Une légende sur le chemin de l'Union

Il y a des joueurs qui font, de par leur classe, leur vista, leur carrière, font l'unanimité. Xabi Alonso fait assurément partie de cette rare catégorie. Rarement un joueur aura autant, dans le football moderne du début du 21 siècle, autant mis tout le monde d'accord. 

Travailleur, assez discret, Xabi Alonso a participé à la révolution du poste de milieu de terrain. L'histoire lui aura bien rendu, l'Espagnol ayant tout gagné en club et en sélection. 

Sa carrière : la gloire, partout où il est passé 

Formé chez les jeunes de la Real Sociedad, Xabi Alonso est envoyé en prêt à Eibar afin de se faire les dents, avant d'exploser au sein de la formation basque. Pour un milieu défensif, il montre déjà de belles statistiques et est promu capitaine. 

En 2004, Alonso signe chez les Reds de Liverpool pour 16 millions d'euros, une sacrée somme à l'époque. La Premier League découvre un jeune joueur fougueux à la classe qui n'a de pareil que sa frappe de balle ravageuse. Avec lui et Gerrard, Liverpool possédait-là l'un des tout meilleurs milieux d'Europe. Lors de sa première saison sur les bords de la Mersey, Alonso remporte son premier grand trophée : la Ligue des Champions, au terme d'un scénario invraisemblable en finale - le fameux "miracle d'Istanbul" - auquel il participera en inscrivant le penalty du 3-3. 

Après 5 années de bons et loyaux services, il est temps pour Xabi Alonso de changer d'air. Il signe au Real Madrid, qui vient de recruter Cristiano Ronaldo. Chez les Merengues, Alonso continue à prester à un rythme et un niveau assez fous. Sa vision du jeu fait de lui l'un des meilleurs milieux de terrain du monde. Il remportera une deuxième Ligue des Champions sous les ordres de Carlo Ancelotti en battant l'Atlético (4-1) en 2014. Malheureusement, suspendu pour ce match, il ne pourra pas faire ses adieux au public Merengue. 

Il signera ensuite au Bayern de Munich, un temps sous Ancelotti. Le Rekordmeister écrasera toute concurrence sur son passage durant les trois saisons d'Alonso en Bavière. Les dernières d'une immense carrière aux 814 (!) matchs professionnels. 

Dans la légende avec la Roja 

Sélectionné dès 2003 avec l'équipe nationale espagnole, Alonso est tant témoin qu'acteur de la reconstruction opérée par la Roja au début du 21 siècle. 

Après des échecs cuisants à l'Euro 2004 et la Coupe du monde 2006, Alonso remporte l'Euro 2008 - le premier trophée de l'histoire du football espagnol. Il fait ensuite partie intégrante de l'équipe qui triomphe en 2010 en Afrique du Sud. Tout le monde se rappelle encore de l'attentat de De Jong sur sa poitrine en finale, peut-être moins du fait qu'il ait été titulaire indiscutable durant l'ensemble des rencontres du tournoi. C'est d'ailleurs, ironie de l'histoire, son remplaçant Cesc Fabregas qui donnera l'assist sur le but fatidique d'Iniesta. 

Il sera également un rouage essentiel lors de la victoire finale à l'Euro 2012, remportant ainsi ce triplé historique. Il annonce la fin de sa carrière internationale après la déroute du Mondial 2014. Depuis, l'Espagne peine encore à trouver un remplaçant valable à celui qui compte 114 caps sous ses couleurs. 

Avec les compliments du Club de Bruges 

Xabi Alonso n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Le monde du football avait encore bien trop besoin de sa science du jeu. 

Pour débuter sa carrière d'entraîneur, il décide de revenir aux bases, à la Real Sociedad. Il prend les rênes de l'équipe B. Très vite, la sauce prend : il fait monter l'équipe en D2 espagnole. 

Après trois saisons de rodage au Pays Basque, Alonso refait à nouveau le grand saut et retrouve la Bundesliga. Direction le Bayer Leverkusen, qui vient de virer Gerardo Seoane. 

Alonso débarque début novembre. En Ligue des Champions, après une défaite en ouverture face à Porto (0-3), il réussit à arracher le nul à l'Atlético dans des circonstances dantesques (2-2). Leverkusen parvient à sauver une place en Europa League en terminant troisième de son groupe, tout en butant lors de la dernière journée face au Club de Bruges et un Simon Mignolet en état de grâce (0-0). 

Dégoûtant l'AS Monaco de Philippe Clement lors du barrage (2-3, 2-3), le Bayer a ensuite écrasé Ferencvaros (2-0, 0-2). En Bundesliga, le Bayer commence à aller bien mieux, et n'a plus perdu depuis 6 rencontres (5 victoires, 1 nul). 

"Quand vous avez eu des succès incroyables partout, à Liverpool, au Real, au Bayern, en équipe nationale - et que vous êtes un bon gars, si discipliné et empathique - ce serait étonnant de ne pas réussir en tant qu'entraîneur", expliquait Karl-Heinz Rumennigge, qui avait essayé de faire venir Alonso en tant qu'adjoint au Bayern. 

Il y en a certains, le succès, ça leur colle aux Basques...