Interview Lombaerts : "C'est à nouveau un honneur de jouer pour les Diables"

Dirk Diederich
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Lombaerts : "C'est à nouveau un honneur de jouer pour les Diables"
Photo: © SC

Il y a 3 ans, Nico Lombaerts avait rejoint le Zenit St-Petersbourg. On pensait que le jeune défenseur allait s'y enterrer sous une montagne de roubles. Aujourd'hui, il est titulaire chez les Diables et il a appris à boire la vodka.

 Parlons des Diables Rouges, Nicolas. Malgré un 4/12 lors de la campagne de qualification pour l'Euro 2012, l'équipe nationale semble baigner dans une ambiance positive, non?
      

"Les bonnes prestations contre le Kazakhstan et contre l'Autriche ont fait beaucoup de bien. Et la victoire contre la Russie a également été très importante. Car c'est un pays du top 10 mondial"
          

Qu'en est-il des chances de qualification pour l'Euro 2012?
         

"Pourquoi faudrait-il ne plus y croire? Nous, nous y croyons à nouveau. L'ambiance au sein et autour de l'équipe s'est fortement améliorée. Il y a davantage de confiance en soi. En Russie, nous avons même gagné en pratiquant du beau football. Nous avons dominé les Russes".
         

Comment perçoit-on l'équipe nationale belge en Russie?
           

"Les joueurs belges inspirent énormément de respect. Romelu Lukaku, Vincent Kompany, Thomas Vermaelen, ce sont des noms bien connus en Russie... Ils ne comprennent d'ailleurs pas qu'avec de tels joueurs nous n'obtenions pas de meilleurs résultats". 
           

J'ai également discuté avec Dries Mertens. En tant que novice, il a poutant senti  immédiatement du respect de la part des valeurs confirmées. Est-ce cela le grand changement par rapport à l'équipe nationale de la campagne précédente? Car à l'époque, on lavaitplutôt  son linge sale sur la place publique, non?
            

"L'ambiance s'est certainement améliorée. Pourquoi? On est dans une nouvelle campagne. Je ne pense pas qu'avant, il y avait un manque de respect, mais quand les résultats ne suivent pas, tout est vu sous un jour négatif. Puis, les joueurs ont pris aussi de la bouteille et sont devenus plus réfléchis".
     

Dick Advocaat avait été engagé comme le grand sauveur. Mais sa personnalité a toujours suscité la controverse. N'est-ce pas finalement une bonne chose que Georges Leekens ait repris le flambeau? Il semble dégager plus de stabilité en tant que sélectionneur national.
          

"Le passage de Dick Advocaat a été une bonne chose. Par son approche, il est parvenu à changer de petites choses au sein de l'Union Belge. Il allait toujours droit au but. Leekens dégage sans doute envers le monde extérieur davantage de stabilité. Mais cela n'a guère d'importance pour les joueurs. Ceci dit, il est le successeur idéal d'Advocaat. Leekens n'a pas son pareil pour motiver les joueurs, grâce à lui, les joueurs expriment au maximum leur potentiel".
 

        
   
Au mois de mars, ce sera tout ou rien en Autriche. Quel sentiment subsiste après le dramatique 4-4 de Bruxelles? "Ils sont à prendre" ou "Attention, restons sur nos gardes"?
   

"S'il y avait une équipe qui méritait de gagner ce soir-là, c'était la Belgique. Nous nous sommes créés le plus d'occasions, mais nous avons laissé filer la victoire en fin de match. Mais attention, ne soyons pas présomptueux. Nous pouvons les battre, mais ce ne sera pas facile. Si nous n'encaissons pas quatre buts, il y a un coup à tenter là-bas. Cependant, nous irons en Autriche en toute confiance. Car cela ne sert à rien de chier dans son froc".

         

Même si le résultat était décevant, on a remarqué ce soir-là un enthousiasme incroyable des supporters. Les supporters belges forment à nouveau bloc derrière les Diables Rouges.
 

"Notre retour en fin de partie était vraiment super. J'ai moi-même marqué le 4-3. Jamais je n'avais encore fêté un but aussi intensément. Les supporters qui dansaient dans les tribunes, c'était fantastique. Le stade entier s'éclatait. Dommage seulement que cette joie fut de courte durée. N'empêche, cette ambiance était la preuve d'une renaissance autour de l'équipe nationale. Les supporters sont à nouveau positifs. Jadis, c'était presque devenu  la honte de porter le maillot des Diables Rouges. Aujourd'hui, c'est à nouveau un honneur de défendre les couleurs de la Belgique. Espérons qu'on puisse leur renvoyer l'ascenseur".
         

Revenons sur ton aventure russe. Après trois ans passés au pays du pétrole et de la vodka, où en est ta popularité?
     

"J'ai une certaine popularité à St-Petersbourg. C'est une vraie ville de foot. Les joueurs y bénéficient d'un excellent statut. Mais bon, c'est pas non plus le statut des stars de Hollywood. Les gens me reconnaissent et me remercient pour mes prestations".
              

Où en es-tu avec la langue? Parles-tu le russe, à part les gros mots que t'ont appris tes équipiers?
         

"Cela va mieux. Je comprends pas mal, mais j'ai encore des difficultés à parler la langue. Les trucs de base, je connais. Dans un resto, je peux passer commande sans le moindre problème. Aujourd'hui, à Anvers, j'ai rencontré un Russe. J'ai voulu lui parler dans la langue de Pouchkine, mais lui, il était pas trop chaud pour ça (rires)".
         

La vodka, c'est la spécialité locale. T'apprécies?
             
 
"Ca va. Je n'en bois pas beaucoup. Mais j'ai appris à l'apprécier. Quand nous sortons entre joueurs, j'en bois de temps en temps une. Cependant, en Russie, on la boit pure. On ne la mélange pas avec un jus de fruit ou un coca".
           

La Russie a obtenu au détriment notamment de la Belgique l'organisation de la Coupe du Monde de 2018. Pour toi, indépendamment de ce qu'on en pense ici, est-ce un bon choix?
       

"Ce n'est certainement pas un mauvais choix. La Russie est un vrai pays de football. Jadis, le hockey sur glace y était le sport roi. Il est à présent détrôné par le football. La Coupe du Monde profitera à la Russie au niveau des infrastructures. Elle va booster le football. Au niveau des infrastructures, il reste pas mal de pain sur la planche. Mais je suis sûr que tout sera fait dans les temps. Il y a de l'argent. En Belgique, on ne parvient même pas à entretenir nos routes. En Russie, on ne discute pas. On agit. Ceci dit, j'ai plus de difficultés à accepter le choix du Qatar. C'est un pays qui ne s'est encore jamais qualifié pour un grand tournoi et qui n'a aucune culture du football".
          

Si les Diables Rouges devaient se qualifier, quelles villes conseillerais-tu de visiter aux supporters belges?
        

"Moscou et St-Petersbourg sont deux villes fantastiques. Et à Kazan, ils construisent un immense Kremlin à côté du stade de football. Novgorod vaut aussi le détour. Et enfin, il y a Sotchi, à la Mer Noire, la ville qui accueillera les Jeux Olympiques d'hiver de 2014. C'est le Monaco de la Russie. Il y a même des palmiers là-bas".
          

Dernière question. La Belgique est sans gouvernement depuis plus de six mois. Suis-tu encore de près la situation politique?
    

"Je continue à m'y intéresser. Cela ne peut plus trop continuer ainsi. Au niveau économique, nous avons besoin d'un nouveau gouvernement pour sortir de la crise. Nous avons besoin d'un gouvernement qui puisse prendre des décisions. Espérons que Vandelanotte parvienne à un compromis. Les différents partis doivent accepter qu'ils ne s'y retrouveront jamais à 100%".

L'interview est signée Kersten Steurbaut.
 
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