Road trip en France: jour 3 et 4: un triste week-end et la route du soleil

Florian Holsbeek
Florian Holsbeek depuis Lyon, Stade des Lumières
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Road trip en France: jour 3 et 4: un triste week-end et la route du soleil
Photo: © SC

Walfoot.be est sur les routes de France lors de cet Euro 2016. Suivez le périple de notre journaliste jour après jour et ce chaque matin. Pour les jours 3 et 4, c'est dans la grisaille et la tristesse qu'il nous faut penser au football.

C'est de beau matin que nous quittons Paris, sous la pluie. Rien de grave, car dans plus de 7 heures, nous serons à Marseille, ses plages, son soleil, son pastis, son accent qui chante, ses hooligans anglais et russes qui....heu attendez, ce n'était pas prévu au programme ça!

Notre hôtel est à Lyon, et avant de rejoindre la cité phocéenne nous écoutons Suisse - Albanie à la radio. Luis Fernandez se fait du souci pour les Bleus, mais c'est surtout Marseille qui est à feu et à sang. Il y a des blessés graves, des commerces incendiés, des enfants ont peur. A notre arrivée, c'est la désolation et je ne peux qu'implorer Notre-Dame de la Garde d'avoir un oeil sur nous. Comme la majorité des personnes présentes, nous sommes là pour le football, pas pour jouer avec nos vies.

La rencontre est superbe, et ce nul ne contente personne. A peine la fin du match sifflée que les débordements recommencent. C'en est trop pour moi. J'ai été arrosé de bière, bousculé par un supporter russe dans la tribune, je plie mes affaires et avec mon collègue nous reprenons la route. Après tout, nous devons rentrer sur Lyon, cela se fera à 3h30 du matin.

La nuit est bonne, reposante, calme, il y a du soleil, les oiseaux chantent, je lève le volet de ma chambre d'hôtel et contemple la petite rue lyonnaise de mon hôtel. J'allume la tv pour apprendre que 50 personnes ont trouvé la mort...juste parce qu'elles étaient différentes aux yeux de quelqu'un.

Bien sûr, quelques heures plus tard je serai au Stade des Lumières, écoutant les réponses sérieuses d'Eden Hazard, regardant le sourire ravageur de Gianluigi Buffon, mais la fête du jour est gâchée.

Faut-il vraiment se battre avant un match de football parce que nous ne sommes pas de la même nationalité? Faut-il assassiner des êtres humains pour leur orientation sexuelle? Faut-il entendre tout le monde parler de ces tueries plutôt que du merveilleux but de Modric? D'ici quelques minutes je vais m'endormir en pensant au petit meneur de jeu croate aux airs de David Guetta, mais surtout en pensant aux supporters belges et italiens qui ont fait la fête ensemble à Lyon. Voilà l'image que doit montrer notre beau sport.

Waar is da feestje? Pas dans mon coeur ce soir...

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