Dupk mange son chapeau : Viva Wilmots!

Dirk Diederich
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Dupk mange son chapeau : Viva Wilmots!
Photo: © SC

Les Diables Rouges ont enfin un mentor. Un vrai. Pas seulement un clown qui met la main sur le coeur pour chanter la Brabançonne. Marc Wilmots a prouvé à Belgrade qu'il avait l'étoffe d'un bon coach. Et tant pis pour les grincheux de ma sorte qu'animait un méchant scepticisme.

Les Diables dorés nous ont fait rougir de plaisir. 

Nos joueurs ont du talent. Un talent énorme. On le savait et on le sait. On ne joue pas impunément à Manchester City, à Chelsea, à l'Atletico ou à Arsenal sans qu'il n'y ait anguille sous la roche d'un talent monstrueux.

Encore fallait-il trouver l'assembleur, le type capable de piocher les onze bonnes pièces  qui s'emboitent harmonieusement.

Marc Wilmots a pris sont temps pour trouver la formule. Quatre mois. Quatre mois de chipotages. Quatre mois où il a donné l'impression de ne s'inscrire que dans la continuité frileuse de ses prédécesseurs, avec un discours d'optimisme survitaminé pour faire oublier les désillusions sur le terrain.

Mais contre la Serbie, Marc Wilmots a osé. Il a pris ses responsabilités. Il a fait table rase du passé pour opérer des choix pêchus. Finis les rustines à la Simons, les schémas tactiques repliés, rabougris, renfrognés.

Opter simultanément pour Hazard, Chadli, Dembelé et De Bruyne avec un Witsel comme élément le plus défensif, il fallait l'assumer avant de le tenter. Et miser sur Christian Benteke en pointe de l'attaque n'avait rien d'une évidence, sinon après-coup. 

Enfin, remplacer un Eden Hazard transparent sans en faire un foin, sans donner l'impression de commettre un crime de lèse-majesté témoignait et témoigne d'un groupe bien maitrisé.

Marc Wilmots, je n'y croyais pas. C'eut été insignifiant si j'avais été le seul sceptique du Royaume. Mais je ne l'étais pas.

Avec son côté carré, ses musculations verbales, son anachronisme patriotique, sa gestuelle ringarde, ses roulements de mécanique en bord de terrain à la Aldo Maccione, Willie était la cible idéale des sarcasmes et des piques de tous ceux qui comme moi jurent plutôt par le style plus branché des Mourinho, Löw, Bielsa, Van Gaal ou autres Guardiola.

Mais vendredi soir à Belgrade, comme il y a 10 ans au Japon face au Brésil, Marc Wilmots a refait trembler la planète foot en torpillant toutes les mauvaises certitudes.

La Belgique s'est enfin trouvé un coach. Le premier depuis Robert Waseige. Et tant pis s'il faudra se faire à son côté faussement maladroit de Colombo patriotard.

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