Belhocine confirmé T1 ? Anderlecht doit se méfier de "l'effet Solskjaer"

Trois matchs, une seule défaite, une victoire au caractère contre le Standard à 10 contre 11 : c'est une certitude, Anderlecht va mieux sous Karim Belhocine. L'état d'esprit est de retour, les joueurs semblent à nouveau se battre sur le terrain et en conséquence toute logique, le jeu, s'il n'est pas forcément plus léché, est plus dynamique. 

Michael Verschueren l'a reconnu : les prestations du T1 intérimaire pourraient amener la direction à considérer son profil comme futur entraîneur. Vraiment ? 

L'effet Solskjaer 

Soyons clairs : hors-contexte, l'idée ne devrait même pas être évoquée. Belhocine, excellent motivateur d'hommes, n'a pas une philosophie de jeu qui colle à l'ADN d'Anderlecht, n'est pas réputé pour son jeu léché - il ne l'était déjà pas en tant que joueur. "Karim, c'est de l'engagement, il donnait tout quand il jouait et c'est pareil aujourd'hui", souriait Sven Kums après le Clasico.

Mais rien n'existe hors-contexte. Belhocine est apprécié des joueurs, a insufflé un nouvel état d'esprit dans le vestiaire et à défaut d'avoir le style d'Anderlecht, il a un caractère affirmé. D'où la nécessité pour la direction, par respect pour son travail, d'au moins considérer sa candidature. De là à la retenir ? Le risque est énorme. 

En football plus qu'ailleurs, l'effet "électrochoc" existe bel et bien : un groupe de joueurs peut se retrouver anesthésié sous la houlette d'un entraîneur dont les méthodes ne passent pas ou plus, et se réveiller une fois un homme plus charismatique ou plus apprécié placé sur le banc. La différence hallucinante de résultats entre José Mourinho, fin tacticien et homme d'expérience, et Ole Gunnar Solskjaer, qui n'avait jamais entraîné de grand club, l'a encore prouvé cette saison : le Norvégien n'est pas un "meilleur" entraîneur que le Special One, il a simplement sorti ses joueurs de leur torpeur. 

Karim Belhocine profite du même effet, ainsi que d'une relation de confiance avec ses joueurs, construite au fil de son travail comme T2. Le travail d'intérimaire qu'il réussit consiste surtout en une remotivation, une capacité à secouer ses hommes, dont les qualités intrinsèques ne correspondent tout de même pas à un 1/15 en playoffs. 

Attention à la suite 

Mais sur le moyen terme, que vaut Belhocine ? Correspond-il au profil dressé par Frank Arnesen, qui veut un football dominant, un homme avec lequel il peut aller chercher le titre et réussir en Europe ? Ces questions sont bien différentes et doivent être analysées à froid, au-delà d'une éventuelle belle série réalisée en playoffs.

Car quand l'euphorie retombera, le costume pourrait s'avérer trop grand pour le T1 intérimaire : Manchester United a multiplié les déroutes à la suite de la confirmation de Solskjaer à sa tête, manquant le ticket pour la Ligue des Champions. Le Norvégien est déjà sous pression pour l'été prochain. Belhocine le serait aussi, et pas qu'un peu...