De joyau d'Anderlecht à l'Eendracht Elene-Grotenberge : l'histoire touchante d'un ancien surdoué du foot belge
Photo: © photonews
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Il y a dix ans, le monde semblait être à ses pieds. Alper Ademoglu brillait à la Coupe du Monde U17 au Chili et était considéré comme le nouveau Eden Hazard.Mais il est aujourd'hui loin de l'intérêt de Manchester United, Chelsea ou l'Atlético Madrid, qui s'étaient renseignés à l'époque.
Aujourd'hui, à l'âge de 27 ans, Ademoglu joue pour l'Eendracht Elene-Grotenberge en troisième nationale et travaille dans un magasin. Son histoire commence à Istanbul, avant de suivre un long chemin passant par le Monténégro et un centre de réfugiés à Saint-Trond.
Repéré par Genk, le club où il se sentait chez lui, il a fini par atterrir à Anderlecht en 2014, principalement en raison de l'influence de certains agents et des problèmes financiers de sa famille. La maladie de son père et le soin de ses frères rendaient la situation difficile. Le contrat avec les Mauves a apporté un soulagement, mais pas le bonheur qu'il cherchait.
Hasi ne le trouvait pas prêt
Au Sporting, il a impressionné en Youth League, affrontant des clubs comme Barcelone et Arsenal, et était considéré comme l'un des plus grands talents de Neerpede. Pourtant, Besnik Hasi lui a fait comprendre qu'il était physiquement trop léger pour l'équipe première. Ademoglu s'est senti lésé et a perdu la discipline nécessaire pour progresser. L'enfant qui autrefois regardait les étoiles avec des yeux brillants a commencé à douter de lui-même.
En 2016, il a rejoint Schalke 04. Un club de rêve pour un jeune milieu de terrain, mais là aussi les choses ont mal tourné. Les blessures, le manque de concentration et les nombreux allers-retours pour rendre visite à sa petite amie à Liège ont eu raison de l'enthousiasme autour de lui. Son entraîneur croyait en lui, mais Ademoglu ne vivait pas comme un professionnel. "Je pensais que mon talent suffisait", a-t-il déclaré dans une interview accordée à La Dernière Heure.

Une leçon pour les autres jeunes talents
Aujourd'hui, il joue pour Elene-Grotenberge, dans un environnement où le plaisir est à nouveau la priorité. Il concilie le football avec son travail dans un magasin, ce qui lui donne de la stabilité. "Je n'aurais jamais pensé ne plus être professionnel à 27 ans. Mais j'ai retrouvé ma vie, même en dehors du football".
Son histoire est émouvante car elle va bien au-delà d'une carrière compromise. Il s'agit d'un jeune homme qui a grandi avec de lourdes charges familiales, a été séduit par les promesses des agents et des clubs, et s'est perdu en chemin. Derrière les échecs se cache aussi de la résilience : Ademoglu construit désormais une autre vie, loin des projecteurs.
Pour la nouvelle génération de talents, il est un avertissement et un miroir. Le succès dans le football ne dépend pas seulement de la technique ou du talent. Cela demande de la discipline, de l'encadrement, de la stabilité et de la chance au bon moment.
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