Interview Didier Laporte, l'homme qui fait exploser le Heysel à chaque goal

Par Johan Walckiers, traduction Florent Malice

Laporte est aussi le speaker du stade d'Anderlecht, mais tout a commencé avec l'équipe nationale, voilà déjà 22 ans. "C'était pour la Coupe du Monde 1994. À l'époque, je travaillais à Radio Contact et l'Union Belge est venue me chercher, car ils n'avaient pas de speaker", se rappelle Laporte.

"La plus grande condition était d'être bilingue. Et ils sont venus me trouver. Deux ans plus tard, je commençais aussi à Anderlecht. Je n'ai raté qu'un seul match des Diables Rouges en 22 ans! Parce qu'à l'époque, la défunte Radio Donna avait lancé un concours pour être speaker d'un soir au stade Roi Baudouin..."

_{En 22 ans, j'ai raté un match des Diables - Didier Laporte}

Didier Laporte ne s'intéresse pas à ses statistiques, et ne peut donc pas nous dire combien de matchs des Diables il a commentés. "En si longtemps, mon style a changé. Et à l'époque où l'équipe nationale était moins bonne, il y avait moins de raisons d'être euphorique. L'Union Belge devait offrir des tickets pour remplir le stade à moitié", se souvient-il bien. 

Mais entre temps, il a ajouté une arme redoutable à son arsenal: le plus long "goaaaaaaaalll" qu'on a pu entendre! "Oui, ça a commencé avec un match d'Anderlecht contre Bruges. C'était un grand bonheur et je me suis lâché. Tout le monde a trouvé ça génial, alors je continue."

La question est, combien de temps ce cri peut-il durer?. "Quelqu'un qui avait chronométré m'a dit que je durais 20 secondes. C'est arrivé que les Diables marquent deux fois rapidement à la suite, et ma deuxième fois a encore duré 15 secondes", rigole-t-il.

Ces dernières semaines, le nom de Hasi a été hué

Et parfois, on reste perplexe devant la facilité avec laquelle Laporte prononce les noms exotiques les plus compliqués. "Il faut bien se préparer. Si il y a un nom vraiment difficile, j'essaie de demander à quelqu'un de l'équipe visiteuse de m'aider à le prononcer avant le match."

Ce n'est pas un boulot facile: il faut parfois tenir compte des états d'âme des supporters. "À Anderlecht, je crie toujours le nom de Hasi après celui des joueurs. Les dernières semaines, il a été hué, mais le club veut que je continue. Sinon, on donne raison au négativisme", conclut Laporte.