Interview Ibrahim Bohari : "Hugo Broos n'aura jamais mon respect"

Olivier Baute
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Ibrahim Bohari : "Hugo Broos n'aura jamais mon respect"
Photo: © SC

L'ex-attaquant de Mouscron s'est livré au magazine Sharkfoot. Découvrez ci-dessous quelques extraits de cette interview tranchante à plus d'un titre !

Le troisième frère Mpenza. Tel était le surnom du Centrafricain Ibrahim Bohari lorsque le football belge l'a découvert il y a une quinzaine d'années sous le maillot de Mouscron. Par la suite, il a évolué en Turquie à Altay Izmir avant de revenir en Belgique à Harelbeke et ensuite à Cambrai en France. Thomas Rocé, journaliste pour le webmagazine Sharkfoot, l'a rencontré. Morceaux choisis de cette interview tranchante.

Durant la saison 96-97, qui célébra les formidables débuts de Mouscron en D1, vous avez eu l’occasion de vivre l’éclosion des frères Mpenza. N’avez-vous pas été un peu « oublié » à cause de leur succès ? S’ils n’avaient pas été là à ce moment, auriez-vous pu montrer davantage vos qualités en D1 ?


Il est certain qu’Emile et Mbo m’ont un peu freiné dans mon élan, mais j’acceptais cela sans rancœur. Ils méritaient pleinement leur place. Les voir exploser à mon désavantage ne me frustrait pas car nous étions avant tout de véritables frères avant d’être concurrents ! Leekens est toujours resté logique dans ses choix.

Par contre, lorsque qu’ils sont partis au Standard et qu’Hugo Broos est arrivé aux commandes de l’équipe, tout a changé. Moi qui étais persuadé d’avoir alors ma chance, le coach a préféré aligner Zoran Ban, qui n’était pourtant pas meilleur que moi, mais sur qui il a touché une commission lors du transfert ! C’est là que j’ai pris conscience que des choses se passaient sous la table… Broos a ensuite préféré me vendre pour laisser place à d’autres joueurs qu’il amenait afin de se remplir les poches. Il a été injuste et malhonnête avec moi, et n’aura jamais mon respect, ni en tant qu’homme, ni en tant qu’entraîneur.

Fin 1997, vous décidez de tenter votre chance en Turquie. Avec un peu de recul, était-ce un bon choix ?


Vous savez, je n’ai pas choisi d’aller en Turquie. On m’y a quasiment obligé, pour que le club récupère l’argent de mon transfert, afin de faire venir Yves Feys, le gardien du Cercle de Bruges. Je devais signer à Ankaragücü, mais finalement l’Altay Izmir a été plus généreux envers Mouscron. Une véritable magouille orchestrée par Broos, Ranko Stojic et un manager turc...

Sinon, non, ce n’était pas un bon choix, mais c’était soit cela, soit jouer dans l’équipe réserve de Mouscron. Toutefois, cette virée en Turquie m’a fait prendre du recul sur le monde. Cela a été difficile, mais j’ai eu malgré tout quelques satisfactions. La première année, j’ai été élu parmi les meilleurs étrangers du championnat, aux côtés de stars telles que Gheorghe Hagi et Jay-Jay Okocha ! Je retiens aussi le but que je marque face à au Besiktas de Daniel Amokachi, qui offre la victoire à mon équipe.


Quel regard portez-vous sur la déchéance de l’Excel ? Lorsque vous étiez joueur, ressentiez-vous déjà que le club vivait largement au-dessus de ses moyens ?

Tout à fait. Pour moi, tout est parti en c… lorsque Broos a eu les pleins pouvoirs. Il dépensait énormément pour les joueurs car, je le répète, il touchait des commissions avec la complicité des managers. Je trouvais d’ailleurs bizarre que de bons joueurs du cru, tels que Steve Dugardein, Olivier Besengez ou Giovanni Seynhaeve gagnaient bien moins que Zoran Ban, Frédéric Pierre ou Damir Lesjak, amenés par Broos. L’Excelsior n’avait pas besoin de dépenser autant pour se maintenir. Leekens était parvenu à obtenir une troisième place avec des joueurs « bon marché » en 1997.

Beaucoup de requins se sont ensuite incrustés dans le club, alors qu’ils n’y connaissaient rien en football. Or, tous ces petits mafieux, notamment des managers venus de nulle part, ont fui dès que le bateau a commencé à couler. Alors que Leekens parvenait à les tenir éloignés du club, Broos, lui, les amenait ! Jean-Pierre Detremmerie, président à ce moment-là, s’est laissé avoir par son entraîneur. Il lui faisait trop confiance, comme il pouvait se le permettre avec les précédents. J’ai par contre beaucoup de respect pour Detremmerie, sans qui Mouscron n’aurait jamais pu vivre de si beaux moments.

Découvrez l'intégralité de cette interview ainsi que le magazine Sharkfoot en cliquant ici ! Merci à Thomas Rocé et à Romain Molina de nous avoir permis de vous faire découvrir une partie de cette interview.

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