Anderlecht et Bruges ont fini par faire le spectacle, Bolasie aurait dû être le héros

Rarement Anderlecht aura entamé un topper à domicile avec un statut aussi clair d'outsider : les Mauves sont sous pression comme jamais à l'approche de la fin de la phase classique et la victoire de Gand la veille contre le Standard rajoute encore à l'obligation de résultat qu'implique la réception du rival brugeois, qui n'a plus gagné au Parc Astrid depuis... 20 ans. 

Anderlecht pris à froid

Et pourtant, les choses commencent bien mal : la défense anderlechtoise, qui avait tenu bon pour ramener une victoire cruciale de l'Antwerp, prend rapidement le bouillon devant la redoutable connexion Schrijvers - Wesley, le premier servant le deuxième après seulement cinq minutes de jeu (0-1). Milic, qui remplace Cobbaut, est particulièrement largué. 

Durant une demi-heure (et sous les yeux de... Dejan Veljkovic en tribunes, ce qui ne manquera pas de faire parler), Anderlecht déjouera totalement, Bakkali et Bolasie peinant à passer leur homme sur les flancs tandis que Bruges, mis à l'aise par le scénario, se contente de gérer et se montrera encore dangereux via Dennis. 

Contrat déjà rempli pour Bolasie ?  

L'égalisation viendra un peu de nulle part, ou plutôt du côté gauche anderlechtois et d'une frappe enroulée vicieuse de Yannick Bolasie qui ne touche personne et rebondit dans le petit filet d'Horvath (1-1, 31e). De quoi dynamiser Anderlecht et notamment Zakaria Bakkali qui réussit de plus en plus de gestes. Le Club ne réagit pas et voit Ivan Santini (superbement servi par... Milic) forcer Horvath à une superbe claquette pour sauver le deuxième but. 

La seconde période reprend sur le même rythme, peu élevé, que la première ; sans vraiment que le FC Bruges semble appuyer sur le champignon, les Blauw en Zwart ont cependant une légère mainmise sur le jeu et Siebe Schrijvers manque d'en profiter d'une belle demi-volée que Didillon repousse (63e). Dans la foulée, Yari Verschaeren est lancé en profondeur sur le contre mais perd son duel avec Horvath (64e). 

Le rythme, déjà loin de celui habituel d'un topper, descend inexorablement, ne remontant que par à-coups ; quand Kums semble faire tomber Schrijvers dans le rectangle, ni l'arbitre ne le VAR ne bronchent. Amuzu, monté par un Bakkali très discret en seconde période, alerte Horvath (77e) avant de déborder côté droit et de centrer et trouver Yannick Bolasie : le Congolais s'offre un doublé et prouve d'ores et déjà qu'il est une bonne pioche (81e, 2-1). 

La rencontre s'emballe : à peine le ballon est-il remis en mouvement que le Club accélère et que Vlietinck, à peine monté au jeu, douche l'enthousiasme des Mauves sur un service de Wesley (82e, 2-2). Enfin, le match ressemble à une rencontre de playoffs ; Bolasie, intenable côté gauche, met le feu et tire sur Horvath, qui est encore présent sur la frappe de seconde ligne de Verschaeren - lui aussi dans un très bon jour. 

Mais l'homme du match, malgré le doublé de Bolasie, sera bel et bien le gardien de but brugeois : Ethan Horvath s'interpose une dernière fois sur un coup-franc de Sven Kums (90e). Bruges poussera dans les arrêts de jeu, Ruud Vormer lèchera le poteau de Didillon (93e), mais le score ne bougera plus, laissant Anderlecht invaincu à domicile contre Bruges depuis 20 ans, certes, mais pas forcément en position confortable pour le top 6.