Des joueurs millionnaires grâce à deux matchs et un onze made in Pro League ? Le Congo joue très gros
Demain, la République Démocratique du Congo affrontera le Cameroun sur le chemin de la Coupe du Monde 2026. Un rendez-vous crucial pour le groupe, qui compte plusieurs joueurs nés et formés en Belgique.
Les premières sélections conjointes de Matthieu Epolo, Mario Stroeykens et Michel-Ange Balikwisha en sont la preuve : la République Démocratique du Congo est à un tournant de son histoire footballistique et met les bouchées doubles pour accrocher le bon wagon.
Demain, les Congolais affronteront le Cameroun d'Hugo Broos en demi-finale des barrages de la zone Afrique pour la Coupe du Monde. En 1974, c'était sous le drapeau du Zaïre que la RDC avait été la première équipe d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour une Coupe du monde. Depuis, les Léopards n'ont plus réussi à prendre part au plus grand rendez-vous de la planète foot.
La sélection est donc face à immense défi. Si les Léopards passent l'écueil camerounais et dominent ensuite le vainqueur de Gabon-Nigeria, ils feront partie des six équipes présentes aux barrages intercontinentaux en vue de décrocher les deux derniers tickets pour la Coupe du Monde.
Un coup à jouer contre le Cameroun ?
Au pays, l'effervescence est bien là. Comme le rapporte Sport News Africa, le Président Félix Tshisekedi a promis une prime exceptionnelle d'un million de dollars à chaque joueur en cas de qualification pour les barrages intercontinentaux, sans même savoir si l'équipe ira ensuite au Mondial.
Au-delà de tout le remue-ménage autour de ces barrages, la fédération oeuvre en coulisses depuis bien longtemps déjà. Avant Epolo, Stroeykens et Balikwisha, bon nombre de joueurs binationaux ont garni l'effectif. Une dynamique encore renforcée en 2021 avec l'arrivée de Claude Makélélé au sein du board.
Derrière sa fonction officielle d'ambassadeur du football congolais, la fédération est claire : le but premier de Makélélé est de démarcher les talents binationaux pour les rejoindre de défendre les couleurs de la RDC. Un beau clin d'oeil du destin pour le natif de Kinshasa...qui avait représenté la France durant sa carrière de joueur. Son aura semble avoir fait mouche.

Dans le groupe actuel, seuls 7 des 25 joueurs repris sont nés au pays. Parmi les 18 binationaux, 7 sont nés en Belgique (Matthieu Epolo, Rocky Bushiri, Joris Kayembe, Ngayel Mukau, Mario Stroeykens, Michel-Ange Balikwisha et Théo Bongonda). Sans même compter Noah Sadiki, qui n'est pas repris pour le rassemblement.
En y ajoutant des garçons qui ont lancé leur carrière professionnelle en Belgique comme Chancel Mbemba et Edo Kayembe, on parviendrait même à faire un onze des Léopards teintés de noir-jaune-rouge, complété par d'autres anciens du championnat belge tels que Jackson Muleka ou Samuel Essende (jadis passé par Eupen).
Plusieurs d'entre eux seront sans doute alignés demain contre le Cameroun. Certains n'ont jamais ressenti pareille pression autour d'un match. Pendant ce temps, Nathan Ngoy (également dans le viseur de la fédération congolaise) pourrait faire ses débuts avec les Diables contre le Kazakhstan ou contre le Liechtenstein à Sclessin, dans un contexte moins stressant.

Les deux nations n'ont sans doute pas fini de se disputer de jeunes talents encore en pleine quête d'identité. Avec de plus en plus de choix en faveurs des Léopards ? Noah Sadiki veut y croire : "Je pense que si les joueurs congolais commencent à, si pas prendre leurs responsabilités, se conscientiser sur la grandeur ce qu'on peut réaliser avec cette nation, on peut être parmi les grands d'Afrique", déclarait-il il y a une semaine.
Claude Makélélé n'est décidément pas le seul à se la jouer ambassadeur : "Représenter le Congo et être l'un des premiers de ma génération (de binationaux) à le faire ouvertement, ça pourrait ouvrir la porte à d'autres, comme des potes à moi qui me parlent maintenant pour venir". Une porte qui pourrait s'ouvrir plus grand encore en cas de bons résultats dans les semaines et de perspectives de rêve américain l'été prochain.
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