Felice Mazzù et Anderlecht : un mariage possible ?

Felice Mazzù et Anderlecht : un mariage possible ?
Photo: © photonews

Felice Mazzù fait partie des noms, ou au moins des profils cités pour entraîner Anderlecht la saison prochaine. Assez logiquement compte tenu de son statut. Le coach des Zèbres est-il l'homme de la situation ?

Un timing qui fait sens 

Felice Mazzù n'a plus rien à prouver à Charleroi. Il n'exprime évidemment pas de volonté de départ, ce qui n'est pas dans sa nature, mais à 53 ans, il sait que s'il veut percer dans un grand club belge, le moment est peut-être idéal. De son côté, Anderlecht se cherche un homme capable de construire un projet, ce que Mazzù a prouvé être à Charleroi : quitte à reconstruire, autant que ce soit avec quelqu'un qui connaisse déjà tous les rouages du championnat. 

La caution francophone 

Dit comme ça, ce point sonne simpliste, voire "communautariste". Mais qu'on soit d'accord ou non avec ce constat, le reproche de "flamandiser" le Sporting d'Anderlecht a été parfois fait à Marc Coucke, et les arrivées d'Arnesen, parfait bilingue néerlandais, et de Fred Rutten qui ne parlait pas un mot de français ont renforcé ce sentiment. 

Felice Mazzù, en plus d'avoir une cote de sympathie qui ne s'arrête pas à la frontière linguistique, serait en quelque sorte la "caution" francophone d'Anderlecht. Dans un vestiaire où la langue de Molière est plus parlée que celle de Vondel (car les néerlandophones d'Anderlecht parlent tous plus ou moins bien le français), c'est également un vrai atout. Pas de quoi faire pencher la balance, mais pas négligeable. 

Un style de jeu pas forcément compatible ? 

Le jeu proposé par Charleroi a rarement été chatoyant ces dernières années : les départs fréquents et le peu de budget ne permettaient évidemment pas à Felice Mazzù de jouer un football léché en tous temps. Mais le coach des Zèbres a parfois suscité le doute quant à sa capacité à faire le spectacle, même après l'arrivée d'artistes comme Lukebakio, Gholizadeh, Bruno ou Henen.

Cette saison, il a tenté des choses : son envie était, disait-il en début de saison, de changer de philosophie de jeu. Les résultats n'ont pas suivi et Charleroi est revenu à ses "valeurs". Celles-ci ne suffiront pas à Anderlecht. Mais avec du recul, quels coachs ont, ces dernières années, fait le spectacle au Parc Astrid ? Un cynique dira même que celui qui a obtenu les meilleurs résultats récents était René Weiler, entraîneur le plus défensif de ces dernières années. 

La connaissance du championnat, un atout rare 

Quels candidats potentiels pour le poste d'entraîneur à Anderlecht possèdent une réelle connaissance du championnat belge ? Bien sûr, ceux qui ne jurent que par l'ADN mauve évoqueront Franky Vercauteren... qui n'a plus coaché au haut niveau depuis longtemps et est actuellement dans le staff d'OHL. Mais les exemples sont rares. Mazzù présente ce profil : si Anderlecht devra, à coup sûr, reconstruire son équipe la saison prochaine, autant le faire avec à la barre quelqu'un qui ne devra pas, en plus, apprendre à connaître le football belge. 

Faire progresser les jeunes, le grand défi 

La formation des jeunes est l'un des grands chantiers du Sporting Charleroi. Si des progrès ont été faits récemment, Felice Mazzù n'a pas eu l'occasion d'énormément travailler avec des jeunes pousses fraîchement sorties d'un centre de formation depuis son arrivée au Mambourg. Cette saison, il a cependant intégré plusieurs jeunes au noyau et a notamment compté à plusieurs reprises sur Ken Nkuba, Younes Delfi ou encore Maxime Busi. 

Cependant, si leur simple apparition en A était déjà une petite réussite à Charleroi, qui n'en est qu'aux débuts de sa nouvelle politique de jeunes, les attentes seront autres à Anderlecht : non seulement Mazzù devrait y lancer des joueurs "maison", mais il devra en plus les faire progresser rapidement. Pas question, comme Fred Rutten, de se cacher derrière le surdoué Yari Verschaeren pour faire oublier que derrière, des jeunes sont placés en tribunes. La saison passée, le coach carolo avait reconnu que le "cas" Dodi Lukebakio avait été un échec personnel ; il en a certainement tiré des leçons dans sa gestion future de la jeunesse. 

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