C'est l'Union qui sourit jaune et bleu

En s'imposant dimanche face à Veldwezelt, les Bruxellois ont apposé leur signature au bas d'un nouveau bail en D3 pour la saison prochaine. Rien de bien glorieux pour un club dont la direction italienne avait fait de la montée son objectif initial en début de saison.
 
Mais la saison fut une succession de couacs malheureux. Les erreurs de casting, les tiraillements et les luttes intestines au sein de la direction ont fichtrement écorné l'image qu'on pensait pourtant à jamais sympathique d'un club qui incarne un pan immense du patrimoine du football belge.
 
L'Union est une vieille dame plus que respectueuse, c'est une diva d'une autre époque qui demande des ménagements et non un traitement à la hussarde au nom du commerce, de la rentabilité et de la modernité. L'Union, c'est Marlene Dietrich qui reste indémodable sur scène là où d'autres font cou-couche ...cercueil. L'Union, c'est Chavela Vargas qui chante Volver, Volver avec cette intensité qui condamnera toujours au ridicule les Céline Dion mauves qui gueulent sans âme au rythme de l'orchestre des tiroirs-caisses. L'Union, c'est le Buena Vista Social Club, c'est une voix, c'est une âme, c'est une vibration. Mais cette année, on lui a cochonné la sono. Au point que l'Union, la prima donna, ne poussait plus qu'une chansonnette triste et poussive comme la sonnerie grésillante d'un gsm des années 2010.
 
L'Union a failli passer de vie à trépas. C'est le lot de nombreux centenaires. Cependant, les centenaires, c'est coriace, c'est tenace, c'est dur à cuire. Aussi, la belle, la vamp du foot bruxellois dont le moindre regard qui s'échappe de son visage ridé est une invitation aux rêves, reparle d'avenir, de trousseau, de nouvelles toilettes, du prochain bal.

Au lieu du râle dernier, l'Union s'acoquine avec de beaux partis. Dès la saison prochaine, Audi, Audi Forest sera le nouveau sponsor maillot. Audi, c'est du lourd dans la Région Bruxelloise, c'est du sérieux. C'est le beau mec aux bras duquel vous ferez rapidement jaser, voire jazzer. L'Union veut se redresser, se tenir droite. Son président, monsieur Enrico Bové qui a succédé à monsieur Willy Michielsen, revient enfin avec un discours volontaire, dynamique et sans doute naïf.
 
Mais la naïveté est mère des audaces. Les semaines qui viennent nous renseigneront donc si ces audaces ne sont qu'un décolleté dû à un bouton oublié par une main sénile ou si la poitrine qu'il dévoile est le coffret charnel voluptueux d'un coeur qui se remet à battre.