Interview : Leekens "Lukaku ferait mieux de rester encore au Sporting"

Dirk Diederich
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Interview : Leekens "Lukaku ferait mieux de rester encore au Sporting"
Photo: © SC

Voici la seconde partie de l'interview que nous a accordée Georges Leekens. Il y évoque Timmy Simons, Nacer Chedli et Romelu Lukaku.

 C'est la deuxième fois que tu es sélectionneur national des Diables. Si tu devais comparer le noyau actuel avec celui dont tu disposais en 1998, quelles seraient les différences principales?

   

Disons tout d'abord que le talent n'est pas par définition synonyme du succès. Il ne faut pas sous-estimer le talent. Au niveau international, on a en effet besoin de certaines qualités. Mais par ailleurs, il ne faut pas le surestimer non plus. Les qualités footballistiques ne disent pas toujours tout. Le football, c'est plus qu'une simple question de technique. On doit tenir compte de facteurs comme la mentalité, l'esprit de groupe... Aussi, il est important que les internationaux essaient de se manifester dans leurs clubs comme des leaders, qu'ils soient davantage que des porteurs d'eau. Les Diables Rouges doivent se métamorphoser en ambassadeurs du football belge.
  

Une des modifications que tu as amenées à l'équipe, c'est le retour de Timmy Simons. Pour beaucoup, c'était une surprise, mais finalement, ce fut un choix payant. Etait-ce le joueur qui nous manquait pour rassurer l'équipe?
    

Timmy est en effet quelqu'un qui fait redescendre la pression chez certains joueurs. N'oublions pas non plus qu'il livre une bonne saison au FC Nurnberg. Le sélectionneur national est toujours tributaire de ce qui se passe en clubs".
  

Mais quid alors de Daniel Van Buyten qui traverse pour le moment une période difficile au Bayern de Munich?
   

Oui, mais on parle ici d'un club du top absolu. Il est normal qu'on y change rapidement des joueurs quand les résultats ne suivent pas. En outre, il convient d'examiner la situation du Bayern. Le Bayern paie les conséquences de la coupe du monde. Certains joueurs en sont revenus fatigués ou blessés. Ce qui explique un premier tour de championnat difficile. Il faut donc analyser les situations au cas par cas. Où joue le joueur? Comment joue-t-il? Quelle est la situation du club? Pour moi, Daniel reste en tout cas un très grand pro". 
 

"Il est par ailleurs très important d'avoir une communication ouverte avec les joueurs. Par exemple, avec Nacer Chadli, j'ai eu récemment une bonne discussion. J'ai gardé de lui une bonne impression, tant comme joueur que comme personne. Mais en fin de compte, c'est à lui de faire son choix. Je ne mets pas les joueurs sous pression. C'est une décision difficile à prendre pour un jeune joueur. Je ne veux donc pas l'embêter ou lui fixer une date butoir".
     

D'après toi, où jouera Romelu Lukaku dans un an? Est-il déjà prêt à rejoindre un grand club européen ou vaut-il mieux qu'il mûrisse encore un an à Anderlecht?
  

Je l'appelle toujours notre "super petit grand joueur". Le plus important, c'est qu'il joue et qu'il continue de se développer, de préférence dans une ambiance détendue. De ce point de vue, je pense qu'il fait peut-être mieux de rester encore un peu à Anderlecht, car j'ai l'impression qu'il est très bien encadré là-bas. C'est un garçon qui travaille très dur et qui écoute bien. 
      

Comment vois-tu en tant que sélectionneur national la suppression de la réforme du championnat?
 

Je préfère ne pas m'immiscer dans le débat. Le plus important, c'est d'avoir le plus  de clubs possibles qui participent en Champion's League ou en Europa League. C'est ainsi une très bonne chose qu'Anderlecht poursuive son aventure européenne. Mais si on compare le niveau au Zenit, on mesure le chemin qu'il nous reste encore à parcourir. En Europe, nous devons également éviter de faire cavalier seul, surtout au niveau de la discussion du football en été ou en hiver. Quant au problème de savoir s'il faut un championnat à 18 ou à 16, il conviendrait peut-être de commander une étude qui prendrait en compte tous les aspects. Il est important de mettre de côté tous les egos, de ne pas lancer des déclarations intempestives, mais plutôt de bien réfléchir sur la question.

 

Cet été, tu étais en Afrique du Sud pour la Coupe du Monde. Qu'est-ce qui t'a le plus marqué?
  

Que l'équipe est plus importante que l'individu, mais que l'individu peut parfois faire la différence. Certaines équipes ont nettement manqué de jus comme l'Italie par exemple. En outre, c'est un bon signe que trois des quatre demi-finalistes étaient des équipes européennes. Les Pays-Bas disposaient d'un groupe sans doute moins talentueux que les générations précédentes. On a là encore une fois la preuve que le talent  ne garantit pas le succès. C'est aussi une question d'équipe, de mental, de préparation... Sur ce plan, je trouve l'Allemagne un bel exemple de renouveau. Ils sont parvenus à combiner les anciennes valeurs allemandes de mental et de discipline à la technique et la reconversion rapide. Ce qui a donné un football agréable. Et enfin, il y  une nette tendance à la multiculturalité dans les équipes nationales".  

Merci Georges.
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