Charleroi : un mercato à la hauteur des attentes

Charleroi : un mercato à la hauteur des attentes

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La direction du Sporting Charleroi avait du pain sur la planche après un mercato estival marqué par de nombreux départs et par, en parallèle, un début de saison qui laissait tout le monde inquiet. Mission accomplie.

Mehdi Bayat avait, il ne faudrait pas l'oublier, annoncé la couleur en fin de saison dernière après une fin de saison en eau-de-boudin : "Il est fort possible qu'on change les habitudes et qu'on bouscule un peu le noyau pour sortir d'une routine et pour offrir à Felice Mazzù un nouveau défi". L'homme fort de Charleroi avait donc anticipé un mercato agité, même si certains imprévus (le départ de Rezaei et le début de saison loupé) lui ont encore rendu la tâche plus difficile. Mais, sur papier au moins, le résultat est là. 

Gardiens de but : trois n°1 potentiels? 

Nicolas Penneteau a fait (très) peur à sa direction. Personne ne pouvait réellement dire à quel moment et dans quel état (pour ce dernier point, le flou demeure) le Corse allait revenir de sa blessure au dos et le staff médical a été jusqu'à dire que si le club voulait un n°1 pour le début de championnat, il faudrait peut-être aller en chercher un. Ce qui a été fait : Rémy Riou est arrivé et s'est immédiatement imposé comme un titulaire en puissance. Parfait Mandanda peut se morfondre, mais aura probablement sa chance en Coupe. Bref : l'injection de qualité au poste est nette. 

Défenseurs : l'axe renforcé, les ailes délaissées 

La blessure de Zajkov a forcé Charleroi à attirer Dorian Dervite, promesse de sérénité et d'expérience. L'imprévu, c'était le début de saison hésitant d'un axe défensif pourtant routinier : si Dessoleil est resté impérial, Javier Martos a vacillé et les contacts de Mogi Bayat à l'Udinese ont permis d'attirer Gabriele Angella, qui a lui tout simplement le profil d'un titulaire en puissance. Un défenseur ayant connu la Serie A mais surtout la Championship et qui semble dangereux sur phases arrêtées (déjà une vingtaine de buts en carrière). Bayat voulait "bousculer le noyau" : c'est chose faite avec l'arrivée d'une réelle concurrence en défense centrale. 

Malheureusement, on ne peut pas en dire autant sur les ailes, où les options sont bien peu nombreuses. Un seul arrière gauche de métier : Nurio, dont les récentes prestations font douter du bien fondé de l'affirmation. Steeven Willems devra trouver ses marques à ce poste où il apprécie évoluer, car les alternatives... n'existent pas. A moins, bien sûr (et l'idée n'est pas folle) que Francis N'ganga ne nous refasse le coup de la saison passée...
Et à droite ? Même constat : Stergos Marinos est tout simplement le seul latéral droit du noyau. Maxime Busi peut évoluer à ce poste, mais reste un jeune joueur qui n'a pas encore la moindre expérience. Un back droit aurait pu (dû?) être attiré pour combler cette lacune. Il faudra faire sans... 

Milieux de terrain : rien à signaler 

Le duo Hendrickx - Ilaimaharitra marche bien et est très complémentaire ; reste à voir si les deux hommes profiteront de l'injection de qualité autour d'eux pour hausser leur niveau de jeu. Le "problème", s'il fallait en pointer un, serait le décalage de qualité entre les titulaires et les remplaçants : dans le nouveau style de jeu prôné par Mazzù, Cristophe Diandy n'a pas sa place et Nathan Rodes semble recevoir bien peu de crédit. Reste une inconnue : le niveau de jeu réel d'un Omid Noorafkan présenté comme un grand talent, mais dont on peine un peu à trouver le vrai poste. L'Iranien peut évoluer au milieu, sur l'aile et même au back gauche (la solution?), mais n'a pas encore convaincu et est même absent ce samedi. 

Flancs : changement de style 

Longtemps, le Sporting a évolué avec des joueurs de contre, physiques, rapides, puissants. Malgré ses quelques coups de génie, Amara Baby faisait partie de cette catégorie et peinait à convaincre depuis le début de la saison lorsque venait le moment de combiner avec Benavente et Gholizadeh. Son départ paraît logique. Celui de Mamadou Fall confirme que le temps des flèches sur les ailes est peut-être terminé à Charleroi. 

Pour les remplacer? Ali Gholizadeh, arrivé en début de mercato, est LA bonne pioche. Techniquement bien au-dessus du lot, il a le potentiel pour devenir l'un des meilleurs joueurs du championnat. Romain Grange manque peut-être d'explosivité mais peut lui aussi avoir un rôle à jouer ; enfin en forme, il constitue presque un transfert en soi. 
David Henen est l'inconnue, mais est sur papier une bonne pioche : formé à Everton, l'ailier gauche a longtemps été suivi par le Standard et va (enfin!) faire ses débuts professionnels au Mambourg. Enfin, Massimo Bruno, s'il avait paru moins vif lors de son second passage à Anderlecht et plutôt adapté à un rôle axial, est le gros coup du mercato carolo et aura beaucoup à prouver pour son retour au bercail. Sa polyvalence sera un énorme atout. 

Attaquants : le grand ménage 

On a parfois été dur avec le duo Pollet - Bedia, mais force est de constater une chose : leur départ semblait inévitable. Le premier avait perdu toute confiance, le deuxième gâchait toutes les chances qui lui étaient données et a fini par perdre son crédit. Plus inattendu est le départ de Kaveh Rezaei, qui a forcé le Sporting à chercher des renforts. 

Et Mehdi Bayat a décidé, comme en défense, d'attirer deux joueurs au CV intéressant : Victor Osimhen, grand talent nigérian qu'on avait cité à Bruges et qui peut, si son genou apparemment friable le laisse tranquille, réellement exploser à Charleroi. Et le "vrai" remplaçant de Rezaei : Adama Niane, meilleur buteur de Ligue 2 il y a deux ans. Sur papier, d'autres calibres que ce que le club alignait en pointe jusque là, en exceptant Rezaei dont on ignorait tout. Sans oublier le retour de Jérémy Perbet, qui semble plutôt destiné à un rôle de joker mais ne lâchera rien. 

Pour conclure : la direction carolo semble avoir décidé de mettre les moyens (notamment 700.000 euros pour Niane, le record du club si on excepte l'achat de Lukebakio pour le revendre immédiatement) pour enfin injecter de la qualité dans le noyau. Tous les problèmes ne seront pas réglés d'un coup de baguette magique et la mayonnaise pourrait mettre du temps à prendre, mais il se pourrait bien que le Sporting soit plus fort aujourd'hui qu'avant l'été. On verra à l'autopsie, comme le veut la formule... 

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