Le Sporting de Charleroi va jouer la Coupe pour la gagner

La Croky Cup n'est peut-être pas le plus sexy des trophées, mais pour un club comme Charleroi, qui peut difficilement rêver à un titre en championnat, il est peu étonnant de la voir figurer dans les objectifs. Mehdi Bayat veut continuer à replacer le Pays Noir sur la carte du football belge: "Le premier club de la première ville francophone n'a plus gagné de titre depuis 115 ans. La Coupe de Belgique est l'objectif prioritaire", assurait-il même sur le plateau de La Tribune il y a peu.

Une priorité... logique?

Le discours de Bayat est compréhensible. Atteindre les play-offs est particulièrement difficile, et l'est encore plus à chaque saison qui passe, des clubs comme Ostende ou Zulte-Waregem se posant en candidats particulièrement sérieux au top 6. Le Sporting a beau être solide et Felice Mazzu faire un travail exemplaire, une absence des PO1 est tout à fait envisageable. Et les PO2 constituent un chemin bien sinueux vers une place européenne...

La Coupe, elle, offre une place toute faite en poules de l'Europa League. Pas besoin de passer par de hasardeux matchs de qualification, parfois à l'autre bout de l'Europe, ni avant ça par de soporifiques PO2. Les barrages de l'Europe, Charleroi y a déjà goûté, avec plaisir mais sans succès. Et si viser une place directement qualificative via les PO1 est compliqué pour les Zèbres au vu de la concurrence, en Croky Cup, c'est autre chose.

Un défi de taille, mais réalisable

On peut supposer que Felice Mazzu, au vu des ambitions de son administrateur délégué (et probablement de sa direction), ne négligera donc pas la Coupe et y alignera ses meilleurs joueurs, à tout le moins plus tard dans la compétition. Demain, il l'a annoncé: quelques joueurs seront mis au repos. Quoi de plus normal face à Bocholt.

Mais tandis que d'autres clubs comme Anderlecht, Genk ou Gand, voire même le Standard ou Zulte qui voient en la Coupe le même sésame européen que Charleroi, peuvent faire tourner sans véritablement voir la qualité baisser sur le terrain, le noyau carolo est (assez naturellement) plus restreint. Soit Mazzu aligne son meilleure onze lorsqu'il le faut et donne véritablement tout pour le titre, au risque de saborder ses chances de PO1; soit il joue la prudence, au risque de manquer un objectif. L'équilibre sera délicat à trouver... mais l'entraîneur carolo a déjà fait merveille quand il s'est agi de gérer son noyau.