Interview (Exclusif) René Weiler s'exprime : "Il faut faire ce qui doit être fait, pas ce que les autres exigent"

René Weiler réussit jusqu'à présent des débuts brillants avec Al Ahly, en Egypte : six rencontres, six victoires, trois buts encaissés dont deux en Supercoupe d'Egypte contre le rival Zamalek (victoire 3-2 et premier trophée). Pas le choix dans un club qui n'a que la victoire en tête ... comme Anderlecht. Le Suisse, pas épargné par les critiques à l'époque, a la mémoire longue et s'exprime peu dans les médias belges. Il a cependant accepté de répondre à quelques questions pour Walfoot ... 

Mr Weiler, comment repensez-vous, rétrospectivement, à cette période à Anderlecht ? 

J'en garde sincèrement de bons souvenirs. C'était une bonne période, une période de réussite, mais malheureusement gâchée par une poignée d'incidents incompréhensibles. 

Vous pensez évidemment à cette fin compliquée et aux supporters qui vous ont poussé à partir. 

Je dirais que certains journalistes y ont pris part en présentant même nos succès comme négatifs. Mais c'est du passé ... Et je trouve sincèrement encore plus dramatique le fait que les gens écoutent ces avis plutôt que de se forger une opinion propre, de formuler des jugements objectifs. 

On imagine que l'absence de succès du RSCA depuis votre départ vous a un peu fait sourire ... 

Non, vraiment pas. Je trouve cela triste. Malheureusement, c'est ce qui arrive quand vous écoutez des opinions extérieures plutôt que d'avoir la vôtre, de prendre des risques.

Par opinions extérieures, vous parlez de celle des supporters ou de celle des journalistes ? 

De tous. Un supporter reste un supporter, un journaliste un journaliste. De nos jours, il faut plus de gens capables de prendre les décisions qu'il est nécessaire de prendre plutôt que celles faisant plaisir au plus grand nombre, celles que les autres exigent. Il faut faire preuve d'honnêteté, de prévoyance, mais aussi de confiance en ses propres idées. 

Beaucoup, notamment de supporters, comprennent aujourd'hui ce que vous tentiez de dire à l'époque. 

J'avais un job : ramener le succès à Anderlecht. Je l'ai fait, mais pour ce faire, j'ai dû suivre un plan, un projet, à partir de ce qui était à ma disposition. Tous ne sont pas capables de comprendre ça, malheureusement. Mais mon job était de communiquer avec la direction et les joueurs en priorité, pas avec le public. Et certains supporters d'Anderlecht n'ont toujours pas compris que le football a changé. L'arrivée de Franky Vercauteren est logique en ce sens : il a énormément de connaissances et d'expérience. 

Aujourd'hui, votre expérience à Al Ahly est couronnée de succès jusqu'ici. 

C'est un nouveau défi stimulant, une nouvelle expérience, de nouvelles rencontres. C'est très enthousiasmant de travailler ici. 

Pourrait-on un jour revoir René Weiler en Belgique ... ? 

Pourquoi pas. Si un jour, j'ai l'occasion de rejoindre une nouvelle équipe ambitieuse et jouer pour remporter le championnat, ce serait véritablement exceptionnel. Mais nous verrons cela à l'avenir ...