Vista local : Retour sur les matches de vendredi

Olivier Baute
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Vista local : Retour sur les matches de vendredi
Photo: © SC

Vivant au Brésil depuis de nombreuses années, Bernardo nous donne son point de vue, souvent acéré, sur cette Coupe du Monde. Il revient sur les matches disputés vendredi ainsi que sur l'élimination de l'Espagne plus tôt dans la semaine.

En écrivant ce titre, j'ai bien conscience de tricher, parce que si je devrais m'exprimer sur l'élimination espagnole. Elle est étonnante si on prend en considération la totale domination européenne et espagnole des deux grands clubs madrilènes en Champions League et celle de Seville en Europa League ainsi que les succès de l ́équipe nationale ces dernières années. Elle n'est pas du tout étonnante si l'on prend dans une même considération les ratés du Barça dans le championnat espagnol comme en Champions League ainsi que les critiques de José Mourinho envers quelques joueurs ou encore la dépendance de ces grands clubs envers des joueurs étrangers.

L'équipe nationale n'est pas l'Espagne. Elle est le reflet d'une des cultures espagnoles du football, celle du FC Barcelone. Celle qui a déçu en 2013-2014 et d'un gardien qui n'était plus jugé suffisant en 2012. Les professionnels espagnols ont peut-être fait preuve d'une suffisance malheureuse en culpabilisant chaque fois les étrangers dans leurs remises en questions des valeurs nationales. Plus surprenant, alors que le Barça décide de remplacer son meneur de jeu Xavi, parce que, la carrière aidant, il a perdu son pouvoir d'accélération et d'infiltration, le sélectionneur national, Del Bosque continue à lui confier ce poste.

Ce n'est pas la fin d'une génération, ni d'un système de jeu, ni d'une qualité. Cela me semble une crise footballistique qui demande de s'adapter à l'importance de la vitesse dans le jeu et une crise morale qui nécessite un retour à l'humilité. L'Espagne a de l'avenir dans sa continuité et nous devrions la craindre à nouveau bientôt.

La statistique des trois dernières nations ayant emportées successivement les trois dernières coupes du monde et sont éliminées lors de la phase de poule suivante est, néanmoins, étonnante.

Maintenant, j'ai meilleure conscience.


Italie 0 x 1 Costa Rica.

Il y a des bons moments dans cette mission d'ambassadeur. J'ai attiré l'attention sur le Costa Rica, et dans un texte déjà écrit et, publié ce samedi matin pour vous Européens, j'ai souligné, avec l'entraineur italien C. Prandelli, les effets collatéraux des jeux à Manaus. CQFD. L'Angleterre et l'Italie, littéralement en perte de vitesse perdent le match et, l'Angleterre, la vie dans un "game over" cruel pour
une nation que se renouvelle avec brio, mais dont le professionnalisme dans la préparation médicale semble déficient. Leçon donnée par Suarez, meilleur buteur de son championnat, relevant de blessure et frais comme une rose, dont il fait cadeau aux siens, laissant les épines à ses détracteurs (nombreux).

Un petit coup de Chianti magique et la squadra devrait repartir. Mais elle a encore des faiblesses techniques en défense qui devraient la coincer un peu plus loin. Mais la relève est là, également.


Suisse 2 x 5 (6) France.

Pour éviter un mauvais souvenir français à Roger Federer, l'arbitre a arrêté le match ainsi qu'une attaque gagnante qui aurait donné le set à Karim Benzema, qui doit faire enrager monsieur Mourinho. Le meilleur attaquant actuel du mondial sera sans doute le seul centre-avant à ne pas être cité à Chelsea, du moins si son agent ne finance pas une campagne promotionnelle.

La Suisse, la petite suisse, a perdu deux de ses défenseurs et le coffre-fort réputé ne ferme plus. La ligne arrière a joué trop bas de dix ou quinze mètres, les arrières-centraux se sont trouvés en porte-à-faux lorsque les joueurs ou les ballons ont déboulé dans l'intervalle. Et comme la grâce était bleu blanc rouge, la banque a explosé.

La France doit beaucoup, me semble-t-il, à la grande connaissance médicale italienne de son entraineur monsieur Didier Deschamps ainsi que l'a souligné explicitement le rapport du Sénat français sur le dopage dans le sport, l'arrivée de capitaux étrangers qui ont permis un apport de grandes compétences professionnelles tant au niveau des techniciens et que des joueurs de champs. Le football français a gagné en compétence et sort doucement d'un professionnalisme stricte de pacotille pour retrouver un esprit de compétition. Cela a permis une meilleur osmose avec les collègues évoluant à l'étranger et une meilleur compréhension des exigences du mondial.

Sans doute nous. belges, nous faut-il également réfléchir à la compétition interne que le technicien français a établie dans son groupe élargi de joueurs, qui a donné du rythme et du mordant aux titulaires et nous, amateurs de football, sur les deux goals encaissés par la France lorsque la vitesse d'exécution a baissé, lors de la sortie pour blessure de Sakho.

Si l'état de grâce perdure, cette équipe de France sans point faible, homogène et en constante stimulation interne, peut avancer gaiement et encore nous ravir.

Cependant tout n'est pas perdu pour la Suisse et rien n'est totalement joué dans ce grand poulailler E. Ni pour l'Equateur.


Equateur 2 x 1 Honduras

Cela aurait  dû être la baston, mais la première et vive carte jaune de l'arbitre australien a calmé le Honduras, tout en donnant de mauvaises idées aux Equatoriens. Ce fut un bon match, agréable mais haché, tellement qu'il fut entaché d'une grossière faute d'arbitrage : un pénalty non sifflé pour l'Equateur, ce qui, donne sa légitimité à une victoire finalement indiscutable.

France - Equateur sera donc une rencontre digne d'une finale pour un des deux protagonistes tandis que la Suisse ne pourra pas snober le Honduras.

Joyeux week-end à tous les amis supporters.

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