De la Premier League à Dender pour assurer le Mondial : portrait de la nouvelle sensation du championnat belge

De la Premier League à Dender pour assurer le Mondial : portrait de la nouvelle sensation du championnat belge
Photo: © photonews
Deviens fan de Iran! 4

Toujours désireux de se renforcer suite à sa fâcheuse posture au classement, Dender a annoncé l'arrivée d'Alireza Jahanbakhsh. L'attaquant iranien veut se relancer en Pro League.

Alireza Jahanbakhsh. 54 points au Scrabble. L'un des meilleurs joueurs de l'histoire de la Premier League en la matière. Mais contre toute attente, ce n'est pas cette flatteuse statistique qui a convaincu Dender de le mettre sous contrat. Mais bien ses qualités balle au pied. Vu ses neuf saisons aux Pays-Bas, le transfert du garçon a eu un impact plus retentissant au nord du pays qu'en Wallonie profonde.

Pourtant, son nom est sans doute plus connu à travers la planète que celui de la Jupiler Pro League. A Dender, Jahanbakhsh va devoir se faire à des assistances oscillant souvent entre 2 à 3000 spectateurs après avoir déjà évolué devant plus de 120 000 spectateurs. Portrait du joueur iranien le plus cher de tous les temps.

Comme écrit plus haut, son histoire est intimement liée au Pays-Bas. Le natif de Qazvin a à peine dépassé la majorité, lorsque Carlos Aalbers, un scout du NEC Nimègue, le repère lors d'un match des U19 iraniens. Pour beaucoup de joueurs locaux, rester au pays est une solution de facilité. Ils y sont bien payés et ne doivent pas sortir de leur zone de confort. Mais Jahanbakhsh a passé toute sa jeunesse à regarder les plus grands championnat européens à la télévision. Bien qu'il n'ait jamais entendu parler de Nimègue, il y voit un chemin pour un jour rejoindre ses idoles.

La découverte de l'Eredivisie

Les débuts sont logiquement difficiles. Mais outre son acclimatation au football néerlandais, cela se traduit par une relégation de l'équipe. Qu'à cela ne tienne, le jeune ailier mord sur sa chique et sort une saison à 12 buts et 17 assists en deuxième division. Cela lui vaut un transfert à l'AZ. Du côté d'Alkmaar, la chaleur humaine et le jeu offensif de l'entraîneur, un certain John Van den Brom, font merveille.

Alireza Jahanbakhsh devient l'un des joueurs frissons du milieu de la dernière décennie. Son passé dans le futsal fait des ravages et lui vaut d'offrir quelques caviars aux attaquants successifs, à savoir Vincent Janssen puis Wout Weghorst. La saison 2017/2018 est celle de tous les records ; il la conclut avec 22 buts et 14 assists au compteur. Des performances qui attirent l'attention de Brighton. En août 2018, Jahanbakhsh file à l'anglaise pour plus de 22 millions d'euros.

Son passage en Premier League reste moins dans les esprits. Ses trois actions décisives en trois saisons ne lui assurent qu'un temps de jeu très sporadique. Mais outre quelques blessures, le principal intéressé l'attribue également au type de football pratiqué. "Malheureusement, je suis passé d'un style de jeu offensif aux Pays-Bas à un jeu très défensif à Brighton, sans aucune possibilité de créativité ni d'espace à exploiter. En tant qu'attaquant, je devais défendre plutôt qu'attaquer. Chris Hughton, qui m'avait fait venir, est parti pour laisser la place à Graham Potter. Les débuts avec lui n'ont pas été idéaux : il m'utilisait comme latéral plutôt qu'ailier", explique-t-il à Persian Football.

Il vit tout de même quelques moments forts, inscrivant l'un des tout premiers buts de la décennie de manière spectaculaire. Le 1er janvier 2020, alors que l'Angleterre se remet des excès du réveillon de la Saint-Sylvestre, Jahanbakhsh inscrit un splendide retourné pour égaliser contre Chelsea.

Malheureusement, cela ne lui vaut pas de s'imposer comme titulaire pour la fin de saison. Sur le flanc, il est notamment devancé par Leandro Trossard. Les deux hommes s'entendent malgré tout assez bien, ils sont ainsi surpris en train d'inhaler du gaz dans des ballons dans un bar lors de leur stage en Espagne en compagnie de Shane Duffy et Pascal Gross.

Comme à l'AZ, il quitte Brighton à l'issue de sa troisième saison, avec cependant moins le vent en poupe. Pour se relancer, il revient aux Pays-Bas et signe à Feyenoord. Il y vit les années dorées du règne d'Arne Slot. L'actuel entraîneur de Liverpool connaît bien l'attaquant iranien pour avoir été l'adjoint de Van den Brom à l'AZ au moment où Jahanbakhsh y a explosé. C'est lui qui l'a convaincu de signer à Rotterdam.

Sous les ordres de Slot, Jahanbakhsh et toute l'équipe vivent trois saisons de rêve, avec la reconquête du titre et une victoire en Coupe des Pays-Bas. Moins souvent titulaire lors de la troisième saison, l'ancien meilleur buteur de l'Eredivisie quitte le club en même temps qu'Arne Slot, il y a un peu plus d'un an.

Il passe alors par une première période sans club, avant de se recaser du côté d'Heerenveen, là aussi au mois de novembre. Il s'y est rapidement imposé comme titulaire, avec trois buts et deux assists à la clé. Cette saison, le joueur de 32 ans va à nouveau devoir remonter en puissance. La raison de sa venue à Dender n'est autre que de rester en jambes en vue de la Coupe du Monde l'été prochain.

Même sans club depuis plusieurs mois, Jahanbakhsh a été repris lors des derniers rassemblements. C'est qu'à l'image d'un Kevin De Bruyne ou d'un Romelu Lukaku chez nous, il fait partie (aux côtés de Sardar Azmoun ou encore Mehdi Taremi) des plus illustres représentants de la génération dorée iranienne, qui s'apprête elle aussi à disputer un quatrième Mondial de suite.

Pour bien se rendre compte de l'importance du nouveau venu de Pro League en Iran, il suffit d'observer les scènes que déclenchent chaque retour au pays. Lorsque Jahanbakhsh revient voir ses parents dans un immeuble de Qazvin, il ne faut pas attendre longtemps avant qu'un atroupement ne se forme au pied de la tour.

"La sonnette retentit souvent. D'une manière ou d'une autre, ils apprennent que je suis de retour à la maison et ils viennent sonner. Mes parents vivent au quatrième étage, donc je descends, je prends des photos avec eux, j'ai quelques discussions. Je fais ça au minimum dix fois par jour, sans difficulté", sourit-il, dans une interview accordée à la FIFA. Qu'il se rassure, sa signature à Dender devrait lui valoir une certaine tranquillité.

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