Un célèbre agent belge appelle à la fin de l'hypocrisie : "Le harcèlement est devenu un indicateur de performance"

Un célèbre agent belge appelle à la fin de l'hypocrisie : "Le harcèlement est devenu un indicateur de performance"
Photo: © photonews

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Le mercato belge a fermé ses portes avant-hier soir. La fin d'une période particulièrement chargée pour les agents. L'un d'eux n'hésite pas à dénoncer l'hypocrisie du milieu.

Dans une lettre ouverte sur son compte LinkedIn, l'agent de joueur Stijn Francis (qui gère notamment les intérêts de Loïs Openda, Nathan Ngoy, Jarne Steuckers ou encore Colin Coosemans) est très critique. Il remet en cause les moyens de pression des clubs face à des joueurs encore trop démunis.

"Dans le football, les tactiques coercitives dominent. Les directeurs sportifs savent que les joueurs pèsent moins lourd que les employés. L'agressivité est souvent payante, elle est donc encouragée, voire attendue. Le harcèlement est devenu un indicateur clé de performance dans le football moderne. Le résultat est prévisible : les joueurs aimables et respectueux ont tendance à perdre ; ceux qui jouent dur ont une chance. Et c'est précisément pourquoi les choses s'enveniment", commence-t-il.

Blâmer un joueur qui ne veut plus s'entraîner pour forcer un transfert ? Hypocrite selon lui : "Le secteur normalise des méthodes qui ne fonctionneraient pas dans n'importe quelle autre relation de travail. Les clubs utilisent fréquemment les mêmes méthodes qu'ils méprisent lorsque les joueurs tentent de forcer un départ. Dans chaque négociation difficile concernant une prolongation de contrat, cette phrase revient : 'Si tu ne signes pas maintenant, tu ne joueras plus une minute et tu peux oublier tout transfert'. Il s'agit d'une pression coercitive et non d'une négociation difficile".

Une relation de travail déséquilibrée ?

Il prend le Club de Bruges pour exemple : "Ardon Jashari a poussé à un départ vers l'AC Milan : il a manqué les activités de l'équipe, interrompu les entraînements collectifs et exercé une pression sportive. Le Club, 'irrité', a campé sur ses positions et a pointé du doigt le prix. Tout le monde a pointé du doigt le joueur pour son boycott".

"Et dans le même club ? Dedryck Boyata a été exclu de l'équipe première pendant des mois pour éviter tout contact avec les joueurs, a dû se changer dans un autre vestiaire… tout cela pour éviter de payer l'intégralité de l'indemnité de licenciement. Boyata s'est comporté avec professionnalisme, et tous ses coéquipiers et entraîneurs ont parlé de lui en bien. La 'norme de décence' est appliquée de manière sélective : la pression exercée par un joueur est 'inacceptable', l'isolement structurel par le club est une décision sportive", poursuit-il.

Stijn Francis en appelle à la fin de la culture du harcèlement, rappelant également qu'il existe un déséquilibre lorsque le joueur et le club souhaitent se séparer : "Les clubs connaissent leur plafond s'ils poussent un joueur vers le départ : ils peuvent le licencier et lui verser le salaire restant. Ce montant est calculable. Le joueur ne connaît pas le prix de son départ ; le club le fixe unilatéralement. Sans rachat objectif, le prix demandé varie en fonction de la forme, du calendrier, du risque de blessure, de l'exercice financier et de l'humeur des décideurs".

Il plaide ainsi une clause libératoire plus transparente. Comme souvent en cette période tendue de fin d'été, chacun défend ses intérêts, jusqu'à atteindre des proportions délirantes. Et ce ne sont pas les sommes en jeu qui aideront à apaiser la situation à l'avenir.

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