai contesté de manière véhémente, mais poliment, une décision qui me paraissait incorrecte, et voilà », s’expliquait-il avant de poursuivre. « Sur le plan de l’arbitrage, franchement, nous avions compris après deux minutes, mais cela n’enlève rien au mérite de Sprimont, dont la suprématie est incontestable. Je suis surtout déçu pour mes joueurs qui se sont donnés sans compter, quel que soit le score. Leur saison aura d’ailleurs été fantastique, et l’effondrement de fin de parcours logique, compte tenu de l’étroitesse du noyau. La semaine prochaine, ce sera d’ailleurs difficile de disposer d’une équipe complète », prévenait le plus luxo des bataves.

Dans ce contexte, demander au Lorrain de réaliser l’exploit face à son voisin, devant un public tout acquis à la cause de ce dernier, relève d’un vœu pieu.

Et dire que, jusqu’il y a quelques semaines, les Arlonnais faisaient encore partie du quintet de candidats au titre. C’est précisément l’annonce du départ de François pour Bertrix qui semble leur avoir coupé bras et jambes, ce que l’intéressé est forcé de constater. « Ce n’était pas indispensable de l’annoncer à ce moment, mais l’une ou l’autre indiscrétion ont lancé les spéculations et, en accord avec les présidents respectifs, j’ai lâché le morceau sans en mesurer les conséquences à ce moment », reconnaît-il en substance.
 

Jessy Dionisio célèbre ses vingt ans par un but

Pour en revenir à la partie de ce dimanche, il n’aura fallu patienter que 5 minutes pour voir le front de Christophe Verbeeren dévier dans le but un ballon déposé par Morad Andich. Par politesse vis-à-vis de son capitaine, Mike Ince regardait le cuir franchir la ligne de but sans intervenir (1-0). Philippe Médery, l’entraîneur local, avait largement remanié sa défense pour cette joute, avec Jimmy Fortemps, (photo ci-dessous) pour son "maiden-match", entre les perches, Jessy Dionisio sur le flanc droit et Anthony Manfredi à gauche. Tous se sont, compte tenu des circonstances, relativement bien tirés d’affaire. A la 14ème, une tentative d’Ince échouait sur le gardien visiteur, Yoan Marette, mais ce dernier ne pouvait rien faire quand, 22 minutes plus tard, Andich y allait d’un débordement dont il a le secret avant de rentrer dans l’axe et de le mystifier (2-0).

Le Lorrain obtenait sa meilleure opportunité à la 39ème quand Yann Njia canonnait à bout portant, mais un prix d’un remarquable réflexe, Jimmy Fortemps – à moins que ce soit Yannick Woos – renvoyait le ballon du bras dans les pieds de Gilles Verdin, qui percutait à son tour, mais trop haut.
 

Après le repos, Médery limitait la prise de risque en remplaçant Woos (légèrement touché aux adducteurs) par Mathieu Conrad, puis plus tard Ince (petite tension à l’arrière de la cuisse) par Macedo Varela-Gomes et, à l’heure de jeu, Andich, victime d’un coup de jambon, par Christophe Franchi. Juste avant cette substitution, Andich avait tué tout suspense au terme d’une superbe combinaison entre Varela-Gomes, Michel Bigirimana (photo du haut) et « Schtroumpf » Verbeeren, dont le centre impeccable trouvait la… tête de l’avant de poche (3-0). Sans le brio de Marette, le plus beau but de la journée, voire carrément de la saison, aurait toutefois été l’apanage du solide arrière central David Pirnay, dont la patate décrochée des 45 mètres prenait la direction de la lucarne opposée.

Enfin, Jessy Dionisio, qui célèbrera son vingtième anniversaire ce mardi, scellait le score à la 64ème minute (4-0), avant que le rythme ne ralentisse de deux crans : rassasié, Sprimont continuait bien d’aligner les tentatives, mais sans réelle conviction, tandis que dans les rangs arlonnais, la résignation se faisait sentir.

Pour son premier match sous les couleurs sprimontoises, Jimmy Fortemps n’a pas vraiment été sollicité. Il a toutefois obtenu de son coach la garantie d’être titularisé lors de la prochaine rencontre, à Malmundaria. Pour l’éventuel tour final, Médery devra choisir entre lui et Gilles Regnier.

« Malgré le remaniement en profondeur de la défense, ça s’est plutôt bien passé », commentait-il au terme de la rencontre. « Ce n’est pas évident de trouver ses marques dès le premier match, dans une nouvelle équipe et après être resté six mois sans jouer. J’ai vécu une sale année, avec les difficultés qu’a connu Seraing en promotion C, et même s’il fallait prendre patience sur le banc, je m’estime déjà heureux d’avoir pu retrouver un club. Lors de mon transfert, au mercato d’hiver, le coach m’avait prévenu que l’opération se concevait avant tout dans la perspective de la saison prochaine. Pour ce qui concerne celle-ci, chaque minute de temps de jeu représente du bonus. Donc je n’ai pas à me plaindre. Si on fait appel à moi pour l’éventuel tour final, je ferai tout pour être prêt. Et bien sûr, j’espère que ce sera le cas », avoue-t-il.