Edito Incidents à Bruges : Oui au folklore, non au racisme

Incidents à Bruges : Oui au folklore, non au racisme

Ce dimanche à Bruges, le football belge a montré son plus beau visage - celui des deux leaders du championnat proposant un match de haute volée. Mais il a également montré son plus triste : celui de supporters se signalant par des cris racistes à l'intention de Francis N'ganga.

La main placée sur son oreille, Francis N'ganga regarde Mr Smet, l'air incrédule : des travées du Jan Breydel proviennent en effet, en sus des jets de bière quasi-anecdotiques, des cris de singe à l'intention du latéral de Charleroi. Voilà l'image que nous n'aurions pas aimé retenir de ce Bruges-Charleroi si plaisant sur le terrain – et peut-être aurions-nous tourné la page si cela avait été un cas isolé. Hélas, ce n'est pas une première cette saison.

Poing levé ... pour rien ?

Récemment, lors de la réception d'Eupen par le Standard, les deux clubs ont marqué les esprits en levant conjointement le poing avant la rencontre, dans un geste inspiré du mouvement pour les droits civiques des Noirs d'Amérique dans les années 1960. La raison ? Des cris racistes à l'encontre de Uche Agbo lors de Courtrai – Standard et trop légèrement sanctionnés par l'Union Belge aux yeux des Rouches, rejoints par les Eupenois dans une belle symbolique.

Trois semaines plus tard, donc, rebelote : le racisme, ce sujet si tristement « banal », sur lequel personne n'a envie de s'éterniser, ressurgit. Et ressurgira toujours tant que des sanctions exemplaires, violentes même, n'auront pas été infligées par une Union Belge étonnamment tiède sur le sujet.

Le racisme n'est pas du folklore

Mille euros d'amende, voilà ce que le club de Courtrai s'était vu infliger par l'UB après les cris racistes à l'encontre d'Agbo. Soit virtuellement rien, même pour un « petit » club comme le KV. Comment l'expliquer ou le justifier ? Comment espérer que les supporters réfléchissent aux conséquences de leurs actes quand ceux-ci n'en ont tout simplement pas ?

Soyons ici clairs : une part de folklore est inévitable et même souhaitable dans les tribunes d'un stade de football. Que le public chambre les joueurs, les supporters adverses, flirte avec les limites de la correction voire parfois choque à dessein fait partie du jeu.

Il est même, à nos yeux, difficile de comparer des chants « anti-wallons » aux insultes racistes lancées à Agbo et N'ganga : y trouve-t-on à redire quand tout le Mambourg chante « Qui ne saute pas est un Flamand » ou compare les supporters adverses à des « rats » ? Non, bien sûr, car une rivalité parfois violente dans les termes s'exprimera toujours dans les kops des stades et vouloir l'éradiquer signifierait vouloir aseptiser notre championnat.

Des sanctions sévères, enfin ?

Mais le racisme n'est pas du folklore et doit être puni de manière exemplaire quand il s'étale de manière aussi éhontée qu'à Bruges – et ailleurs avant ça. Parce que contrairement à ce qu'espère N'ganga, non, en 2018, ce genre de comportement n'est pas près de disparaître : le racisme existe depuis la nuit des temps et ne disparaîtra qu'avec la bêtise humaine – soit, prenons les paris, jamais. Une solution : l'écarter des stades en infligeant des sanctions sévères – huis clos, amende réellement significative ... voire arrêt du match et défaite sur tapis vert en cas de récidive. Au risque que ce ne soient les joueurs qui décident de quitter le terrain, lassés ...

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