Anderlecht aura-t-il tiré les leçons des frictions avec Vincent Kompany ? Les enjeux du retour attendu de Romelu Lukaku

Anderlecht aura-t-il tiré les leçons des frictions avec Vincent Kompany ? Les enjeux du retour attendu de Romelu Lukaku
Photo: © photonews
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Romelu Lukaku confirme année après année sa volonté de revenir à Anderlecht. S'il effectue bien son retour après la Coupe du Monde 2026, il sera intéressant de surveiller la place prise au sein du club.

19 mai 2019 : toutes les rédactions sportives du pays sont prises de court, Anderlecht annonce par surprise le retour de Vincent Kompany dans un rôle encore très flou de joueur-entraîneur. L'un des mouvements les plus marquants de ces dernières années dans le football belge, à aucun moment l'information n'avait fuité, de quoi occasionner quelques maux de têtes aux acteurs impliqués, mais pour finalement garantir un effet d'annonce retentissant.

La stratégie est bien différente pour Romelu Lukaku. Nous n'irions pas jusqu'à écrire que Big Rom a flirté avec Anderlecht dès son départ en 2011 mais il a toujours laissé entendre qu'il reviendrait là où tout a commencé avant la fin de sa carrière de joueur. Loin du secret tenu jusqu'au bout dans le dossier Kompany, le retour de Lukaku se dessine par des signes de plus en plus tangibles. Les révélations quant à sa volonté de revenir après la Coupe du Monde 2026 confiée à son entourage ne sont que la face la plus visble de l'iceberg.

Jamais très loin de Neerpede

En octobre dernier déjà, le Lotto Park n'avait eu d'yeux que pour lui lors du Clasico remporté 3-0 contre le Standard. Sa présence accueillie par les vivas du public bruxellois sonnait déjà comme un premier retour en pays conquis, en témoignent les images de célébration avec le groupe à l'issue de la victoire, accompagné de ses deux fils, Romeo et Jordan. Des scènes rarement vues, même pour un ancien de la maison.

Comme Kompany, l'attaquant de Naples n'est jamais le dernier pour se tenir au courant de ce qu'il se trame dans les couloirs de Neerpede. Mais il agit moins dans l'ombre. La présence de l'un de ses fils en équipes de jeune est le lien le plus évident et l'a déjà poussé à s'afficher en bord-terrain. Autre indice disséminé, Cedric Hatenboer, pour qui l'accord a été scellé cet hiver mais qui n'arrivera que cet été, a quant à lui affirmé qu'il serait ravi d'évoluer aux côtés de Lukaku et avait d'ailleurs déjà rencontré le principal intéressé au stade.

Ces derniers mois, le teasing du retour de Big Rom s'est accéléré, presque scénarisé, jusqu'au bouquet final tant attendu. C'est qu'à l'image de Vince the Prince, Romelu Lukaku veut faire son retour avec la promesse d'encore avoir des choses à offrir sur le terrain. S'il suit sa feuille de route et revient dans la capitale à l'issue du Mondial 2026, il le ferait d'ailleurs au même âge que Kompany, à savoir 33 ans.

Freiné par ses blessures, Vinnie avait malgré tout dû se résoudre à raccrocher les crampons un an plus tard. Pour mieux lancer sa carrière d'entraîneur. Pour le moment, Lukaku semble moins exposé aux pépins physiques que son glorieux aîné malgré son style de jeu pas des moins exigeants musculairement parlant. Le voir débarquer en Pro League pourrait donc valoir quelques cauchemars aux défenseurs de Pro League. 

Reste à savoir dans quel état d'esprit le Diable Rouge reviendra. Lors des négociations avec Vincent Kompany, Marc Coucke s'était rapidement rendu compte qu'Anderlecht était trop petit pour recevoir le défenseur de Manchester City dans un simple rôle de joueur. Il lui a donc concédé des responsabilités bien plus large, à la hauteur de son statut. Avec le retour annoncé de Lukaku, Anderlecht est plus attendu : le club ne peut pas se permettre de ne pas donner à son ancienne icône toutes les garanties attendues pour son retour, sous peine de s'exposer au mécontentement du Lotto Park.

Mais depuis les circonstances des négociations avec Vincent Kompany, de l'eau a coulé sous les ponts. En attirant ce dernier, Coucke s'était doté d'un paratonnerre particulièrement imposant pour faire un pas de côté suite aux turbulences de son début de règne. Six ans plus tard, les interlocuteurs ont changé de visage. Quand Kompany est passé de l'autre de la barrière, il a rapidement dû composer avec les idées de Peter Verbeke, puis surtout de Wouter Vandenhaute. Les divergences de vues avec ce dernier ont assombri la fin de la première expérience d'entraîneur de Vince the Prince, précipitant son départ à Burnley. Le symbole le plus marquant de ces icônes anderlechtoises avec qui la direction n'a pas fait de sentiments.

Romelu Lukaku n'est pas Vincent Kompany, Vincent Kompany n'est pas Romelu Lukaku. Mais les deux hommes partagent cet amour du football et ce perfectionnisme jusqu'au bout des ongles. Ils mettent surtout un point d'honneur à transmettre tout ce que leur carrière leur a appris, se montrant aussi exigeants avec les autres qu'avec eux-même. Ce qui peut parfois déboucher sur certaines tensions.

A ce titre, le retour au bercail de Romelu Lukaku pourrait servir de bon test aux décideurs mauves. Le club aura-t-il tiré les leçons du passage de Vincent Kompany ? La direction sportive devra en tout cas bien définir ce qu'elle attend du rôle de Lukaku et les responsabilités qu'elle sera prête à lui donner. Car le refrain n'est que trop connu à Anderlecht : tout le club regarde vers le même objectif, redevenir champion de Belgique, mais les moyens pour y parvenir suscitent parfois des désaccords. Tout comme la fonction attribuée à chacun ainsi que le partage du mérite et des honneurs qui en découlent dans ce long chemin.

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