13 ans en Mauve avant le grand départ : "Pour que ma carrière décolle, il fallait que je me mette en danger"

13 ans en Mauve avant le grand départ : "Pour que ma carrière décolle, il fallait que je me mette en danger"
Photo: © photonews
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Le football est fait de trajectoires imprévisibles, d'histoires à taille humaine. Passé à Anderlecht pendant 13 ans, Scott Bitsindou n'a pas réussi à s'y imposer mais est en paix avec son parcours.

Avec le prestige qui colle au club et les jeunes qui sortent chaque année de Neerpede, Anderlecht reste un club incontournable en matière de formation en Belgique. Mais la maxime est connue : il y a beaucoup d'appelés pour peu d'élus. Aujourd'hui âgé de 29 ans et actif à Heist, en D2 amateurs, Scott Bitsindou a découvert la vie en Mauve en 2003, alors qu'il n'avait que sept ans.

Le garçon sortait d'une première saison avec l'Union Saint-Gilloise. Il connaissait Anderlecht grâce aux derbys bruxellois disputés plus que grâce à la réputation internationale du club. Mais il ne tarde pas à découvrir la qualité de la formation du Sporting.

Une équipe qui dégouline de talent

Très vite, il se rend compte de ce qui signifie représenter Anderlecht chez les jeunes : "On se régale, on écrase, tout le monde. Quand tu es en jeunes à Anderlecht, tu ne connais pas tellement la défaite. C'est un luxe. Pour moi, ce n'est venu que plus tard", explique-t-il dans le Podcast 'La consultation sportive'.

La génération est prometteuse : Leander Dendoncker, Youri Tielemans, Andy Kawaya, Selim Amallah, Mohamed Soumaré et David Henen en font notamment partie, rejoints en cours de route par Samuel Bastien, Dodi Lukebakio et Stéphane Omeonga.

Et puis, il y avait le phénomène Charly Musonda : "Avec ce qu'il faisait, tu te dis que c'est un joueur de la trempe de Cristiano Ronaldo, Lionel Messi ou Eden Hazard. Dans tous les tournois, il se faisait élire meilleur joueur face à des équipes comme le Real Madrid, Barcelone, Manchester United,... C'était impossible qu'il ne parvienne pas dans le gratin du football mondial. Il faisait progresser tout le monde autour de lui. Ce qui n'a pas été ? La malchance, les blessures".

Du beau monde avec qui Bitsindou a gravi les échelons jusqu'à disputer la Youth League, l'équivalent de la Ligue des Champions. Les jeunes Mauves en atteignent les demi-finales, battant notamment le FC Barcelone. Titulaire lors du premier match contre Galatasaray, le milieu défensif sort ensuite de l'équipe.

Lors de la demi-finale contre le Shakhtar Donetsk, il doit même prendre place en tribune : "Je ne l'ai pas bien pris du tout sur le moment. Mais cette campagne m'a amené une certaine résilience, ça m'a forgé sur le plan mental. Après la Youth League, je voulais jouer face à des adultes.

"Ça m'a fait envisager un potentiel départ. Mais j'ai changé d'avis. Je n'avais fait qu'une seule saison avec l'équipe réserve et cela n'était pas si bien passé. Cela aurait été prématuré. Quand je commence la deuxième saison, je sais que si je ne suis pas appelé en équipe première l'année d'après, je m'en vais", poursuit-il.

Malheureusement pour lui, c'est ce cas de figure qui se présente. Sans opportunité au sein du noyau A sous la houlette de René Weiler, il sort ainsi du cocon anderlechtois à l'été 2016. Le mot n'est pas usurpé. Autour de Neerpede, certains estiment même que les jeunes sont parfois trop chouchoutés.

C'est en quittant la capitale que Bitsindou est devenu adulte : "Quand il y a un certain confort, ça ne pousse pas à te surpasser. Tu ne sais pas de quoi tu es capable avant d'être dos au mur. Si je voulais que ma carrière décolle, il fallait que je me mette en danger".

Mais il ne ressent pas d'amertume pour autant : "Je n'étais pas déçu, plus excité de découvrir de nouvelles aventures. Et puis reconnaissant. Reconnaissant de ce que le club m'a donné. Que je le veuille ou non, je suis un enfant d'Anderlecht et je le resterai. Ça n'a pas toujours été facile mais la carrière que j'ai faite, c'est en grande partie au Sporting que je la dois".

Depuis, l'international congolais (une titularisation avec le Congo-Brazzaville en 2021) a bien bourlingué : la Suisse, la Serbie, l'Ecosse et 87 matchs de D1B avec Lommel et le Lierse avant ce contrat avec Heist, en D2 VV.

Dix ans après son départ, son regard sur la formation à l'Anderlechtoise est intéressant : "Quand tu sors d'Anderlecht, tu peux aller partout. Parce que tu en ressors avec un certain bagage technique et une mentalité de gagneur. Quand je vois la formation de Genk, j'avais plus l'impression de voir un modèle comme le FC Barcelone ou l'Ajax, basé sur un système tactique en particulier".

"Quand on jouait contre le Racing, je me disais même que footballistiquement parlant, c'était plus alléchant que nous. Mais une fois que tu sors le joueur de ce système, parviendra-t-il à s'adapter ? Après, cela n'enlève pas le niveau de la formation de Genk, ils sont toujours aussi forts", explique-t-il.

Une belle leçon de vie pour les jeunes qui n'attendent que de percer avec leur club formateur. Au plus l'environnement est prestigieux et attire de talent, au plus les places sont chères. S'accrocher et faire preuve de résilience n'interdit pas d'aller tenter sa chance ailleurs si l'opportunité de s'imposer ne se présente pas.

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