Interview "Virtonais un jour, Virtonais toujours" : hommage d'un des nombreux formateurs de l'Excelsior

Antoine Arnould
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"Virtonais un jour, Virtonais toujours" : hommage d'un des nombreux formateurs de l'Excelsior

La semaine passée, nous publiions un article brossant le portrait de François Horvath, formateur puis analyste-vidéo à Virton. Forcément nous avions évoqué avec lui le sujet du non-octroi de la licence professionnelle.

Revenu sur les causes d’un tel échec, notre interlocuteur avait surtout évoqué les craintes que cette nouvelle suscitait chez les employés, bénévoles et jeunes du club gaumais (lire ici la première partie de l’entretien).

Vers un exode massif ?

François Horvath a rejoint l’Excelsior en 2013, mais la décision récente de la CBAS vient placer un fameux point d’interrogation sur son avenir dans le club. Notre formateur n’est clairement pas le seul dans le cas. Pour Kevin Malget et Dave Turpel, par exemples, la décision est prise : ils rejoindront Hesperange dès la saison prochaine. L'international luxembourgeois Aurélien Joachim retournera quant à lui à Differdange.

« Avec ces trois départs, l’encrage luxembourgeois s’effrite, ce qui n’est pas bon signe pour la continuité du club. Si rétrogradation il y a, l'idéal serait de lancer des jeunes du club. Mais étant donné l'incertitude dans laquelle se trouve le club, plus de 70% des joueurs composant les noyaux U18 et U21 de cette saison sont déjà partis. Les objectifs de montée et la construction d’un noyau pour y parvenir ont mis de côté ces jeunes qui voulaient apprendre mais qui n’ont pas eu voix au chapitre ».

Un club à part : « Virtonais un jour, Virtonais toujours »

Quoiqu’il arrive Virton restera un club à part, et il est fort à parier que ceux qui le quitteront ne l’oublieront jamais. Pour l’analyste vidéo, la question ne se pose même pas : « Virtonais un jour, Virtonais toujours ». Il a connu de trop beaux moments, magiques et inoubliables pour qu’il en soit autrement. Et notre formateur de citer Marc Laroche, le directeur technique du club : « A Virton, on ne forme pas que des joueurs de foot. On forme aussi des hommes pour la vie ».

La fin d'une ère ? L'heure des hommages !

Professionnel ou non, Virton est avant tout un club populaire, familial, devenu une véritable fierté de la région grâce à de nombreuses personnes dévouées qui ont construit la grande et la petite Histoire du Royal Excelsior Virton. François Horvath a voulu rendre hommage à quelques-unes d’entre elles. « Durant les cours pour devenir formateurs, rendus obligatoires par l'Union Belge, j’ai fait la connaissance de la colonie virtonaise - 7 formateurs - dont Samuel Petit qui était le coordinateur des jeunes, Enzo Condemi (formateur U18) et Gilles Thiriot (U16, le plus capé après Samuel) qui sont toujours actifs à l’Académie cette année. C’est ainsi que j’ai rejoint le Royal Excelsior Virton en juillet 2013 avec Thierry Siquet comme Directeur Technique de l’Académie ».

Derrière les Renaud Emond, Timothy Castagne et Thomas Meunier travaillent également dans l’ombre de nombreux bénévoles, « ces chevilles ouvrières du club ». Aussi François se souvient-il de Philippe Petit, coordinateur des jeunes puis responsable des espoirs : « Un fidèle parmi les fidèles. Il en a vu passer des joueurs, des jeunes et des moins jeunes. Mais, ne se retrouvant plus dans les valeurs actuelles, il a décidé d'aller exercer tout son savoir avec la jeune équipe de Meix-Devant-Virton en P2 ».

En tant que formateur des U8 aux U16, le Gaumais a bien entendu passé ses meilleurs moments auprès de tous ses jeunes à qui la mentalité du Phoenix Emond est montrée comme exemple. François se rappelle le respect suscité par la pédagogie active et la philosophie offensive gaumaises : « Nous prenions des séquences de jeu positives ou à améliorer, nous demandions aux joueurs de s’exprimer et de trouver les solutions aux problèmes, créant ainsi une interactivité avec nous, les formateurs. Le joueur était acteur et non spectateur. Et cela se voyait sur le terrain dès le samedi suivant ».

Des capitaines emblématiques 

Durant ces années passées à former et analyser les talents de demain, François Horvath a également rencontré des joueurs et entraîneurs dont les compétences sportives et les qualités humaines l’ont marquées. Et notre interlocuteur de prendre l'exemple d'Anthony Moris : « Notre capitaine Anthony Moris, originaire de Habay. En plus d’être très doué avec ses mains, son jeu au pied m’a impressionné. De l’horlogerie suisse ! ».

Avant de citer un ancien de la maison à avoir porté le brassard également : « Raphaël Lecomte, incontournable capitaine de l’équipe au volume de jeu incroyable et à la mentalité exemplaire. Si je parle de lui c’est parce qu’en plus de ses qualités footballistiques, il s’intéressait de près aux jeunes de l’Académie. Lecomte et Moris étaient particulièrement appréciés par les jeunes car ils trouvaient toujours un petit mot à leur dire ».

La position géographique de Virton s'est ajoutée aux nombreuses difficultés rencontrées pour attirer les meilleurs joueurs. Mais, à l'image de Raphaël Lecomte, les Gaumais ont souvent pu compter sur une filière française intéressante : « La filière française a toujours bien fonctionné à Virton. Rappelez-vous les Belhocine, Coquelet (T2 actuel) ou Valette (gardien). Et elle fonctionne toujours bien car nous avions 7 Français dans le noyau cette année » rappelle François.

Sans Virton, la D1B et son format saugrenu seront encore moins attirants !

Il est évident qu’une rétrogradation dans les divisions amateures porterait un fameux coup à ce qui a été construit pendant de longues années. Le pessimisme quant à l’avenir du club règne. La décision de la CBAS est un fameux coup pour tout le football belge.

La division 1B est une compétition complètement absurde du fait de son format unique en Europe, ses bric-à-brac juridiques et du fait de l’incertitude dans laquelle elle se trouve constamment. Une chose est certaine ; sans Virton, seul représentant de la plus grande province de Belgique, la D1B sera d’autant moins attirante ! « Jouer 4 fois la même équipe sur un championnat n'a pas de sens. Quel autre pays a fait cela ? C’est encore une histoire de gros sous et de droits TV ».

A la mauvaise gestion des clubs et à un football de plus en plus dérégulé, François Horvath oppose l’authenticité et l’amour du foot total dans ce qu’il a de plus splendide. « Virtonais un jour, Virtonais toujours ! ».

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