Vincent Kompany, un an plus tard : premier bilan pour un retour mitigé

Vincent Kompany, un an plus tard : premier bilan pour un retour mitigé

Il y a un an, le 19 mai 2019, un véritable coup de tonnerre secouait le football belge : Vincent Kompany faisait son retour au RSCA. Et si la nouvelle ne suffisait pas en tant que telle, le "Prince" revenait avec plusieurs casquettes. Pour quel résultat ?

Le coup de pub 

C'est le plan sur lequel le retour de Vincent Kompany est, à n'en pas douter, une réussite totale : avec l'arrivée de l'un des joueurs les plus médiatiques de la Premier League, Anderlecht a été replacé sur la carte du football européen. Les regards étaient braqués sur le club, qui s'est ajouté énormément de pression au passage. 

Sans le retour de Kompany, jamais Nacer Chadli ou Samir Nasri (si raté que soit son passage) n'auraient signé en Pro League l'été passé ; les prêts de joueurs en provenance de Manchester City (Philippe Sandler) ou la Juventus de Turin (Marko Pjaca) auraient également été plus compliqués à obtenir. La personnalité très charismatique de Vincent Kompany en a fait la figure de proue idéale d'un projet qui a longtemps paru bancal, mais n'aurait certainement pas survécu à une saison comme celle-ci sans un leader comme Kompany pour le porter. 

L'entraîneur (?) 

Le RSC Anderlecht a rapidement dû faire machine arrière sur ce point : non, Vincent Kompany, qui ne dispose pas des diplômes adéquats, ne pouvait pas être présenté comme le "manager" du club à son retour. Mais rien ne sert d'être hypocrite : oui, Vincent Kompany est bien arrivé au club pour être le maître à penser à l'entraînement, et le rôle d'homme de paille dévolu à Simon Davies n'a trompé personne.

Les joueurs, moins habiles à tromper leur monde que le service communication d'un club pro, ont souvent fourché à l'interview, appelant Kompany "le coach", et Vincent lui-même ne pourra pas éviter l'un ou l'autre "Je" ou "j'ai décidé" en évoquant les tactiques mises en place. Une situation difficilement tenable qui forcera l'arrivée de Frank Vercauteren, Kompany reprenant alors un rôle dans l'ombre qui clarifiera un peu les choses. 

Mais ce qui fera également changer son fusil d'épaule au RSCA est le fait que le Kompany "entraîneur" n'aura pas réussi à faire décoller son équipe : si le style de jeu mis en place était franchement alléchant, et ce dès la première rencontre (perdue) face à Ostende, il ne suffit pas d'avoir des idées romantiques : il faut aussi prendre des points. L'expérience était nécessaire. Vincent Kompany sera peut-être un excellent entraîneur à moyen ou long terme, mais son pari fou de coupler deux casquettes a échoué. 

Le joueur 

Comment juger le joueur Kompany ? Il y a deux écoles : la statistique et la footballistique. Sur un plan purement comptable, la saison de Vincent Kompany a été un cauchemar : 15 rencontres de championnat sur 29 (soit à peine plus de 50% de temps de jeu), pas de victoire avant décembre lorsqu'il est dans le onze et - bien sûr - quelques blessures pour faciliter la critique. 

Mais limiter le capitaine d'Anderlecht à ces chiffres peu flatteurs serait travestir la vérité. Lorsqu'il était présent, Vincent Kompany n'aura jamais paru dépassé, lent, n'aura jamais ressemblé à ces joueurs revenus trop vieux dans le club de leurs débuts et devenus des parodies d'eux-mêmes ; au contraire, aux yeux de beaucoup d'observateurs, Kompany faisait partie des meilleurs joueurs de Pro League cette saison lorsqu'il était en pleine possession de ses moyens. 

Sans aucun doute, lorsqu'il est fit et en confiance, le Kompany joueur a énormément à apporter à Anderlecht et à la Pro League ... mais il devra encore le prouver la saison prochaine à ceux qui ne jurent que par les chiffres. 

Le mentor 

À n'en pas douter, c'est le rôle le mieux rempli par Vincent Kompany depuis son retour : celui d'un leader inspirant, capable de mener son noyau dans l'adversité et d'unir un groupe, tout en devenant un véritable mentor pour les jeunes joueurs que le RSCA tient à mettre au centre de son nouveau projet.

On pense notamment à Marco Kana, qu'on présente comme le successeur de Kompany de par son profil de jeune défenseur précoce ; mais la façon dont le joueur-manager a permis à Jeremy Doku de progresser au fil de la saison tout en le protégeant (bien aidé en cela par Frank Vercauteren) est également à souligner. 

La tactique de Kompany a été, cette saison, de prendre sur lui : toutes les critiques émises à l'encontre du projet anderlechtois, le capitaine les acceptait, servant de bouclier à tout son groupe. Même au plus bas, l'ambiance n'a jamais paru mauvaise au sein du vestiaire du RSCA et les discours n'ont jamais dévié d'une ligne qu'on devinait être celle de Kompany. Le retour du "Prince" ne s'est pas passé comme prévu, mais son aura reste épargnée malgré une première année difficile ; elle ne le sera pas après une deuxième du même cru.

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