Analyse Vista local : la journée de samedi passée au crible

Olivier Baute
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Vista local : la journée de samedi passée au crible
Photo: © SC

Bernardo vit la Coupe du Monde de l'intérieur. Basé au Brésil, ce Belge nous donne sa vision des matches, l'envers du décor.

Ce petit billet d'humeur sur la journée de samedi est dédiée à une grande supportrice du football belge, surnommée Moustique, qui vient de nous quitter et dont le nom a été profané par un troll ce dimanche sur le live du journal Le Soir, avec la complaisance du journaliste de service, malgré le désespoir de tous ses amis. Si je pouvais faire un premier bilan, apolitique, de ce mondial, j'écrirais que je suis ravi, dans l'ensemble, du peu de fautes. Nous voyons de belles phases de jeu. Je l'écris donc.

Le match Colombie- Grèce et la prestation de Mitroglu ont fait l'objet de bien des commentaires. Mais le rythme infernal des relances de James a démontré un des règles d'évaluation d'un joueur et d'une équipe : c'est dans le jeu rapide que l'on perçoit leurs limites. Contrôles trop longs, passes incertaines, amorties ratées, et, pour citer madame Eden Hazard, beaucoup de ballons en touche, ... toute la gamme de manquements a éclaté au grand jour chez les grecs suite à l'accélération du jeu des colombiens. C'est une technique qui est utilisée dans l'apprentissage de la musique : la vitesse permet de connaître là où sont précisément les difficultés. Nul doute que si les techniciens belges avaient observé les difficultés de la défense anderlechtoise face au jeu rapide des avants hambourgeois, le club aurait gagné trois ans dans sa volonté de progression.

C'est également une des clés pour connaître le moment quand un joueur, fut-il reconnu par tous, doit-être remplacé pour faire progresser une équipe. C'est une technique pour se faire évaluer un joueur que l'on observe. Chers amis supporters, si vous cherchez une vidéo pour faire une idée d'un joueur, cherchez un extrait de match rapide. Cela vous donnera une meilleur approche des forces et faiblesses de ce joueur.

J'ai aimé Italie - Angleterre, j'ai beaucoup apprécié les jeunes anglais virevoltants et surprenants. Par moment, les pays m'ont paru inversés tant l'axe central italien me rappelait un axe anglais. Peu de technique, peu de relance et tout en touches. Je dois avertir les âmes sensibles que je vais choquer, mais je commettrais une erreur professionnelle en n'écrivant pas qu'un fois de plus, j'ai admiré la préparation médicale des Italiens, galopants encore à la 93ème minute alors que les Anglais étaient à bout de souffle depuis 20 minutes. Mais, c'est sans doute le meilleur match que j'ai vu jusqu'à présent, même si le joueur que j'ai apprécié se nomme Campbell, J'ai été heureux de vérifier que l'Italie a bien un avenir au plus haut niveau.

Et la pelouse de Manaus ? Sèche sans doute, mais des rebonds francs. Il y doit y avoir une 5ème colonne qui se cache dans la presse...

Uruguay - Costa Rica. J'ai regardé ce match en prenant connaissance de la demande d'Interpol d'envoyer une cellule d'enquête préventive contre la maffia des paris truqués au Brésil. Tous les connaisseurs qui suivent le football en Amérique Latine savent que l'Uruguay doit sa qualification à un geste de bonne volonté de fédérations amies, lors d'un match qui évoque plus l'indélicate première mi-temps du dernier Zulte Waregem - Anderlecht que le nauséabond Allemagne - Autriche, encore dans trop de mémoires. L'Uruguay n'est plus l ́'équipe qui a surpris en Afrique du Sud.

Ceux qui ont suivi les prestations de Lugano à Paris n'en feront pas tout un lac. Cependant si l'ancien entraîneur brésilien du Costa-Rica , René Simöes, n'avait pas, littéralement et dramatiquement, perdu sa santé mentale lors du match retour des barrages contre les Etats-Unis, à, disons la 78ème minute, le Costa-Rica aurait déjà épaté la galerie en Afrique du Sud. Lors de la fin hallucinante de ce match funeste, l'entraîneur, qui s'est pris au ciel, aux spectateurs, à l'herbe et aux joueurs, puis qui a du être soigné par le médecin sur le bord du terrain, a retiré toute sa ligne d'attaque qui terrorisait la ligne défensive des américains du nord pour bétonner sa défense, alors que son équipe menait paisiblement 2 à 1.

Cela a permis aux défenseurs américains de remonter de quinze puis trente mètres et d'être présents sans craindre de contre-attaque dans le rectangle adverse. Gain du match et qualification pour les USA. Un match d'anthologie d'un entraîneur qui ne connaît ni la Hollande, ni Advocaat, ni Robben... Mais je pense que la leçon n'aura pas porté ses fruits. Le nombre d'entraîneurs qui retire un avant qui fixe la défense ou deux joueurs de celle-ci en fin de match ne cesse de croître...

Côte d'Ivoire - Japon : un match émotionnant tant j'ai eu l'impression de voir une Belgique B, celle des étrangers avec ce qu'ils ont de meilleures à offrir, beaucoup, affronter un sympathique Japon. Sept joueurs africains ont pris leur envol en Belgique, à Beveren. Quel plaisir de voir Boka confirmer tout son potentiel et revoir un Didier Sekora, pantouflard dans son fauteuil régaler de la pureté de ses gestes techniques. S'il avait voulu, celui-là. Dommage l'ostracisme qui a prévalu à l'égard de ces joueurs en Belgique. Il auraient pu faire progresser nos clubs, qui paraissent un rien ridicule d'avoir tant critiquer cette académie alors qu'ils l'imitent quasi tous aujourd'hui.

Ce match a, aussi, été l'occasion pour les supporters plus jeunes de voir le fonctionnement d'une ligne défensive à l'ancienne avec un couvreur jouant plus bas. Cela fonctionne toujours, a partir du moment où les joueurs se font des passes...

A bientôt pour de nouvelles aventures,

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