Georget Bertoncello : un "Zèbre" comme on les aimait.
Photo: © SC
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Personne n'a oublié les grands moments du "Zèbre" du siècle.
Parler de « Berto » à un habitant du « Pays-Noir » , c’est revivre les grandes heures du football au Mambour , les heures de gloire du Sporting.
En 1967, ce talent exceptionnel commençait à arpenter tous les principaux stades belges. Tout commençait très vite pour ce fils d’immigré italien. A peine âgé de onze ans, il inscrivit six buts lors d’un "lever de rideau" d’une rencontre qui allait opposer le Sporting à l’Antwerp. La grande aventure pouvait débuter. Il ne restait plus qu’à signer une carte d’affiliation, ce qu’il fit en même temps que deux autres grands « monuments » du football : Jean Pol Spaute et André Colasse.
Sa première rencontre en équipe fanion, il la disputa contre Merksem en seconde division, mais c’est contre Alost qu’il inscrivit son premier but officiel sous les couleurs zébrées. L’anti-chambre était trop étroite pour ce prodigieux joueur. Les dirigeants du RFC Liégeois l’avaient bien compris. Visionné à plusieurs reprises, il était dans le collimateur du matricule numéro 4, et c’est tout naturellement qu’il allait être transféré à Rocourt.
Avec ce club qui jouait les premiers rôles, Bertoncello allait découvrir le charme des soirées européennes. C’est ainsi que son destin allait croiser des clubs huppés comme l’Atlético Madrid, Valence, Leipzig, Nantes ou encore Moenchenglabach.
Le feu follet numéro 11 allait aussi disputer le challenge militaire Kentish. Victorieux de ce tournoi triangulaire (avec la France et l’Angleterre) , « Berto » retrouvait des stars de notre championnat. A ses côtés , Wilfried Puis , Paul Van Himst , Henri Depireux, Jean Trappeniers , et un certain Roger Claessen. Rien que les retrouvailles avec « Roger la Honte » méritaient le détour.
Trois saisons passaient et le Sporting de Charleroi retrouvait sa place au sein de l’élite nationale. Dès lors, rien ne pouvait s’opposer au retour de l’enfant prodige au pays. « Berto » de retour, c’était l’assurance de voir les affluences grimper et les journalistes se frottaient déjà les mains , rien qu’à l’idée de rédiger des articles sur le feu follet attaquant. L’homme au physique de cuistot (propos de Jan Van Der Linden) allait faire trembler les défenseurs adverses. Il atteignait le sommet de son art grâce à un « gauche » magique. 80 kilos pour 1 mètre 68, mais rien que du muscle.
Bertoncello n’avait pas sa langue en poche : « Au départ , j’étais droitier, mais c’est mon père qui a travaillé mon gauche. Je lui dois tout ; mes entraîneurs n’ont rien compris du tout ».
Autre point fort du stratège wallon, ses « petits ponts » qu’ils répétaient régulièrement et qui enflammaient les tribunes du Mambour. Le public , connaisseur , était toujours friand de ce genre de geste technique.
Avant de terminer ce « papier » , on ne peut passer sous silence la célèbre exclusion face au RWDM des œuvres de Fred Delcourt . Celui-ci s’était « troué » en offrant un coup de réparation aux fusionnés bruxellois . C’était la glorieuse époque des De Brée , Martens, Boskamp, Teugels,…Après la transformation du penalty, Bertoncello s’était assis sur le ballon , ne voulant pas reprendre le jeu de suite. Delcourt s’est approché de lui et lui a exhibé un carton rouge ; C’était le sixième reçu des mains de cet arbitre. Cela doit être un record du genre. Personne ne comprenait la sévérité de l’homme en noir, pas même le public qui applaudissait notre « artiste » à sa sortie. Les membres de la commission de discipline allaient trancher en punissant le joueur « zébré » pour une rencontre. Là, on avait compris la plaisanterie et l’humour d’un joueur apprécié par tout son entourage.
Des gars comme « Berto », cela manque à notre football actuel et pourtant, c’est pour des artistes comme cela que l’on se déplace.
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