Gràcies Guardiola

Joao Viriato Nunes
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Gràcies Guardiola
Photo: © SC

Comment Barcelona a révolutionné le foot pendant 4 ans

Peut-être que maintenant on ne s’en souvient même plus. Peut-être que ça s'est effacé de notre mémoire. Mais il faut revenir par exemple au lendemain des Coupes du Monde de 1994 et 2002. On disait alors que même le Brésil avait abandonné le spectacle et s’était rendu aux résultats et à l'efficacité au détriment du jeu associatif. On nous vendait que le futur du foot était ce type de joueurs, ceux qui courent plus vite, ceux qui sautent plus haut, ceux qui ont le plus de muscles. Les joueurs de l'avenir seraient des machines et ceux qui auraient les meilleures usines sortiraient vainqueurs.

Mais en même temps il y avait une autre usine qui tournait : La Masia, où le prototype ne dépassait pas 1,70m et environ 65kg. Un autre type de foot se dessinait. Et ça c'est le grand mérite de Pep Guardiola: il a pris cette équipe et ces joueurs et a montré que les qualités techniques, la passe précise, le jeu associatif, peuvent arriver à battre des joueurs plus grands et plus forts. Certes, des joueurs comme Xavi, Iniesta, Messi, avaient déjà atteint le succès mais avec Pep, on peut classer ce Barça parmi les plus grandes équipes de l'histoire du football.

Avec ses 13 titres en 4 ans (14 s'ils gagnent la coupe contre l'Athletic Bilbao), Barcelona nous a prouvé qu'il ne faut pas avoir les meilleurs athlètes pour être le meilleur. Avec une majorité de joueurs qui échangeait le ballon ensemble depuis l'adolescence, on a pu voir comment la qualité individuelle au service d’une philosophie collective peut être au-dessus des équipes multinationales achetées à prix d'or. Ironiquement, ce fut une aubaine pour la sélection espagnole: cette équipe rassemblée dans la "nació catalana" si chère à Guardiola a été fondamentale dans  l'étape la plus glorieuse de l'histoire de La Roja.

Maintenant il nous paraît plus humain, ce Barça, après ses défaites contre le Real Madrid et Chelsea. Mais pendant ces quatre années, on les disait le plus souvent d’une autre planète. Jamais une équipe n’avait laissé l’adversaire toucher si peu le ballon. Les 2-6 et 5-0 contre le grand rival madrilène resteront gravés à jamais dans la tête des supporters, non seulement par le résultat mais aussi par la façon dont il a été achevé.

Le plus grand compliment qu'on puisse lui faire est que Madrid a été obligé d’aller chercher celui qui est peut-être le meilleur entraîneur du monde, entouré du meilleur joueur d’Europe, pour le combattre et finalement le battre. C'est dommage qu'on ne puisse pas voir comment Pep aurait réagi la saison prochaine mais on avait déjà compris qu'il ne s'amusait plus comme avant, qu’il avait besoin d'une pause. On vieillit vite en entraînant une équipe comme Barcelona. Et lui, un vrai clubman, avait compris qu’il était temps de partir. Mais il laisse derrière lui un jeu d'une telle qualité qu’on n’aurait même pas imaginé.

On spécule beaucoup sur l'avenir de Guardiola, s'il va aller en Angleterre, s'il va aller en Italie… Une possibilité: s'il est vraiment si fatigué de la pression au sein d'un club au top européen, il se pourrait qu'après une période sabbatique, on le voie se dédier au foot du Qatar, où il a aussi laissé de bons souvenirs et où apparemment les salaires ne sont pas trop mauvais…

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