Edito Vincent Kompany a-t-il sous-estimé le niveau du championnat belge ?

Vincent Kompany a-t-il sous-estimé le niveau du championnat belge ?
Photo: © photonews

Le projet de Vincent Kompany prendra du temps à être monté, on le savait. Les résultats ne seront peut-être pas là dès la première saison, on aurait peut-être dû s'y préparer. Mais la direction anderlechtoise - et Vince lui-même - n'ont-ils pas sous-estimé l'ampleur de la tâche ?

Soyons clairs : le projet de Vincent Kompany n'est pas en danger en tant que tel. Penser qu'un joueur disposant d'une telle aura, qui aurait pu prolonger à Manchester City, signer dans un championnat lucratif pour y finir sa carrière, voire intégrer directement le staff de Pep Guardiola, serait revenu à Anderlecht sans garanties n'a aucun sens ; si Kompany a reçu les coudées franches pour mettre en place son projet un peu fou, ce n'est certainement pas pour que les premières réelles difficultés poussent la direction à jeter le bébé avec l'eau du bain. 

Mais ces premiers échecs, qu'on sentait venir au fil des résultats moyens et de la perte de confiance de jeunes qui ne sont déjà plus que l'ombre d'eux-mêmes (aucun n'échappe au constat, pas même Verschaeren et à part Sambi Lokonga), doivent surtout servir de retour sur terre bienvenu. 

Non, on ne peut pas viser le titre de cette façon 

Oui, Kompany a reconnu dès son arrivée que le projet serait "difficile" à mettre en place, qu'il prendrait du temps, qu'il faudrait être patient et ne pas en attendre trop. Mais, signaux contradictoires, lui comme tous les joueurs évoquaient rapidement ... le titre, "parce qu'Anderlecht ne peut pas dire autre chose que ça". La palme étant revenue à un Alexis Saelemaekers un peu perdu après la leçon de football reçue sur la pelouse de Bruges mais qui a affirmé que le groupe pensait encore au titre. 

Bien sûr, impossible d'en vouloir à Alexis : il ne tient là que le discours officiel, clamé par son manager depuis le début et auquel il croit peut-être, mais qu'on garde pour soi dans ces circonstances. Il ne fait également que répondre à une question que par décence, on ne devrait peut-être plus poser en zone mixte pour éviter de mettre ces jeunes joueurs pas rodés aux apparitions publiques dans l'embarras. 

La vraie leçon, c'est que clamer qu'on vise le titre était un manque d'humilité certain. De deux choses l'une : ou Vincent Kompany a surestimé son noyau - et au vu des transferts réalisés, c'est peut-être le cas, si pas dans la qualité au moins dans la profondeur ou la capacité des jeunes à gérer la pression - ou il a sous-estimé le championnat belge.

Bon retour en Belgique 

Depuis son départ du RSC Anderlecht en 2006, le football belge a, n'en déplaise, évolué : le système de playoffs a homogénéisé le niveau en haut de l'échelle, la formation de jeunes talents s'est généralisée et n'est plus l'oeuvre seule de Neerpede, la Pro League a exporté quelques uns des plus grands talents évoluant en Europe. Le football belge est n°1 mondial. 

Vincent Kompany est un homme brillant, connaisseur du football, qui a cotoyé l'un des plus grands entraîneurs de tous les temps en la personne de Pep Guardiola ; depuis son retour en Belgique, il a décortiqué tous les adversaires du RSCA, c'est certain.

Qu'en a-t-il tiré comme conclusion ? Que si le Racing Genk a été champion deux fois depuis son départ, c'est à force de travail ; que le projet de Bart Verhaeghe a remis le FC Bruges en haut de l'affiche ; que le Standard avait placé Michel Preud'homme à la tête d'un chantier très ambitieux ; que l'Antwerp de D'Onofrio était une force sur laquelle compter ; que Mehdi Bayat a fait sortir le Sporting Charleroi de l'ornière ; que La Gantoise a remporté son premier titre et est en progrès constant ; qu'il y a désormais des internationaux et des noms qui comptent dans chaque équipe de Belgique (je vous laisse les nommer mentalement, l'été 2019 ayant été riche en arrivées incongrues). 

Quelques mois après son arrivée, les autres clubs de Pro League ont déjà souhaité la bienvenue chez lui à Vincent Kompany. Et lui ont fait savoir que si c'est bel et bien un plaisir de le revoir, ils ne comptent pas lui faciliter la tâche pour autant ... 

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