Vista Local : Brésil-Croatie vu par la presse brésilienne

Olivier Baute
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Vista Local : Brésil-Croatie vu par la presse brésilienne
Photo: © Photonews

Bernardo, notre ambassadeur brésilien, nous fait le résumé des impressions de la presse et du public auriverde par rapport au match d'ouverture de la Coupe du Monde.

Le journal sportif Lance! mot qui se traduit comme il s'écrit, titre en première page d'un jeu de mot : c'est tout nous ça et c'est tout à nous ! En page trois, il propose toujours les faits marquants en trois feux : vert, orange et rouge.

  • Vert : Neymar : Le maillot numéro 10 a montré encore que la Seleção et lui, c'est le grand amour. D'entrée, il marque deux goals et entraîne l'équipe. Mais il prend déjà une carte jaune.
  • Orange : l'arbitre : On pensera avec optimisme que le pénalty sifflé sur Fred sera une erreur isolée. Mais, ce fut tellement bizarre que cela engendre une préoccupation pour toute la coupe du monde. Et il reste encore 63 matchs.
  • Rouge : les conflits de rue : la situation est chaque fois plus compliquée : les manifestants se font plus violents et veulent seulement casser. Et la police seulement frapper.

Dans l'ensemble du journal, les nombreux journalistes se réjouissent de la prestation de l'axe central de la défense, comme les gens dans la rue s'émerveille de la prestation de David Luiz, mais non pour son jeu défensif mais bien ses infiltrations offensives et ses relances. Si les Belges se rappellent les relances de Victor Ramos du Standard, ils comprendront mieux l'émerveillement des brésiliens. La fragilité défensive, reconnue du bout des lèvres, est mise sur le compte de Daniel Alvés.


Les joueurs son côtés par trois journalistes, qui se justifient et une moyenne de la cote est établie. A ce petit jeu, Neymar reçoit une cote de 9, mais la moyenne de Oscar est supérieur : 8,5 contre 8,3. Daniel Alves à la cote et a moyenne la plus basse : 3 et 4,1, suivi de Fred : 4,6 et Hulk ( pour la prononciation : Fredje et Roulke(i).

Le rédacteur en chef du quotidien a eu le nez fin en confiant à deux journalistes le soin de décortiquer le jeu de Oscar et Neymar, les deuxs meilleurs de l'équipe. Neymar a tiré 4 fois au goal, réussi 35 passes, récupéré 3 ballons et est resté 88 minutes sur le terrain. Je ne suis pas convaincu par les statistiques en ma possession et je reviendrai demain sur les statistiques globales de l'équipe.

Personnellement, je ne crois pas qu'une seule personne puisse suivre 11 joueurs lors d'un même match. Cela me paraît biologiquement impossible. Paradoxalement, c'est plus facile en regardant la télévision parce que l'on domine l'écran, mais on perd alors totalement le jeu sans ballon, d'autant plus que les commentateurs préfèrent discourir que raconter ce qui se passe hors écran. Il me paraît aussi hasardeux d'évaluer la prestation d'un joueur quand on ne connaît pas les consignes qu'il a reçu de son coach, ou parfois, de son président ou encore son agent.

Je me rappelle ainsi deux arrières latéraux belges démolis dimanche après dimanche, par les supporters et les critiques, pour leur refus d'appuyer les médians et qui ont un jour pleuré devant tout d'injustice, disant que l'entraineur leur interdisait de franchir la ligne médiane plus de deux fois par match et qu'ils avaient intérêt à respecter ces consignes s'ils voulaient conserver leur place... Ce qui était vrai.

J'ai reçu une autre éducation, par chance et un peu par hasard. Ma maman avait décidé de nous confrontés au Ballet du XXème siècle et Maurice Béjart. Je lui ai demandé comment je devais regarder le spectacle et elle m'a répondu : rien, laisse tes yeux voyager. Si ils s'arrêtent et se fixent sur un danseur ou une danseuse, tu auras trouvé l'étoile d'un soir. Et j'ai appliqué cela au football, ce qui valorise le plaisir de découvrir des équipes ou des joueurs inconnus. Je vérifie toujours les bases aussi, selon le métier, en privilégiant le rôle principal. Le reste est un plus.

Dans la rue, les gens sont ravis, mais il n'y a pas eu de feux d'artifice, Cela reste donc superficiel. Le premier pétard a explosé aujourd'hui avec le second but du Chili et le premier feu d'artifice après la victoire des Pays-Bas. Nous avons un concitoyen hollandais qui tente de faire pousser des tulipes depuis 20 ans. Peut-être va-t-il se mettre à la paella, maintenant.

Les gens simples qui suivent le football d'un œil, il y a en, je les ai rencontrés, se moquent totalement de la manière et des circonstances de jeu. Les gens plus cultivés me disent directement que si l'arbitre se trompe, ce n'est pas aux joueurs à rectifier le tir, quoique le pénalty tiré par Neymar avait une petite touche mauve, par crispation ?


En fait, si l'enjouement et la communion lors de l'hymne national semblent excuser le pénalty, les trois matchs d'aujourd'hui relativisent la prestation de l'arbitre. Voici mon analyse et mon avis sur cette question. Je suis choqué par les titres belges et l'expression "pénalty cadeau" car elle implique une volonté délibérée de l'arbitre de favoriser un acteur du jeu. C'est un procès d'intention ou un jugement téméraire. J'aime la réserve des commentateurs brésiliens sur ce type de phase de jeu parlant de goal, de position ou de fait invalide ou invalidant. Ils ont parlé tout de suite de pénalty erroné. Ce n'est jamais le commentateur qui peut juger une telle phase. Il demande toujours l'avis de ses consultants, qui ont alors le temps de revoir la phase et qui justifie toujours leur opinion ou l'impossibilité de se faire une idée.

Dans ce cas-ci, il y a deux faits de jeu : le plus important est la simulation (connue) de Fred, qu'il a perfectionnée en France et qui rend le connaisseur un peu honteux. La simulation est la tricherie qui me paraît à la mode lors de cette coupe du monde. Elle est particulièrement déloyale car elle est habile et bien étudiée à l'entraînement. Elle est humiliante pour l'arbitre.

Les gens me parlent de tous ces arbitres en plus. Peut-être ne savent-ils pas que les arbitres travaillent en équipe et que l'arbitre de terrain est souvent un maître absolu qui n'hésite pas à interdire à ses collègues toute initiative. Bref, tu te plies à mes consignes, tu restes dans l'équipe, tu as u bon salaire, de belles primes, de beaux voyages et de beaux cadeaux ou tu retournes en régionales. Et, d'une certaine manière, si chaque arbitre commençait à gueuler dans le microphone, l'arbitre de terrain deviendrait vite fou.


Dans le cas de Fred, il y a, aussi, une faute professionnelle, classique aujourd'hui, du défenseur Lovren. Il me semble que les entraîneurs et les joueurs (et un certain ex consultant belge) que le football ont oublié que le football se joue les bras le long du corps. Il évident que le geste du Lovren qui paraît vouloir saisir le maillot de Fred peut induire n'importe quel arbitre de terrain
en erreur. Mais comme peu de gens ont arbitrés, ils ne peuvent pas le savoir. Je considère ces tricheries comme lamentables, notamment la simulation, parce qu'elle ridiculise chaque fois un honnête homme qui fait un travail ingrat et sans qui le jeu ne serait pas possible.

Bien des gens me disent que l'arbitre n'a qu'á le voir. C'est absurde , parce qu'il ne dispose que d'une paire d'yeux au champ de netteté réduite (une mouche 8). C'est absurde et injurieux parce que l'on demande aux arbitres de compenser les tricheries organisées par les entraîneurs et les joueurs, qui, comme dans le dopage, ont toujours une astuce en avance.

Je n'ai jamais compris pourquoi la FIFA avait interdit les maillots que l'on ne pouvait pas tirer... Mais comme ils sont de retour, les joueurs simulent ou frappent du coude et du bras partout où ils peuvent.

Cela me permet de parler de la faute de bras de Neymar, sur ce même Lovren, je pense. Le même fait de jeu est arrivé lors du match Espagne - Pays-Bas. La théorie des jeux peut être d'application dans ce cas-ci. Contrairement au basket, où une faute offensive aurait été sifflée, et sans doute plus, le blog - ou l'opposition comme disent les français -, n'est pas autorisé en football, - cela s'appelle une obstruction - quoique de plus en plus d'entraîneurs le pratiquent, notamment en Belgique où l'arbitrage est faible. Donc, normalement, les grands joueurs et les grandes équipes sont toujours en mouvement.

En conclusion, la meilleure place à prendre sur le terrain est celle que l'adversaire dans son mouvement va libérer. Règle de base de la théorie des jeux que ce soit pour le Go ou le football. En conséquence, on pourrait la phase ainsi : Neymar voit où est son adversaire, décide de prendre cette place-là, fixe son ballon et équilibre, avec les bras, son corps tout en anticipant le coup qu'il s'attend à recevoir. Comme il est déséquilibré par le block du joueur à l'arrêt, il cherche à se rééquilibrer, dans ce cas-si maladroitement parce qu'il me semble bien qu'il a toujours un souci avec sa cheville. (Je ne dois pas être le seul si j'en crois les 3 gros plans sur la cheville droite du réalisateur brésilien).

Ceci dit, j'ai déjà vu trois blogs en deux matchs et il me semblent bien que tout le monde est perdu dans l'évaluation de cette phase de jeu. Je me demande même si on ne crierait pas à l'injustice si un arbitre sifflait une obstruction, conforme à la règle, avec un coup indirect comme sanction.

Il y a, cependant, une autre chose á prendre en considération : sur un terrain, les joueurs crient. La télévision ne retransmet pas ces cris, notamment lorsque le bruit d'ambiance est atténué afin de ne pas laisser entendre les broncas politiques. Mais l'arbitre les entend.

Je ne comprends donc pas bien sa décision. Parce que, s'il juge une faute et donc l'intention de Neymar, la carte rouge est directe, nonobstant de nouveau la théorie des jeux qui montre qu'il ne la donnera jamais en première mi-temps du match inaugural contre la vedette du pays hôte, ou alors il sanctionne l'obstruction, d'autant que le joueur adverse voit parfaitement
Neymar arriver. Cela a été ma première réaction quand j'ai vu le croate s'arrêter. je me suis demandé s'il était blessé tellement cela me paraissait incongru puis j'ai pensé boum, il va blesser Neymar. Assez étrangement, je pense que l'arbitre a plus eu peur de la réaction des joueurs croates que du Brésil. D'où la carte jaune,

Enfin, ce type d'agression n'est pas typique du Neymar de Santos. Ce serait Nigel De jong ou Fellaini, ... Neymar avait d'ailleurs l'air un peu surpris quand il a été relevé et s'excuser près du joueur. Il accroche avec les pieds, certainement, mais ainsi...

Les Croates ne parlent pas trop de ce fait de match, parce que la semelle de Srna, vers la 30ème minute méritait une rouge directe, sans discussion, elle.

Ces trois grandes questions de la capacité biologique de l'arbitre de voir où son regard ne porte pas, d'anticiper des tricheries qu'il ne connaît pas ou de traiter les blogs sont les grandes questions de l'arbitrage de demain. Avec un immense problème : l'interprétation a pris trop d'importance dans certaines phases de jeu. Cela nuit à la facilité de la lecture et générera toujours un sentiment d'injustice, compréhensible.

La base du football reste pourtant simple : on joue le ballon avec les pieds, le bras le long du corps, sans mettre l'intégrité physique de l'adversaire en danger. Simple, non ? Qu'est-ce qui leur prend aux officiels ?

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