Action Supporters La Louvière se met en place

Olivier Baute
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Action Supporters La Louvière se met en place
Photo: © SC

Via une lettre envoyée à la direction des Loups, un groupe de supporters veut redorer le blason du club

Chers dirigeants,
Chers supporters,
Chers sympathisants,

Au terme de cette saison 2012/2013, les supporters louviérois ont, une fois encore, été lésé. A ce jour, c’est l’amertume qui prône, accompagnée de la déception et de nombreuses frustrations. Il est vrai qu’à l’issue de cette année sportive, nous ne pouvons parler de réussite. Mais plutôt d’échec. D’un cuisant échec. Tant au niveau footballistique, qu’extra-sportif. Pour peu, nous avons eu l’impression de faire un bond dans le passé. En 2006, plus précisément, lorsque la Fédération nous refusait l’octroi de la licence.

Aujourd’hui, ce refus de licence n’est pas contestable. C’est un fait. La direction del’UR La Louvière Centre a rendu un dossier incomplet à l’URBSFA, dans le but d’obtenir un délai supplémentaire et de pouvoir « se retourner ». Il est vrai que les retraits de Duferco, ainsi que du groupe sidérurgique NLMK ont accéléré la chute du club, l’ont entraîné vers la situation que nous connaissons actuellement. Pourtant, à l’aube d’une nouvelle saison  – encore incertaine – en Division 3, nous ne pouvons pas remettre la faute sur les sponsors
principaux de l’URLC, mais bien sur la façon dont le club louviérois a été géré.

Sportivement parlant, le début de saison a été catastrophique. La défaite à Heppignies, lors de la première journée devait être prémonitoire. Le choix de Tibor Balog, au poste de T1, a lui aussi été une bien triste solution de remplacement. Après la défaite face à Audenarde, lors du tour final 2011/2012, il fallait repartir à zéro, rebâtir un noyau complet. Chose qui a été réalisée mais, hélas, dans des conditions inadéquates. De
nombreux mercenaires sont arrivés à La Louvière. Le Tivoli est devenu, pour eux, un paradis financier. Le football, en Division 3 nationale ne peut être professionnel. Quand on sait que nombreux sont les ouvriers dans la région du Centre à travailler pour une bouchée de pain et qu’à côté de cela, des joueurs de troisième division gagnent 2.000 à 3.000 € par mois, juste pour s’entraîner et jouer quelques matchs, cela semble surréaliste.  Par respect pour ces joueurs, nous ne citerons pas de noms. Désormais, il est temps de regarder en arrière et d’avouer ses erreurs. Après deux saisons en D3, le bilan de l’UR La Louvière Centre est, sur le plan comptable, satisfaisant mais insuffisant, après les promesses de deux saisons. Des promesses qui n’auront jamais été tenues.  L’objectif avoué a été la D2. Il a même été la condition de réussite de ce « rapprochement ». Au final, nous sommes bien bas.

La direction voulait fusionner le FC La Louvière et l’URS Centre afin de créer un grand club dans la région du Centre. Force est de constater que rien n’a été mis en œuvre, si ce n’est au niveau sportif, pour atteindre cet objectif. Le club, jour après jour, refuse de s’identifier à la RAAL, modèle qui n’est pas exemplaire (sur le plan financier notamment mais historique de par son passé glorieux et ses couleurs mythiques), certes, mais qui résonne encore dans toutes les têtes. A l’heure actuelle, nombreux sont les supporters frustrés de ne plus retrouver un club en vert et blanc. L’URLC n’est pas repartie de zéro. L’URLC est l’URS Centre, maquillée, avec un public, qui a changé son nom et ses couleurs afin que le public louviérois « s’identifie » à une équipe qui n’est pas la leur.

Car, si le constat ne vous semble pas clair, la gestion du club n’a pas changé d’un tantinet, depuis 2011  et la « fusion » des deux entités. Murat Tacal est toujours aux commandes. Il reste le seul maître à bord, la seule tête pensante. Nous nous accordons sur le fait que depuis des années, le président louviérois veut remettre le club. Hélas, ce n’est pas en pleurant, chaque année, à pareille époque, que les choses évolueront. La situation est simple : la présidence du club ne sait que faire afin de faire tourner l’ « entreprise ». Alors que La Louvière a toujours été un club où les joueurs et ex-joueurs prenaient du plaisir et appréciaient retrouver le Tivoli, nous ne pouvons que constater l’échec et le nombre de personnes que l’URLC s’est mise à dos : anciens joueurs (Delaby, Kaminiaris, Langlet, Nicaise, Vandenbossche, etc.), fervents supporters, autres clubs de la série. Le résultat est simple : regardez les travées du Tivoli, les soirs de match. Vide. Un stade vidé, éventré. Un stade qui ne vibre plus. Si ce n’est les plus fidèles, qui ne savent plus où donner de la tête.

La situation est d’autant plus extraordinaire que les plus bouillants supporters de La Louvière se sont « calmés » par rapport aux saisons précédentes (RAAL et FCLL confondus). La faute ne vient plus de nous. Mais de  vous. Auparavant, avec de tels résultats, des émeutes auraient éclatées.  La folie se serait emparée des fidèles. Ce public a été là pour vous et jamais vous n’avez fait un pas vers eux. Considérant plus les supporters comme une vache à lait, la poule aux œufs d’or, plutôt que comme de véritables êtres humains, passionnés par leur club. Certains ne vivent que pour ça et jamais, l’URLC n’a fait un geste envers eux. Les Green Boys osaient même sortir une banderole avec un mot très simple : « On croit en vous ». Alors que plus personne n’osait croire en ce club, en cette équipe, en cette direction, voire même en cette ville. Face à Virton, Murat Tacal n’a même pas osé remercier les supporters présents, n’a même pas félicité le kop pour son boulot remarquable. Non.  Monsieur Tacal s’est contenté de dire, face caméra « Il n’y avait pas assez de monde, je ne sais plus quoi faire ». Une fois encore, le président s’est fait remarquer.

Les erreurs, comme relatées plus haut, sont nombreuses. Certains membres du club ne cachent pas leur côté pro-URS Centre. Est-il normal, par exemple, que le délégué du club s’affiche en rouge et bleu alors que ce club, comme vous vous permettez de le clamer, est « reparti de zéro » ? Nous n’avons rien contre le délégué louviérois, impliqué à 100% dans sa tâche, passionné et personnage fort agréable mais à ce  stade, s’il s’avoue supporter de l’URS Centre, un membre du staff doit se présenter neutre et non pas pro-URSC. Trouvezvous normal que des personnages  internes au club se permettent d’être anti-RAAL. Et de tout faire pour que la RAAL ne ressorte pas de ce club qu’est l’URLC ? Nous n’avons rien contre ces personnes et encore moins contre leurs idéologies et leurs clubs respectifs. Cependant, ces réactions, au sein même du club, prouvent même que nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde.

En début de saison, le club s’est renforcé d’Alain Battard. L’homme est ambitieux et veut « dorer » (et non redorer) le matricule 213. Seul hic, la négligence, une fois encore, du peuple louviérois. A tel point que les sponsors et les supporters  lambda sont séparés d’un fossé énorme et profond. Les sponsors sont lobotomisés, ont une image digne de l’URLC, ne voient pas la vérité. En face, les supporters  lambda sont les imbéciles de service, les guignols qui chantent mais  qu’on déteste, qu’on aimerait voir s’asseoir, voir devenir un public à l’anglaise. Nous ne boxons plus dans la même cour.

Messieurs, il est temps de se rendre à l’évidence : vous n’êtes pas La Louvière. Vous avez tué le football dans la région du Centre. Au lieu de créer un projet sérieux et populaire, vous continuer de vous enfoncer et de détruire le football louviérois.

Aujourd’hui, notre but est simple : rendre à La Louvière ce côté typique. Si vous n’êtes pas d’accord avec nos positions, il est toujours temps de se quitter à l’amiable. Changez votre nom, si vous le désirez, retournez à vos amours rouges et bleus ou gardez votre URLC et faites-là grandir ! Regardez quelque peu vers les gens qui vous entoure, le passé, le présent et l’avenir du club : nous. Nous sommes les Louviérois. Ceux qui ont toujours été là, ceux qui seront toujours là. Voici nos revendications :

  • Un changement de couleur : si cela ne vous paraît que secondaire, nous tenons à retrouver du vert. C’est ce premier point qui réconciliera une partie du public avec son club. Vert et blanc, vert et bleu, vert  – bleu et blanc. Mais nous désirons retrouver du vert. Une remise en valeur des couleurs phares du club qui nous a fait connaître : la RAAL.
  • Un projet axé sur la jeunesse : si le FCLL a eu le mérite d’essayer et de se planter, il faut tout de même avouer qu’avec des joueurs émanant du noyau espoir, le FC La Louvière s’est maintenu deux saisons en Promotion. Des jeunes, prêts à se donner à fond pour le club de leur ville, doivent intégrer l’équipe première. Le potentiel existe dans notre région. A nous de l’exploiter.
  • Une équipe bien encadrée : si le contexte financier est délicat, à nous (et à vous) de faire en sorte de limiter le budget consacré au staff. Les entraîneurs de poigne existent dans le Centre. Il ne faut pas forcément avoir coaché en D1 pour être un meneur d’homme, pour avoir la grinta et la « gnac ».
  • Des cadres : si l’échec a été cuisant pour l’URLC, c’est en partie à cause du manque de joueurs cadres dans le noyau. Etant donné que le projet s’axe sur des jeunes, ceux-ci doivent être encadrés par des joueurs d’expérience, si possible de la région du Centre.
  • Une ambition revue à la baisse : si la vérité blesse, il est tout bonnement logique d’avouer que la Division 2 n’est, pour le moment, pas dans nos cordes. Autant se stabiliser une à deux saisons en Division 3, avec un budget cohérant plutôt que de tenter le tout pour le tout et, en cas d’échec, se retrouver à la rue. Il n’est pas nécessaire d’exploser un budget afin de jouer les premiers rôles. Audenarde, la RAAL lors de la saison 2007/2008, Renaix, Virton ou encore St-Nicolas en sont les preuves.
  • Une direction sage : si Murat Tacal a le don de se mettre le monde extérieur à dos, la situation est simple : trouver un autre président. Non pas un investisseur, si nous ne trouvons pas les moyens mais un homme qui  parlera plus sagement et ne posera pas d’ultimatum inutile. Un peu à l’image d’Hugues Bouchez, lors de la dernière saison de la RAAL.
  • Un changement de nom : si l’URLC n’est qu’un « nouveau club » il est désormais nécessaire, dans un futur plus ou moins proche, de renommer ce club afin que, de l’extérieur (médias, télévisions, etc.) aient l’impression de la renaissance d’un mythe. RAA La Louvière Centre, par exemple. Nous ne sommes pas repartis de zéro en nommant ce club URLC. Seul le « S » de « Sportive » de l’URS Centre a été remplacé pour un « L », signifiant La Louvière.
  • Un prix abordable : le prix des abonnements et des places est excessif pour un club de Division 3. A vous de trouver le juste équilibre afin de ne pas laisser le public lambda aller voir un Valenciennes/OM à 10 €, plutôt qu’un La Louvière/Heppignies à 5 ou 7 €.

D’autres idées, d’autres actions sont en place. Nous mettrons tout en œuvre afin de retrouver un club digne de ce nom à La Louvière et non une imposture. Nous sommes les supporters louviérois. Nous sommes les seuls maîtres à bord. Nous sommes les seuls personnes vivant pour ce club au quotidien. Jamais vous ne pourrez nous remplacer par un quelconque partenaire commercial. Evitez que le fossé se creuse encore plus et écoutez-nous. Pour une fois, faites un pas vers nous.

Dans l’attente de votre réponse,

Au risque de TOUT perdre, voire même de TOUS nous perdre, Réfléchissez et agissez,

Action Supporters La Louvière.

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