Analyse La France dit stop au football : une décision qui peut tout changer

La France dit stop au football : une décision qui peut tout changer

Le Premier Ministre français Edouard Philippe a annoncé ce mardi 15h la prise d'une décision drastique : il n'y aura pas de sport professionnel dans l'Hexagone, même à huis-clos, avant septembre.

S'il manque encore l'officialisation de la LFP, cette décision du gouvernement français met un terme définitif aux saisons de Ligue 1 et Ligue 2, sans aucune possibilité de reprise et donc de terminer la saison 2019-2020. Comme les Pays-Bas et, hors-Europe, l'Argentine, la France a de facto arrêté sa saison de football et devient dès lors le premier des cinq "grands championnats" (Ligue 1, Serie A, Bundesliga, Liga, Premier League) à devoir s'incliner devant la pandémie de coronavirus. 

Le PSG champion ? 

Ce qu'implique cette fin anticipée est encore incertain, la Ligue de Football Professionnel et la FFF ne s'étant pas encore exprimées sur le sujet et le monde du football français ayant jusqu'ici semblé confiant en la possibilité de terminer la saison. Le seul exemple en Europe est l'Eredivisie, qui a décidé de ne pas couronner l'Ajax Amsterdam, leader, et de ne pas reléguer ni promouvoir d'équipes. Les places européennes, elles, sont distribuées en fonction du classement au moment de l'arrêt du championnat. 

Le Paris Saint-Germain comptait 12 unités d'avance sur l'Olympique de Marseille avec un match de moins (Strasbourg-PSG étant le seul match de la 28e journée à ne pas avoir pu se jouer) mais on le voit, le club de la capitale n'est pas assuré de son titre. Quant aux tickets européens, trois scénarios se dessinent : utiliser le classement à la 27e journée (la 28e n'ayant pas été jusqu'à son terme), à la 28e journée (Strasbourg-PSG n'influant sur aucune décision, ce serait logique) ou via un quotient calculé sur base des 28 journées jouées. 

Les grands vainqueurs de cette fin de saison seraient déjà connus : Marseille et Rennes iraient en Ligue des Champions sans risque de mauvaise surprise, Saint-Étienne et Dijon se sauveraient après une saison catastrophique. Les perdants : sans aucun doute l'Olympique Lyonnais, privé de toute Coupe d'Europe, mais aussi le LOSC qui n'était qu'à un point de la Ligue des Champions. Nîmes, à trois points du maintien, peut également trembler ... 

La France aura un rôle primordial 

Les décisions prises par la LFP et la FFF auront énormément d'importance, et pour cause : en tant que premier des cinq grands championnats forcé à prendre une position claire, la Ligue 1 sera scrutée par toute l'Europe. Le modèle de l'Eredivisie, très critiqué, sera-t-il suivi (ce qui implique : pas de relégation ni de promotion) ? Le modèle étonnant de l'Argentine, qui a décidé de ne reléguer aucune équipe pour deux saisons mais bien d'inclure les promus, peut-il être adopté ? 

L'UEFA aurait probablement rendu les choses bien plus claires et évité des semaines de tergiversations en fournissant un modus operandi à destination des championnats. Actuellement, chaque fédération est laissée libre de ses choix : promotion ? Relégation ? Titre ? Théoriquement, chaque pays peut, en cas de fin de saison, décider de la marche à suivre. Et si comparaison n'est pas raison, comment expliquer à Toulouse, largement dernier de Ligue 1 (17 points de retard sur Saint-Etienne), qu'il sera bel et bien relégué mais qu'aux Pays-Bas, Waalwijk, 11 points derrière le premier non-relégable, est maintenu ? Aucun des deux n'était mathématiquement condamné ... 

Quoi qu'il en soit, la décision du gouvernement français va rebattre les cartes : alors que tous les grands championnats discutent encore de la possibilité de reprendre à huis-clos, y compris en Espagne et en Italie particulièrement touchées par le virus, Edouard Philippe a sonné la fin de la récré en France. Et cela pourrait faire réfléchir les autres gouvernements : si le voisin ne joue pas, peut-on sérieusement envisager de rejouer ? Si France, Pays-Bas, peut-être Belgique dans un futur très proche décident d'arrêter les frais, peut-on sérieusement jouer en Allemagne, en Angleterre ? Encore une fois, l'UEFA aurait peut-être gagné à prendre ses responsabilités ... 

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