Edito Contrairement à Wilmots, Renard est prêt à mourir avec ses idées... mais a-t-il le choix ?
Photo: © photonews
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La défaite de ce dimanche ne devrait pas être fatale à Besnik Hasi. Le choix d'Olivier Renard avait fait polémique avant les Playoffs, puis en début de saison ; cette fois, le directeur sportif paraît coincé.
Si Wouter Vandenhaute venait bel et bien à sauter dans les heures, jours ou semaines à venir, on est en droit de se demander vers qui se redirigerait la colère des supporters d'Anderlecht quand les résultats continueront à être médiocres. "Coucke buiten" ? Le propriétaire, qui a déjà fait un solide pas en retrait en 2020 au profit de Vandenhaute, est pour l'instant assez épargné.
"Renard buiten" ? Le directeur sportif a encore le bénéfice du doute et quelques transferts intéressants pour lui (Huerta, Bertaccini), mais son été ne se passe pas comme prévu surtout dans le sens des sorties. S'il ne parvient pas à vendre Verschaeren et Stroeykens, il aura essuyé un échec aussi cuisant financièrement que la non-qualification pour l'Europe. Mais même Fredberg et Verbeke, très critiqués, n'ont jamais eu droit à leurs chants. Les directeurs sportifs passent généralement entre les gouttes.
Il restera donc "Hasi buiten". Au contraire de Riemer (et de Renard, ex-Rouche), Besnik Hasi avait la sympathie initiale d'une bonne partie du public... mais son arrivée était déjà une surprise. Ses résultats à Malines et à l'étranger ne plaidaient pas en sa faveur. Et ses résultats en Playoffs la saison passée avaient forcé une conclusion : "merci d'avoir essayé, mais il vaut mieux partir, maintenant".

Ceux qui voyaient en Besnik Hasi un intérimaire de luxe sont donc tombés de leur chaise quand la direction anderlechtoise, qui a pourtant eu beaucoup de temps pour trouver le candidat idéal, a décidé de conserver l'entraîneur kosovar. C'était à nos yeux soit un cuisant aveu d'échec, soit une erreur de casting. Le début de saison l'a confirmé, si pas sur le plan des résultats en championnat, au moins dans le jeu, toujours aussi insipide.
Olivier Renard peut-il encore se séparer de Besnik Hasi ?
Après les piètres éliminations contre le BK Häcken et l'AEK Athènes, on se demandait comment Hasi pourrait même voir le mois d'octobre à la tête des Mauve & Blanc. Après tout, Marc Wilmots, qui avait lui aussi désigné un "homme à lui" comme T1 du Standard à la surprise générale, a changé son fusil d'épaule plutôt que mourir avec ses idées, et viré Mircea Rednic dès qu'il a compris son erreur. Renard, très proche de Hasi, hésite - ou est persuadé d'avoir raison.
La défaite à l'Union a été décrite comme "anecdotique" : le résultat était attendu, et le Sporting n'a "pas mal joué". C'est vrai. Mais cela prouve aussi qu'en quelques mois, le RSCA n'a pas comblé le fossé qui le sépare du top 3, si la meilleure version de l'équipe cette saison n'a pas inquiété une USG au petit trot. Le début de saison, disputé face à des adversaires modestes, est un trompe-l'oeil. Au-delà d'une "grinta" ressassée encore et encore, et qui peut aussi tout bonnement avoir été liée à l'électrochoc de l'intersaison et de la préparation mais ne durera pas des mois, il n'y a pas grand chose à voir.
Mais Olivier Renard peut-il encore se séparer de Besnik Hasi ? En réalité, pas vraiment. La décision devait être prise à l'intersaison, ou après l'élimination contre Häcken. Aujourd'hui, qui accepterait de venir diriger un Anderlecht sans Europe et au noyau totalement déséquilibré, dans une situation aussi explosive ? Probablement aucun coach du top.
Et au fil des semaines et des mois, comme Fredberg et Riemer avaient fini par être considérés comme un "tout", Renard apparaît de plus en plus comme lié à Besnik Hasi, son choix envers et contre tout. Alors que son mercato risque de se terminer en eau-de-boudin et que les résultats ne suivent plus, se séparer de "son" T1 est difficile. Il y croit encore : Hasi devra tout faire pour l'en remercier...
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