Vista local : Bernardo analyse Brésil-Cameroun

Le Brésil accueillait avec prudence le Cameroun parce que cette équipe est la seule qui en 33 matchs contre des équipes africaines lui a posé des problèmes, lors de cette même Coupe des Confédérations en 2013.

Thiago Silva ayant pris la défense de Fred de manière musclée, Felipe Scolari en revenait au team qui avait inauguré le Coupe du Monde 2014 à São Paulo. Mais, surprise, c'est Neymar qui s'imposa dans le rôle d'avant-centre. Le Cameroun afficha de suite toutes ses bonnes résolutions : un jeu musclé et bien vertical vers le goal adverse. Avec Neymar en avant-centre et les lents Fred et Hulk légèrement excentrés, Oscar à gauche et Paulinho à droite, le Brésil semblait bien avoir décidé de procéder par des longs ballons dans le dos de la défense centrale africaine.

Et cela paya bien et vite, par Neymar, qui ne laisse rien au hasard. Le Cameroun ne s'en laisse pas compter et Danel Alves, décidément de plus en plus espagnol, laisse centrer le numéro 22 camerounais qui a traversé tout le terrain en diagonal, comme lors du premier match, David Luis est en retard. A la stupéfaction générale, le Cameroun maque son premier but de la compétition et égalise.

Ce n'est pas trop grave pour le peuple car le Mexique et la Croatie se tiennent à la gorge l'un l'autre. Mais il semble bien que le Brésil préfère jouer contre le Chili en demi-finale. Il repart à l'assaut avec la même stratégie. Neymar rentre dans le jeu de la gauche, latéralement et prend le défenseur central et le gardien à contre-pied. 1-2 dans un stade en délire. Il marque son quatrième goal en trois matchs. Hulke lui s'est emmêlé les jambes face au goal.

De retour pour la seconde mi-temps, Fernandinho remplace Paulinho et décide de faire jouer Fred, qui, bénéficiant d'un position de hors-jeu préalable marque un troisième goal de la tête et donne de l'ivresse à tous les supporters du Fluminense. Les commentateurs brésiliens s'appuient sur la position de Fred en retrait, selon certaines caméras lors de la passe finale, oubliant totalement son positionnement au début de la phase.

Ramirez remplace Neymar, qui doit souffler, ce n'est pas un hazard, - c'est vrai qu'il prend un nombre de coups invraisemblable, comme le montrera après la match une caméra qui le suivait - et Fernandinho devient le maître à jouer d'une formation beaucoup plus collective qui combine par petites passes pour marquer ce goal qui assurerait la première place du groupe A et le huitième de finale contre le Chili, mieux connu que les Pays-Bas. Williams remplace Hulk, l'empoté. En relais avec Oscar et Fred, Fernandinho marque un quatrième goal, au moment où Perisic marque pour la Croatie, défaite 3-1 par le Mexique, assurant la première place au Brésil. Deux entrées au jeu et deux goals pour Fernandinho, qui devient le premier remplaçant à marquer pour le Brésil dans la Coupe du Monde. Il a sans doute des ancêtres belges.

La fin du match est sifflée. Les joueurs brésiliens sont fiers et se congratulent. Les joueurs du Cameroun sont fiers et se congratulent. Les spectateurs sont contents et fiers et se congratulent. Une nouvelle fois, le football est sorti gagnant dans un match, pourtant, parfois heurté.

Toujours pas de feux d'artifices, mais de plus en plus de décorations et des grands sourires.

J'ai aimé :

• L'entrée au jeu et la prestation de Fernandinho

• L'activité folle de Neymar et ses deux buts

• Le match talentueux et fier des Camerounais.


J'ai apprécié :

• L'amélioration croissante du jeu brésilien

• Les variations tactiques et la jolie combinaison du quatrième goal

• La constance de Gustavo et Oscar.
 

J'ai des doutes :

• quant à Hulk. Je ne reconnais pas le joeur du Zenit

• quant à Dany Alves. Il y a quelque chose de pourri du côté du Barça

• quant à Paulinho. Le retour de blessure reste problématique.


J'ai pas aimé :

• les nombreuses fautes dures et inutiles

• l'arbitrage sur le 3ème goal

• l'inversion horaires des deux groupes

Hollande - Chili, Brésil - Cameroun, deux nouveaux matchs de propagande pour le football et une journée avec beaucoup de buts. Une belle Coupe du Monde.