Le billet d'humeur de Bernardo: L'infinie douleur sur le live des journaux

Olivier Baute
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Le billet d'humeur de Bernardo: L'infinie douleur sur le live des journaux
Photo: © SC

Changement de costume pour notre ambassadeur au Brésil. Par-ci, par-là, il va partager avec nous ses humeurs. A prendre ou à laisser, attention les yeux, c'est pas toujours dans le sens du poil.

Alors qu'aux fins de fin de matchs Anderlecht - Lokeren, et réciproquement, tous les connaisseurs du football belges se demandent pourquoi Peter Maes, l'entraîneur lokerenois, s'entête à aligner l'ancien anderlechtois et trudonnaire Denis et, qu'aujourd'hui personne ne semble se demander pourquoi Alexander Scholz (21 ans), l'arrière-central convoité par le Standard, n'était pas repris pour cette première joute officielle belge, l'évènement majeur pour une poignée d'amoureux du football est la reprise des "Live" des journaux écrits sur internet.


Internet est une création de l'homme qui s'est faite en dehors de tout gouvernement et de toute entreprise. L'histoire débute dans les années 1950 dans les universités américaines. Les chercheurs cherchaient un moyen de communication rapide entre tous les centres de recherche pour partager leurs résultats. Pour cela, ils s'appuyèrent sur les réseaux de télécommunications existants. L'unification des codes et du réseau des réseaux est l'oeuvre de
conférences internationales entre les universitaires qui gèrent cet outil. Cette petite organisation non gouvernementales est connue sous le nom de WWW.


Soit World Wilf Web. La commande de l'US Air Force d'un réseau militaire, passée en 1972, est donc postérieure à la création universitaire du réseau des réseaux. Internet est bien, au départ et encore aujourd'hui, principalement ce que les Hommes en ont fait, en font et en feront. Le résultat ne plaide par en faveur d'une quelconque forme d'anarchie. L'absence de règles et la foi en la bonne volonté de chacun a généré, à notre portée de citoyen, plus de 80% de sites ou outils exploitants les dérives et les vices des hommes.


L'idée des journaux, dont le lectorat diminue et, par conséquent, les revenus directs et indirects était d'attirer les lecteurs en commentant de manière interactive les grands évènements sportifs, dont les rencontres de football belges ou impliquant des équipes belges. Je ne connais pas le résultat financier de cette opération mais l'idée a séduit les Belges du bout du monde et quelques solitaires ou passionnés, ne disposant pas ou ne pouvant pas disposer des décodeurs ad-hoc. Les Live ont donc fleuri et chacun a pu, selon sa sensibilité politique ou idéologique faire élection de son journal. Personnellement, j'ai accroché au site du journal Le Soir qui avait mis aux commandes de ses lives un des meilleurs journalistes belges, Gil Durand, appelé trop tôt à des fonctions plus en rapport avec ses grandes qualités journalistiques.


Cependant, les lives n'étant qu'une réalité fractale (un petit morceau de roche qui reproduit la montagne) du gigantesque internet, ces lives, qui étaient un moment convivial de partage et de plaisir, ont dérapé, parfois de très curieuse façon. Ainsi, le live footballistique d'un journal bruxellois est-il devenu, notamment, un centre de rencontre homosexuel, contraignant le journal a fermé le libre-accès de sa plateforme d'échanges. Ces dérapages ont été grandement facilités par le curieux recours aux avatars, qui joint aux adresses IP dynamiques, - l'adresse de votre ordinateur belge change à chaque nouvelle connexion, au contraire de ce qui est de mise aux Pays-Bas où l'ordinateur à une adresse permanente qui permet de l'identifier - assurent un relatif anonymat à l'intervenant.


Juste avant sa promotion professionnelle, Gil Durand avait remis en place avec fermeté et doigté un partisan d'Anderlecht, un Coco, assez agressif. En effet, un étrange rapport de force communautaire a vu le jour sur le Live du journal Le Soir, les supporters bruxellois d'Anderlecht déplorant que des régionalistes supporters de "petits clubs" aient pris de l'importance dans leur journal bruxellois favoris. Le dit Coco s'est donc vengé habilement en donnant systématiquement les résultats des matchs de football que les belges du bout du monde pouvaient voir en différé sur les chaines locales. Les journalistes du Soir n'ont admis ou remarqué le sabotage que lorsque ce troll (personne qui sous couvert d'anonymat vient créer une confusion agressive sur internet), dépité par l'intérêt porté à certains matchs, a commencé par communiquer tous les résultats dans les divisons inferieures allemandes ou d'Ouzbékistan.


Quelques partisans inconditionnels anderlechtois ont alors tenté d'imposer une règle, qui s'est révélée le fondement du football belge : tout supporter d'un club régional (Standard, Bruges, Genk, Charleroi, ...) qui vient sur le site du journal Le Soir est tenu de supporter Anderlecht si celui-ci n'est pas opposé à son club, sous prétexte que c'est ce qui a de mieux pour la renommée du football belge (et de Bruxelles).

Cette proposition/ imposition, qui aurait été mal comprise, a suscité un tel tollé qu'il n'a pas été possible d'en analyser la portée idéologique. C'est regrettable, parce qu'il semble bien qu'elle soit, en fait, l'expression d'un doctrine qui circule dans certains milieux philosophiques bruxellois : le mieux pour Bruxelles et l'Europe bruxelloise est le triomphe, à tout prix, d'Anderlecht. Beaucoup d'événements du football belge et de faits de match s'expliquent aussi simplement que parfaitement avec cette grille d'analyse.


La doctrine s'oppose au complot en ceci que dans la doctrine, rien n'est organisé. Les personnes agissent parce que cela paraît bon ou raisonnable. L'arrivée des trolls exclus d'un autre live, dont j'ai parlé ci-dessus, est venu jeter un trouble bien plus grand sur ce live, qui va perdre toute convivialité. Les affiliés habituels les ont vite repérés, certains n'ayant pas pris la peine de changer leur avatar, ainsi Beaugosse est resté Beaugosse comme Wolf est resté Wolf, mais les journalistes du Soir n'ont pas prêté attention aux mises en garde des lecteurs. Seul un animateur, David Dessouroux a tenté, parfois avec succès, de restaurer une communication respectueuse et amicale centrée sur le match qu'il commentait.


Tout a dérapé lorsque les affiliés régionaux ont fait un tire de barrage contre la tentative de pervertir le Live à l'image de ce qui avait été, un moment,
réussi ailleurs. Les trolls ont alors usé d'un subterfuge faustien ou démoniaque pour arriver à leurs fins : se faire passer pour un autre affilié. Les supporters du Standard créeront alors un réseau parallèle pour savoir qui écrit réellement quoi, mais cela devint vite fastidieux.


Bien que par lettres, par messages et autres moyens, des lecteurs du Soir réclament deux mesures simples pour éradique le problème : une connexion avec un identifiant réel et une seul connexion possible par identifiant, le journal Le Soir n'a jamais voulu en entendre parler. Jamais Christophe Berti, rédacteur en chef des sports, ne donnera ne fut-ce qu'un accusé de réception ou un mot d'explication sur les possibilités de son fournisseur de service. Ce qui va se terminer de façon dramatique pour des familles et des proches de personnes décédées. Pourtant les trolls ont été identifiés par des journalistes et des lecteurs concurrents, qui, parfois, se marrent bien de tout cela.


Comment procède un troll ? Il imite le langage et les tics de sa victime.

Moustique s'appelle Arlette Taysen. Elle était supportrice d'un club régional. Il y a 6 mois d'ici, elle perd son fils unique. Un drame humain qu'elle transcende avec un courage admirable. Quand il y a 5 mois, elle commence à tenir des propos étranges sur le live, tous ses amis tentent de la réconforter, puis, au fil des matchs, s'étonnent. Un jour, une de ses petites-filles prévient, via facebook, quand l'un s'inquiéte, qu'elle est décédée depuis un mois. Il est juste de dire que personne ne l'a su parce que le troll a usurpé son identité. Nous avons prévenu le journal Le Soir, la petite-fille a demandé que l'identité et l'image de sa grand mère soient respectés. Rien n'y fait, Et le troll termine sa mascarade par le même message, qui est un aveu : "Bon, c'est mon tour de vous saluer... d'en haut ou d'en bas, c'est selon :-)". Il était encore présent aujourd'hui.


Joseph "Raikem" Orban est un écrivain belge de renommée mondial, poète, dessinateur, calligraphe, peintre, faussaire génial de son propre génie, c'est aussi un grand connaisseur du football (régional) et un ami de Robert Waseige. C'est une star du live qu'il anime d'un humour corrosif mais très humain. Il est devenu la cible du troll qui le plagie à tort et à travers. Il est décédé la semaine dernière et tous ses amis aimeraient bien à la fois récupérer ses textes, ce qui est impossible sur le live du Soir puisqu'il est impossible de savoir qui a écrit quoi et empêcher le troll d'usurper son identité, ce qui est impossible parce que les journalistes du Soir ne veulent rien entendre, disent ses proches. Comment peut-on expliquer cela à sa fille adorée de 11 ans ?


Mais qu'est-ce que Superman Anderlecht Europe Sporting Club gagne à ce dénigrement fanatique des clubs et des supportes régionaux ?

Cette curieuse mais bien contemporaine affaire ira, sans doute, en justice, qui se nourrit, encore une fois de l'absurde et des bassesses humaines.

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