Reza, de l'ombre à la lumière

Jean-Marc Detournai
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Reza, de l'ombre à la lumière
Photo: © SC

Inside Futbol dresse le portrait de celui qui a envoyé l'Iran au mondial brésilien

Le site insidefutbol.com met Reza Goochannejhad à l'honneur aujourd'hui en dressant le portrait du joueur qui a qualifié son pays pour le mondial brésilien et fait rêver l'Iran.

Lorsqu'il a effectué ses débuts en équipe nationale, le 16 octobre 2012, il était un parfait inconnu au Moyen Orient. Ses parents avaient quitté l'Iran lorsqu'il était encore enfant et se sont installés en Hollande. C'est là que le footballeur a fait ses classes. En dépit de son talent, son parcours y a été peu impressionnant. Formé au SC Heerenveen, il porta les couleurs ensuite des Go ahead Eagles, de Emmen et du SC Cambuur-Leeuwarden. Ensuite, direction la Belgique avec Saint-Trond. Pas étonnant que personne ne le connaisse dans son pays d'origine lorsqu'il reçut sa première convocation des mains de Carlos Queiroz. Trois buts dans ses trois derniers matches ont changé le destin de l'attaquant originaire de Mashhad. "Celui qui a installé l'Iran au paradis" sont les mots qui ont fait le tour des médias de la république islamique. Reza avait inscrit les buts décisifs à Ulsan (0-1, Corée du Sud) et au Qatar (0-1), après avoir déjà secoué les filets contre le Liban (4-0). L'attaquant joua un rôle clé dans la qualification pour le Brésil. Il est devenu un héros persan au même titre qu'Hassan Rowsha, Khodadad Azizi et Vahid Hashemian. Ces derniers s'étaient illustrés lors d'éditions précédentes de la Coupe du Monde jouées par l'Iran, respectivement en 1978, 1998 et 2006. Cependant, aucun de ces trois joueurs n'a bénéficié d'une reconnaissance comparable.

Reza a été découvert par son actuel entraîneur national, Carlos Queiroz, le 22 octobre 2011 au Stade Herman Vanderpoorten du Lierse. L'équipe visitée avait subi une défaite (0-2) contre Saint-Trond, suite à une superbe performance de l'attaquant iranien. "Après le match, Queiroz m'a téléphoné" se rappelle Reza. Il me dit alors : " Je pense que vous pouvez nous aider et si vous aimez votre pays, vous devez jouer pour lui. Peu importe le temps écoulé où vous avez vécu loin de votre patrie."

Il semble impossible de croire aujourd'hui, qu'à l'âge de 21 ans, l'avant du Standard, était proche de raccrocher ses crampons. "J'ai passé onze ans à Heerenveen, d'abord au sein du centre de formation et ensuite en équipe première (ses débuts, le 16 avril 2006, défaite 2-4 contre l'AZ Alkmaar à l'âge de 18 ans). Au fil des saisons, il me paraissait difficile de me concentrer à la fois sur le football et sur mes études universitaires. Puis j'ai réalisé que l'école devait être ma priorité et en 2009, j'ai rompu mon contrat avec Heerenveen." Quelques semaines après avoir quitté le club frison, il a rencontré Marc Overmars. L'ancien international "Oranje" était, à l'époque, directeur technique chez les Go Ahead Eagles. "Marc m'a dit alors qu'il y avait quelque chose dans mes mouvements qui lui rappelait le jeune Overmars. J'ai accepté de me joindre à eux à la condition de quitter l'entraînement 15 minutes plus tôt pour aller suivre mes cours à l'université. Le club a accepté et je les ai rejoint sous statut d'amateur."

Six mois plus tard, Reza signait pour Cambuur Leeuwarden un contrat de deux ans et demi. Le 22 janvier 2010, contre Veendam, il n'a fallu que 9 secondes pour voir l'attaquant déflorer le score. Il avait égalé le record du célèbre Johan Cruyff pour le but le plus rapide inscrit en Hollande. La saison suivante, l'attaquant "claquait" 13 buts en 24 matches. "Il y a eu un tournant dans ma carrière quand je suis passé du poste d'ailier à celui, plus axial, de 2ème attaquant. Dès cet instant, j'ai marqué plus régulièrement. Mes sensations devant le but s'améliorant de semaine en semaine." En juin, 2011, Reza rejoint Saint-Trond en Jupiler Pro League. Malgré la lutte pour le maintien, le buteur est rapidement devenu un pion majeur de son équipe. C'est à ce moment qu'il fut repéré par le sélectionneur national. Il lui a fallu cependant patienter un semestre pour être en ordre administrativement et pouvoir défendre les couleurs de son pays. Janvier 2013, il rejoint les rangs du Standard de Liège et signe un contrat le liant jusqu'en 2016 avec le club liégeois. "Une étape dans ma carrière. Je n'ai jamais joué pour un club qui vise le titre. Cela signifie plus de pression, donc plus d'expérience : la meilleure façon de se préparer pour la Coupe du Monde."

En dehors du terrain, l'international persan est un homme ordinaire. Vous ne le verrez cependant pas avec une PlayStation, un iPad ou au volant d'un bolide rutilant. Ses hobbies se partagent entre la politique et le violon. Il use de cet instrument depuis l'enfance. Le joueur avoue : "Je joue de la musique classique et parfois du hip-hop avec des amis. Je pratique tous les jours. Une fois ma carrière de footballeur terminée, je désirerais devenir un violoniste professionnel." Pour l'instant, être l'idole de toute une nation devrait être suffisant.

Vidéo : Le but qui envoie l'Iran au Brésil

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