Analyse Voici la plus grande erreur commise par Wouter Vandenhaute à Anderlecht
Photo: © photonews
Avec la vente de ses parts au RSC Anderlecht, le chapitre Wouter Vandenhaute est définitivement clos. Celui qui s'était longtemps présenté comme le sauveur du club redevient simplement un supporter.
Avec ce départ, c’est une ère qui s’achève — une période durant laquelle une seule personne orientait largement la direction du club. Wouter Vandenhaute avait repris les rênes en 2021 avec des intentions sincères. Il voulait rendre à Anderlecht sa grandeur, le ramener aux valeurs et à l’aura qui avaient caractérisé le club pendant des décennies.
Aucune place pour la contradiction
Mais sa vision était une qu’il ne souhaitait pas partager. Il voulait le meilleur pour Anderlecht, certes, mais uniquement selon sa propre conception de ce que cela signifiait. Il en est résulté un système où il y avait peu de place pour la contestation ou la collaboration.
L’ancien journaliste et entrepreneur à succès croyait fermement en sa propre méthode. Ce qui fonctionnait dans le monde des affaires devait, selon lui, également marcher dans le football. Mais il s’est avéré que l’univers du football obéissait à une toute autre dynamique. Son besoin de tout contrôler, de diriger et de décider sans concertation a fini par susciter des tensions au sein du club.
Son manque d’autocritique est devenu un problème structurel. Lorsque certaines décisions tournaient mal, Vandenhaute ne se remettait que rarement en question. Il restait convaincu que son plan porterait ses fruits à long terme, même si les résultats et l’ambiance interne prouvaient le contraire. Cette obstination rendait difficile pour ses collaborateurs le fait de se sentir écoutés ou valorisés.
Collaboration et clarté sous l’ère Bornauw
Kenneth Bornauw, l’actuel CEO, revenu à Anderlecht après le départ de Vandenhaute, en avait lui-même fait les frais. Il avait quitté le club à l’époque, jugeant impossible d’y travailler professionnellement dans ce climat. Son retour, après le départ de Vandenhaute, est donc hautement symbolique : il incarne l’espoir d’une nouvelle ère fondée sur la coopération et la transparence.
Au sein du club, le sentiment s’était imposé que les lignes étaient devenues floues. Les décisions se prenaient sans concertation, les responsabilités manquaient de clarté, et la communication était souvent verticale. L’assurance de Wouter Vandenhaute s’était transformée en isolement : il n’écoutait plus, il expliquait. Ce qui avait commencé comme un leadership passionné s’était mué en une direction dénuée d’écoute.
Aveuglé par la réalité qui l’entourait
Son départ apporte donc non seulement de la sérénité, mais aussi de l’espace pour une reconstruction. Le nouveau management semble vouloir miser sur la structure et la coopération, plutôt que sur l’intuition personnelle et l’improvisation. Chacun au sein d’Anderlecht doit désormais pouvoir se concentrer sur ce qu’il fait de mieux, sans vivre dans l’ombre d’une figure dominante.
L’erreur de Wouter Vandenhaute ne résidait pas dans ses intentions, mais dans sa méthode. Il voulait sauver Anderlecht, mais il a voulu le faire seul, convaincu de détenir la vérité. Cette certitude l’a finalement rendu aveugle à la réalité qui l’entourait. Aujourd’hui, alors qu’il prend définitivement ses distances, le club a enfin la possibilité de croître sur la base d’idées partagées, et non plus sous la vision d’un seul homme.
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