Analyse Le Club de Bruges n'est pas encore prêt pour jouer comme ça : l'ambition est belle, mais doit rester réaliste
Photo: © photonews
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Le Club de Bruges a surpris contre le Sporting Lisbonne en adoptant une stratégie extrêmement haute et dominante. Cette approche s'inscrit dans l'ambition plus large du club en Ligue des Champions : figurer régulièrement parmi les 24 meilleures équipes d'Europe. Mais elle comporte certaines limites.
Comme la saison dernière, le Club de Bruges vise une qualification "sur le gong" dans le top 24 de la Ligue des Champions. Cette ambition implique du courage, de l’initiative et la capacité à presser les grandes équipes sur le terrain.
Mais, comme l’a montré la lourde défaite 3-0 au Sporting CP, une telle approche audacieuse n’est possible que si elle est correctement exécutée et si l’effectif est suffisamment expérimenté pour gérer les risques à ce niveau.
C’est précisément là que le Club de Bruges actuel semble buter. Si l’équipe avait pu s’appuyer sur la base de la saison dernière, cela aurait pu fonctionner. Mais des joueurs clés comme Ardon Jashari, Maxim De Cuyper et Chemsdine Talbi ont été transférés.
Aleksandar Stankovic n'est pas encore Ardon Jashari
Par exemple, Ardon Jashari était un joueur de haut niveau en Ligue des Champions qui maîtrisait parfaitement le plan de pressing. Son remplaçant, Stankovic, est clairement encore en phase d'apprentissage à ce niveau. Cela crée plus d'incertitude avec ce type de jeu à risque.
Le staff de Bruges avait analysé le Sporting et avait conclu qu'une pression élevée pourrait faire mal à l'équipe portugaise. "Parce que nous avions vu qu'ils avaient des difficultés avec ça", a déclaré l'entraîneur Nicky Hayen en conférence de presse.
Mais la réalité a montré le contraire. Le Sporting a facilement contourné la pression, car le Club était trop éloigné des joueurs adverses, et la ligne défensive restait beaucoup trop haute. Une bonne idée sur le papier, mais un plan qui ne fonctionne que si chaque maillon marche parfaitement.
Bruges est moins armé que la saison dernière
La défaite renforce un doute croissant au sein du club : cette équipe est-elle prête à jouer de manière aussi ambitieuse et hyper-dominante contre des adversaires ayant une telle expérience en Ligue des Champions ? Le récent 4-0 contre le Bayern Munich avait déjà révélé des fissures similaires. À ce moment-là, le staff avait déjà dû ajuster à la mi-temps vers un jeu plus réaliste avec cinq défenseurs. Ce schéma s'est répété contre le Sporting : le plan est ambitieux, l'exécution trop difficile pour une partie du noyau actuel des joueurs.
Pourtant, l'approche de Nicky Hayen s'inscrit pleinement dans l'ADN du Club de Bruges. Un club qui veut progresser chaque année et refuse de "baisser les armes", comme on le souligne souvent en interne. La domination n'est pas un objectif en soi, mais une philosophie. Seulement, la philosophie se heurte parfois à la réalité : les adversaires semblent plus forts que la saison dernière, le noyau de Bruges plus jeune et moins expérimenté, et la marge d'erreur en Ligue des Champions est minime.
L'organisation doit être parfaite, et elle était insuffisante
Les buts encaissés sont aussi analysés en détail. "Surtout les deux premiers ont été encaissés trop facilement", s'est-on accordé à dire. Le deuxième but, en particulier, a révélé la vulnérabilité du Club : mauvaise organisation des courses, mauvaise communication et trop d'espace pour un joueur libre. Quand une équipe joue haut, l'organisation doit être parfaite. Et c'est précisément cette organisation qui était insuffisante.
À la mi-temps, il a fallu ajuster. Nicky Hayen a admis que la tactique exige trop lorsque des ajustements doivent être faits en cours de match : les joueurs doivent alors basculer entre une pression agressive et un bloc plus conservateur, ce qui est complexe pour une équipe encore en recherche de repères. Cela explique pourquoi le Club n'a maîtrisé la deuxième mi-temps que pendant un quart d'heure.
Finalement, Hayen en ressort avec une leçon douloureuse, mais claire. "Ce n'était tout simplement pas assez bon", a-t-il affirmé sans détour. Pour le Club, la pression monte désormais en vue des matchs contre Kairat Almaty et Marseille. L'ambition de rester parmi l'élite européenne persiste, mais cette défaite montre que la progression n'est pas linéaire.
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