Bruges est-il en train de craquer ?

Julien Denoël
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Bruges est-il en train de craquer ?
Photo: © Photonews

Défaites au Standard, à Anderlecht, Bruges est-il en train de sombrer dans la dernière ligne droite qui devait le mener vers un titre qui le fuit depuis 10 ans ? Leader de la compétition depuis 5 mois et demi, le Club est désormais troisième. Analyse.

Par Julien Denoël

A la fin de la phase classique, il ne faisait aucun doute : Bruges allait retrouver les lauriers nationaux. Depuis 2005, le premier club de la Venise du Nord court après le titre. Pourtant, à trois rencontres de la fin des play-offs, ces certitudes ont été balayées. Anderlecht est revenu mais, surtout, Gand a pris les rennes de la compétition. Alors, ce Bruges 2015 est-il le Standard de 2014 ?

Une certaine fatigue

L'un des nombreux arguments avancés pour expliquer le trou de forme dans lequel se trouvent les joueurs du Club est le nombre important de rencontres disputées depuis le début de saison : une soixantaine. C'est effectivement bien plus que ses concurrents qui n'ont pas eu un parcours européen aussi chargé que les Gazelles. Mais faut-il s'en plaindre ? N'auraient-ils pas signé à deux mains en début de saison si on leur avait promis un quart de finale européen ?

En attendant, c'est vrai, cela a un impact non négligeable sur le jeu des Blauw en Zwart. Le jeu incisif, percutant et solide défensivement des hommes de Michel Preud'homme n'est plus que l'ombre de lui-même. Durant la phase classique, contre les adversaires du top 6, Bruges présentait un bilan de 4 victoires, 4 nuls et 2 défaites (16/30) et 19 buts pour, 8 contres (+11). Dans ces play-offs, jusqu'à présent, le bilan est le suivant en 7 matchs : 3 victoires, 1 nul, 3 défaites (12/21) et 10 buts pour, 11 contres (-1).

Si, du point de vue des points récoltés, Bruges est dans une moyenne identique, c'est en défense que le problème est le plus criant. Contre Anderlecht, les buts encaissés résultent d'erreurs grossières, d'un manque de concentration grave. La fatigue mental est bel et bien là.

Moins calme

C'est effectivement au niveau de la défense que le problème est le plus criant. La preuve, durant ces play-offs, Bruges a systématiquement encaissé le premier. Toujours. Trois fois, il a su renverser la situation, même s'il s'agit de deux pénaltys contre le Standard lors du match inaugural et d'une erreur flagrante de la défense anderlechtoise lors du match aller plutôt que d'une prestation collective convaincante.

Mais par trois fois, il n'a pas su réagir. Finalement, son match le plus abouti, celui qui faisait le plus pensé au Bruges d'avant play-offs, c'est le 2-2 contre Gand où Bruges a su véritablement s'arracher pour aller chercher ce précieux point.

Il y a encore quelques semaines, quand Bruges encaissait, il ne paniquait pas et continuait à jouer son jeu de manière calme. Le plus bel exemple, c'est le match retour en 1/8e de finale de l'Europa League contre Besiktas.

Trop de pression ? Ou plus assez ?

En gagnant la Coupe de Belgique contre Anderlecht, Bruges s'est assuré de participer à l'Europa League la saison prochaine. De plus, il garnissait sa vitrine à trophée, désespérément vide depuis 2007. De quoi enlever une partie de la pression qui pesait sur les épaules des joueurs. Un premier trophée cette saison qui devait en appeler un autre : le titre.

Bruges a donc l'occasion de faire le doublé. Et c'est là que se situe le paradoxe. Cette victoire en Coupe de Belgique, jouée avant les play-offs, a donc retiré une certaine pression mais, d'un autre côté, en a rajouté puisqu'on attend du groupe qu'il réalise le doublé. Or, le titre était l'objectif principal. Si la finale de la Coupe s'était jouée à l'issue du championnat, comme cela se faisait avant, il est fort probable que les joueurs brugeois seraient restés plus concentrés jusqu'au bout, quitte à craquer le jour de la finale.

Gand, ça passe ou ça casse

Le prochain match de Bruges se jouera dimanche contre Gand. Ce match sera d'une importance capitale. En cas de succès, les Brugeois pourraient reprendre la tête du championnat et aborder plus sereinement les deux dernières rencontres puisqu'ils auraient alors leur sort entre les mains. En cas de match nul, ils limiteraient les dégâts tout en laissant la possibilité à Anderlecht de revenir à hauteur de Gand. Le pire des scénarios seraient une défaite puisqu'avec cinq points de retard sur les Buffalos, Michel Preud'homme et ses joueurs pourraient faire une croix sur le titre.

A ce titre, la communication gantoise est fort bien gérée. Ivan De Witte a retiré toute pression sur ses joueurs en déclarant qu'il ne les croyait pas capable de remporter le titre cette saison. Autrement dit, "le titre, c'est du bonus". Alors que pour Bruges, c'est presque une nécessité. On peut cependant compter sur MPH pour motiver comme il se doit ses joueurs. Mais Gand partira avec un avantage certain, tout en sachant qu'au moment du match, le résultat entre Anderlecht et le Standard ne sera pas connu.

Finalement, dans cette fin de saison, Bruges a plus à perdre qu'à gagner. Les Gantois peuvent rêver du titre mais le louper ne serait pas dramatique tandis qu'Anderlecht revient de loin. Et attention au Standard si l'on avait une victoire combinée des Gantois et Liégeois.


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