Craig Bellamy explique son départ d'Anderlecht : "Ma fille ne me reconnaissait pas"

Craig Bellamy explique son départ d'Anderlecht : "Ma fille ne me reconnaissait pas"

Craig Bellamy a dû quitter le RSC Anderlecht en raison de sa dépression. L'entraîneur adjoint de Vincent Kompany a raconté ses difficultés au Daily Mail.

Après la large victoire d'Anderlecht contre Malines (7-2), Vincent Kompany n'avait malheureusement pas le sourire : le coach du RSCA a dû annoncer à la presse, très ému, que Craig Bellamy devait quitter le club à effet immédiat pour lutter contre la dépression qui le frappait. Un "monstre" contre lequel le Gallois se bat depuis des années, et qui a donc refait surface cet été. 

Pour la première fois depuis son départ, Bellamy s'est exprimé sur le sujet dans une interview accordée au Daily Mail. "Je suis revenu en août à la maison après la présaison avec Anderlecht. C'était le premier anniversaire de ma fille et il y avait une fête pour elle. Elle ne savait pas qui j'étais", révèle le joueur. "J'ouvrais les bras et elle ne venait pas vers moi. Pourquoi le ferait-elle ? Elle ne m'avait vu que 8 ou 9 fois, et seulement pour environ 24 heures. Je ne faisais pas vraiment partie de la vie d'Orla. Il y avait des membres de sa famille tout autour qui fêtaient son anniversaire mais si je m'approchais d'elle, elle m'ignorait. Mais elle allait voir ses cousins. Je n'avais même pas envie d'insister, c'était embarrassant". 

C'était brillant, jusqu'au Covid en mars 

Un épisode qui a fortement marqué l'assistant de Vincent Kompany, arrivé en 2019 en tant que coach des jeunes au RSCA et promu en tant que T2 cet été. "Je suis sorti et je me suis mis à pleurer. Que faire ? M'en aller, ne plus revenir ? Quitter quelqu'un que j'aime pour le football ? Dois-je rester dans sa vie?", s'est demandé Bellamy. 

Le Covid a tout changé 

Pourtant au début, tout allait bien à Anderlecht. "J'ai toujours voulu travailler à l'étranger. Vous ne connaissez rien au football si vous ne connaissez pas le système de jeunes à Anderlecht. Le talent qu'ils sont capables de produire est incroyable. Quel club. J'en avais besoin, pour savoir si j'étais capable. Je devais juste passer un cap, car je savais que j'étais assez bon pour devenir coach", explique Craig Bellamy. 

"J'ai absolument adoré ça. Passer du temps avec Vinny m'a ouvert les yeux. Comment il se comporte avec les gens, comment il prend des décisions, son calme. Il m'a montré un autre monde", souligne-t-il. "Nous avions en commun notre éthique de travail, nous bossions 12 à 14 heures par jour (...). C'était la meilleure décision footballistique de ma vie. Pendant six mois, c'était brillant. Jusqu'au Covid, en mars". 

Maintenant, quand je tends les bras, Orla vient vers moi 

La vie du Gallois est alors devenue plus compliquée, les voyages vers l'Angleterre étant notamment bien plus difficiles. "J'ai senti mon niveau d'anxiété monter. Une partie de moi pensait : "Pourquoi avons-nous amené cette petite fille dans un tel monde, une telle incertitude". Je me sentais devenir de plus en plus asocial. Mes aptitudes sociales n'étaient pas bonnes, et je dois être attentif à ça. J'ai eu du mal avec ça étant petit (...) J'ai dû apprendre à me fermer, à bloquer les émotions". 

Le geste de Peter Verbeke 

Craig Bellamy a alors rebasculé dans la dépression qui avait commencé à l'habiter dès ses 15 ans, quand il avait quitté la maison familiale pour rejoindre Norwich. "J'ai essayé de gérer ça de la même façon, de me fermer, j'ai dit à ma famille : "Oubliez-moi, je ne reviendrai pas". J'ai commencé à me dire que ce serait peut-être mieux pour le bébé, pour ne pas la perturber en allant et venant dans sa vie. J'ai essayé", révèle le Gallois. "Ca a duré un mois. Je ne suis pas ce genre de personne. Si je mets quelqu'un au monde, je dois lui faire savoir que son papa est là et l'aime". 

Quand je tends les bras, ma fille vient vers moi maintenant 

Après le match face à Malines, Craig Bellamy a donc signifié à Vincent Kompany et son staff qu'il était "temps" pour lui de partir. Peter Verbeke, directeur sportif du club, a alors eu un geste fort : "Il m'a montré le contrat que j'avais signé à l'époque pour devenir adjoint et m'a dit que tant qu'il serait à Anderlecht, il serait là. Il l'a mis dans le coffre-fort du club. Ca signifie énormément pour moi", raconte-t-il. Et maintenant ? "J'ai besoin de faire un break. Je dis toujours aux joueurs "family first", mais je ne donnais pas l'exemple. Est-ce que je vois ma vie sans foot ? Non, mais je devais gérer d'autres problèmes", estime Bellamy. "Ca me manque, mais pour être en paix, j'avais besoin d'un peu de temps". Il voit désormais sa fille deux fois par semaine. "Et quand je tends les bras, Orla vient vers moi", conclut l'ex-adjoint de Kompany. 

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