Interview [Lie-Dam] Interview avec Heike Weber (Honsfeld)

 

 

Il n'y a malheureusement qu'une seule raison...En 32 ans, j'ai toujours pu compter sur mon corps et j'ai été épargnée de blessures graves. Maintenant, mes muscles me disent qu'il est temps d'arrêter. Point de vue volonté et esprit, j'aurais voulu continuer jusqu'à 100 ans

 

 

 

Ma « carrière » a débuté à l'âge de 10 ans dans mon village de Rocherath. Les autres filles avec lesquelles je jouais avaient toutes 16 ans et plus. Déjà à ce moment là, il y avait le championnat de la province de Liège. En région germanophone, il y avait qu'une seule autre équipe, à savoir celle de La Calamine. Des déplacements de 2 heures en voiture étaient tout à fait courants. Chaque semaine, il y avait un article sur nos matchs dans le Grenz-Echo (quotidien germanophone).

 

Quand j'ai eu 20 ans, l'entraîneur de Rohren (Allemagne) nous a demandé si nous ne voulions pas jouer avec elles. Les six années qui ont suivi ont été les plus belles de ma carrière. On est monté à deux reprises de la « Bezirksliga » dans la « Landesliga » et puis dans la « Verbandsliga » (ndlr: niveau comparable à la D2 belge). Notre équipe était techniquement très forte et pratiquait du beau jeu. Les années passaient et mes coéquipières étaient de plus en plus agées.

 

A ce moment-là, on était content que le foot féminin a pris son envol dans les cantons de l'Est. On a trouvé un nouveau club avec le KFC Weywertz et on est devenu champion (1x officieusement et 4x officiellement) dans le championnat des dames germanophones. Comme la vie joue, mes dernières compagnonnes de route Rita Küpper et Marina Stoffels ont arrêté et je suis restée seule. Les dernières quatre saisons, j'évoluais à Honsfeld. Ces années étaient très belles aussi, mais les succès étaient modestes.

 

 

 

Les titres à Rohren et à Weywertz étaient des évènements marquants. Mais l'évènement le plus beau, c'est lorsque j'ai été élue meilleure joueuse lors d'un tournoi avec plus de 100 joueuses. C'était un honneur particulier.

 

 

 

Ces dernières années, deux joueuses se sont fortement améliorées. Je suis persuadée qu'une d'elle pourra parfaitement remplir mon rôle de n°10. A part celà, je peux dire que tout le monde est remplaçable, l'un plus facilement, l'autre moins. Je resterai, comme l'équipe m'a demandé, à la disposition des filles pour leur donner des conseils.

 

 

 

Ça me rend heureuse de voir le nombre d'équipes dans les cantons de l'Est. Le niveau est à peu près resté le même - tout comme le style de jeu avec libéro classique. Le foot moderne n'a pas encore pris pied complètement dans notre championnat, mais ceci n'est pas grave. Le fait qu'il y a autant de filles qui pratiquent ce sport est SUPERBE

 

 

 

Question facile: ce qu'il me manquera le plus, ce sont mes coéquipières, qu'elles soient jeunes ou plus agées. L'atmosphére à Honsfeld est exceptionnelle. Il n'y a pas de disputes entre les filles et ceci est très bien. Mes coéquipières Pascale, Chantale (Gassmann), Anne (Kerlof), mon entraîneur Harald (Herbrand) et notre déléguée Irene (Stoffels) me manquent déjà maintenant. Notre joie commune après avoir marqué me manquera certainement aussi.

 

 

 

Ce dimanche on gagnera 1-2 à Bütgenbach et je marquerai le but décisif, lol, je plaisante. Non, on sait très bien que le match sera très difficile. Après, j'ai invité 14 « vieilles copines du foot » pour manger des spaghettis chez moi. La question de savoir qui sera champion est très difficile: Bellevaux a réuni une superbe équipe en peu d'années et Raeren et Elsenborn font partie des favoris. Personnellement j'espère que ça sera au tour d'Elsenborn cette saison.

 

Merci Heike pour cet interview