Les menaces de Tubize !

Dirk Diederich
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Les menaces de Tubize !
Photo: © SC

L’AFC Tubize veut attaquer Dupk pour diffamation et calomnie. L’affaire est intéressante et même essentielle, car elle a trait à la liberté d’expression et à la liberté des médias.

La vie d’un club de football n’a rien d’un long fleuve tranquille. C’est que les directions de clubs sont constamment amenées à faire des numéros de funambules pour nouer les deux bouts. Parfois l’exercice est périlleux. D’autant que les eaux où baignent la plupart des clubs sont infestées de piranhas féroces, de requins véreux et de crocodiles filous. Les histoires de gros sous, et c’est bien de cela qu’il s’agit dans le football, riment rarement avec intégrité, transparence et argent gagné à la sueur de son front. C’est comme ça. On le sait. C’est la loi du genre, pour ne pas dire la loi du milieu (qui fait un peu connoté).

 

Quand un club respire la santé sportive, il n’a aucun mal à s’accomoder d’ expressions subjectives qui fleurissent dans les journaux comme « le dynamique président », « le sympathique petit club brabançon »,  « le recrutement ingénieux », « le cercle atypique porté par une nuée de bénévoles enthousiastes », etc.

 

Mais quand le vent tourne, que les mécomptes s’enchainent, que les contre-performances sportives se multiplient, que les mécontentements s’expriment, que les dysfonctionnements éclatent au vu et au su de tout le monde, les médias sont alors tenus à  la réserve, à un redoublement de prudence dans le choix de leur vocabulaire. Critiquer la gestion d’un club doit se faire du bout des pincettes. Et encore, tout ne peut pas être dit, sinon le journaliste, voire le journal se voit refuser l’accès au stade.

 

Ainsi, dans la Dernière Heure d’aujourd’hui, Raymond Langendries, le président de l’AFC Tubize, dément les « rumeurs », en gros, celles publiées lundi sur walfoot. Et il y va à la grosse louche, à l’indignation outrée.

 

Que dit-il ?

 

1.« Tout ce que j’ai lu est faux. Les négociations avec les investisseurs italiens sont encore toujours en cours. C’est de la blague à tous les points de vue. C’est fou de publier des trucs pareils ».

2. Les contrats signés par les joueurs italiens « sont des contrats normaux de D2. Alors dire que l’on donne des contrats de D1 à de nouveaux joueurs, c’est incroyable ! »


3. « Déclarer erronément que le club est en faillite nuit gravement à notre réputation. Je vais intenter des actions auprès des personnes qui nuisent au club »

Nous n’interpellerons pas la forme qui cultive l’approximation, qui parle vaguement de choses en ayant l’air d’y répondre mais sans que le lecteur sache de quoi il retrourne précisément.

 

Nous, nous répondrons point par point et sommes évidemment disposés à publier un droit de réponse venant de la part de l’AFC.

 

1. Monsieur Langendries est descendu samedi soir dans le vestiaire pour s’adresser aux joueurs (trois personnes présentes dans les-dits vestiaires m’ont rapporté ses propos, dont deux l’ont fait par écrit. Je produirai les témoignages écrits et signés en cas de procès). Toutes m’ont rapporté plus ou moins la même chose : le président a dit, je cite, « apparemment, les investisseurs italiens ne viendront pas » ! 

2. « Les contrats des joueurs italiens sont des contrats normaux de D2 ». Outre, le fait que le club a engagé ces joueurs sans les avoir ni visionnés, ni  testés et sans avoir conclu encore le moindre accord avec les « investisseurs italiens », on peut évidemment discuter à l’infini de ce que sont des contrats normaux de D2. Mais admettons que les nouveaux joueurs italiens aient des contrats normaux de D2, il y a alors pas mal d’autres titulaires des Sang et Or qui n’ont pas un contrat normal de D2. Car eux ils sont  nettement sous cette norme avancée par monsieur Langendries !

 

3. « Déclarer erronément que le club est en faillite... ». Je mets au défi la direction de l’AFC Tubize de trouver dans nos articles la moindre affirmation de ce genre. Non, l’AFC n’est pas au bord de la faillite. Elle est simplement en difficulté à cause d’une gestion à l’emporte-pièce. Nous n’avons jamais écrit autre chose.

 

L’AFC Tubize a un devoir de transparence. Or, depuis un an, la direction se mure dans le mutisme total. C’est un des seuls clubs des divisions nationales d’ailleurs qui n’a pas de site internet mis à jour. Que se passe-t-il au club du Leburton ? La question mérite des réponses que nous essayons d’apporter.  D’autant que la direction du club joue à cache-cache. Le public a pourtant le droit d’être informé, car l’AFC Tubize n’est pas une simple entreprise privée. Sa survie, pour rappel, passe d’abord et principalement par les deniers publics que nous les contribuables lui avons accordés et accordons encore pour construire ses tribunes, pour entretenir son stade et pour payer son secrétaire.

Mais plutôt que de communiquer, la direction des Sang et Or m’envoie un courrier comminatoire d’avocat, y allant à l’intimidation pour me faire taire. Car elle n'attaque pas mes articles. Elle fustige certains de mes propos publiés sur le forum du site officiel du club et sortis de leur contexte par les ciseaux d'une Inquisition si chère à la grande tradition catholique dont l'AFCDH de Tubize se revendique.

La semaine dernière, cette même direction m’a téléphoné à mon travail pour y aller également de menaces peu ambiguës. Quand je lui ai proposé une interview, elle m’a raccroché au nez. Depuis quinze jours, elle épluche le moindre de mes écrits. Elle espionne mes messages privés comme dans un mauvais James Bond.

Ce club dans le passé, du temps de ses montées successives nous avait habitué à mieux.

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