Interview Gilles Regnier (Sprimont), le Gamin Volant

Fabian Lacasse
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Gilles Regnier (Sprimont), le Gamin Volant
Photo: © SC

Trop petit ? Trop jeune ? Pas assez autoritaire ? Fils à papa ? Gilles Regnier n’a guère été ménagé depuis qu’en fin de saison dernière, il a été bombardé gardien titulaire d’une équipe de Sprimont dont l'ambition était de retrouver au plus tôt la D3.

Ce n’est pas évident d’assumer de telles responsabilités, quand on n’a que dix-neuf ans (Gilles a célébré son vingtième anniversaire ce 20 avril). Les progrès qu’il a réalisés depuis le mois d’août dernier sont manifestes, même ses détracteurs doivent en convenir. Suffisent-ils à rassurer pleinement des partenaires parfois sceptiques ? Une chose est sûre, en tout cas. Le « gamin », comme certains l’appellent affectueusement, a encaissé les critiques et les sous-entendus cruels comme un grand. Et ça l’a rendu moralement plus fort. Même l’arrivée, au mercato d’hiver, d’un concurrent sérieux ne l’a pas destabilisé. Mais le chemin de la confirmation reste parsemé d’embûches…

Résumez votre parcours footballistique.

Gilles Regnier : J’ai débuté à Sprimont, le club de mon village. En minimes, je suis parti au Standard où je suis resté quatre ans, avant d’atterrir à Saint-Trond, en U17. Suite à la fameuse affaire du Chinois et des paris truqués, le dernier rempart titulaire des canaris, Belic, a disparu de la circulation et, tous les gardiens avançant d’un cran, j’ai eu le bonheur de… presque goûter à la D1 pendant trois mois, de ma position de troisième gardien. L’année d’après, je suis revenu à Sprimont, où j’achève déjà ma troisième saison, la première au poste de titulaire.

Quel est votre meilleur souvenir footballistique à ce jour ?

G.R. : Sans conteste le moment où, il y a près d’un an, on m’a annoncé qu’on me ferait confiance comme n°1 cette saison.

Et le pire ?

G.R. : En fait, je n’ai jusqu’ici pas encore accumulé trop de mauvaises expériences. Je me suis toujours bien amusé partout.

 

Comment expliquez-vous votre progression ces derniers mois ?

G.R. : On peut avancer plusieurs facteurs. Il y a bien sûr le travail. Il y en a énormément derrière la correction de certaines faiblesses, comme les ballons aériens, par exemple. Ensuite, j’entame les matches plus confiant, moins stressé qu’auparavant. Rencontre après rencontre, j’accumule l’expérience. Enfin, mes partenaires me témoignent aussi plus de confiance, et ça me permet de jouer plus relâché, plus serein.

 

Comment répondez-vous aux critiques relatives à votre taille, votre âge ou votre statut de « privilégié » dans la mesure où Jacques, votre papa, est l’entraîneur des gardiens du club ?

G.R. : Je m’efforce de combler mon handicap de taille par une souplesse supérieure à la normale (Gilles mesure 1m75, ndlr). Pour ce qui concerne l’âge, je me rends bien compte qu’il faut de la chance pour être titulaire à dix-neuf ans au poste que j’occupe et dans une équipe comme Sprimont. Mais j’assume et j’essaie de donner chaque week-end sur le terrain raison à ceux qui me font confiance. Fils à papa ? Quand j’ai quitté Saint-Trond, je pouvais signer à Verviers. C’est le président, Vincent Prégardien, qui a insisté pour que je rentre au bercail. Et quand, la saison dernière, Pascal Jacquemin a été embêté par des blessures, mon père était plutôt réticent à ce que je sois aligné.

 

L’arrivée de Jimmy Fortemps, au mercato, ne vous a-t-elle pas crispé ?

G.R. : Il est normal que l’on se pose des questions quand on voit débarquer un rival plus âgé et plus expérimenté, mais le coach m’a directement mis à l’aise en m’expliquant que je conserverais la préséance, pour autant que mes prestations ne faiblissent pas pendant plusieurs parties d’affilée. C’est une saine concurrence que celle qui vous empêche de vous reposer sur vos lauriers.

 

Comment envisagez-vous personnellement la saison prochaine ?

G.R. : Idéalement à Sprimont. C’est mon club de cœur et j’e réside dans la localité. Mon contrat arrive à échéance et, à vrai dire, personne ne m’a encore parlé de reconduction. D’après ce que j’entends, on me ferait encore confiance. Je suppose que ça se décidera en fin de saison. Cela dit, mon objectif prioritaire, c’est de jouer. Donc il faudra d’abord voir si on a encore besoin de moi.

 

Vous habitez toujours chez vos parents. Ca se passe comment avec votre Jacques de père ?

G.R. : A la maison, on ne parle pas trop de football. Disons que nous entretenons alors des relations normales de père à fils, tandis que sur le terrain, c’est d’entraîneur à joueur.

 

Et votre avenir professionnel, vous le voyez comment ?

G.R. : Je suis toujours à l’école, en rhéto à Saint-Luc. L’année prochaine, j’opterai pour la filière des profs de gym à Beeckman. J’adore le sport. Même pendant les vacances, il se place aux premiers rangs de mes préoccupations.

 

Qu’est-ce que vous foutez quand vous ne footez pas ?

G.R. : Ben, du sport, beaucoup de sport. De la muscu, du tennis… Un peu de play-station, aussi, rayon foot. En début de saison, nous avions organisé de petits tournois avec Macedo Varela-Gomes, Morad Andich, Semih Calli... Et surtout il y a Manon, ma fiancée depuis maintenant deux ans. Elle me suit partout, même en déplacement. Et de mon côté, j’ai réussi à la faire jouer au foot. Si, si…

Carte de visite :

 

Prénom : Gilles

Nom : Regnier

Age : 20 ans

Club : R. Sprimont-Comblain Sp.

Numéro : 20

Position : gardien de but !

Carrière : Sprimont, Standard et Saint-Trond (catégories d’âges), incorporation en équipe première de Saint-Trond (D1) durant trois mois, puis retour à Sprimont (3ème saison, 1ère comme titulaire).

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