L'herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs qu'au Mambourg

Des succès, il y en a eu

Autant commencer immédiatement par la nuance : partir de Charleroi n'est pas synonyme d'échec. Si on a pu moquer son choix de rejoindre le Racing Genk, Clinton Mata s'en sort individuellement plutôt bien dans le Limbourg, ne faisant pas mentir son statut. Kalifa Coulibaly, parti avant même d'avoir pu réellement exploser, est devenu le mister Europe de Gand, même s'il galère aujourd'hui à Nantes.

Même constat pour Neeskens Kebano, qui n'a pas démérité à Genk même si sa carrière stagne depuis, et pour Danijel Milicevic qui, s'il signe aujourd'hui à Metz, a connu de beaux moments à La Gantoise. Reste que, c'est symptomatique, tous ces joueurs (excepté Mata qui a encore le temps de confirmer), après une réussite (relative ou réelle) loin du Mambourg, semblent aujourd'hui stagner ou régresser ...

... mais gare à l'échec

Pour le reste, les échecs sont également assez nombreux pour être soulignés. Le cas de Damien Marcq, qui n'a pas réussi à amener ses qualités au jeu de Gand, est évidemment celui qui saute aux yeux : comment un milieu de terrain intelligent, talentueux et apparemment prêt à passer un palier peut-il se retrouver, six mois plus tard, à jouer la relégation du côté de Zulte Waregem ?

Autre échec à avoir fait le chemin Charleroi - Gand : Dieumerci Ndongala, qui n'a pas réussi à faire son trou à la Ghelamco Arena, soumis à rude concurrence. Du côté du Standard, le Congolais retrouve maintenant des couleurs mais a longtemps été victime de blessures.

Sébastien Dewaest fait également partie des déçus de l'après-Charleroi. S'il a été longtemps absent pour une rupture des ligaments croisés, le solide défenseur central ne s'est jamais non plus vraiment imposé à Genk, peinant à retrouver la sérénité qui était la sienne en tant que Zèbre. Pourtant à l'époque solide, considéré comme un des meilleurs défenseurs de Belgique et même à l'occasion ... cité chez les Diables : le cas Dewaest devrait faire réfléchir Dorian Dessoleil au moment de quitter le Mambourg.

Et d'échec pour cause de départ prématuré, David Pollet, qui devrait d'ailleurs repartir cet hiver, peut lui-même en parler à ses coéquipiers : l'attaquant avait fait feu de tout bois à son arrivée au Mambourg, au point de signer à la surprise générale à ... Anderlecht. Le succès n'est pas au rendez-vous, pas plus qu'à Gand, ce qui pousse Pollet vers un retour au Mambourg ... où il n'a pas retrouvé le niveau de son premier passage.

Merci Mazzù

Si tant de joueurs atteignent leur meilleur niveau à Charleroi et peinent à le retrouver par après, plusieurs facteurs entrent évidemment en jeu, mais il en est un indéniable : le travail de Felice Mazzù. L'entraîneur carolo a toujours réussi à sublimer ses joueurs, ce qui permet à Charleroi d'affronter chaque mercato avec sérénité : du côté de la direction, on en est certain, un joueur nouveau venu sera vite amené à niveau ... et un joueur voulant partir risque de se demander si l'herbe est vraiment plus verte à côté.