L'Alphabut : Z comme Zarrêts de jeu!

Dirk Diederich
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L'Alphabut : Z comme Zarrêts de jeu!
Photo: © SC

Voici la toute dernière lettre de l'Alphabut de Dupk. Il s'agit du Z comme les Zarrêts de jeu.

Z comme les Zarrêts de jeu

J’arrive en bordure d’exercice symphonique. Je me rends compte que j’ai laissé des tas de sujets en frîche. Mais il n’y a pas d’oublis grossiers. Uniquement des pudeurs, des discrétions  ou des choix d’humeur de l’instant. J’aurais pu ainsi évoquer les déboires du RFC Liège, un club errant, sans domicile fixe, qui passe ses nuits de match dans des stades-hôtels délabrés avec des chambres ne donnant même plus  sur la nostalgie de Rocourt. J’aurais pu tremper davantage ma plume dans une encre sang et marine pour tenter de décrire le calvaire de la descente du Golgotha à tombeau ouvert d’un club crucifié et qui s’essaie à ressusciter dans l’indifférence générale. Les pieds et les mains sont déjà troués, mais c’est à présent le coeur même du Liègeois que le temps qui passe va  clouer au pilori d’une candidature de Mondial pharaonesque qui pense « sous-sous » plutôt que tradition, âme et sêve de vie.

 J’aurais pu y aller d’une bafouille sur la môme Zahia, écrite sur une feuille de vigne cache-sexe de quelques bleus à l’âme, de quelques Schtroumpfs pathétiques englués dans un mauvais remake de l’Empire des sens. La banale et dérisoire affaire de moeurs, cette histoire de passe latérale et de trou de balle qui, hors de l’univers du football,  aurait crevé immédiatement la baudruche des (French) cancans des moralités hypocrites , et qui a pris il y a peu des proportions que seul le monde du football autorise. Zahia Dehar la mineure, Franck Ribéry la triste mine. Voilà pourtant tout. Point à la ligne.

J’aurais pu parler de la pluie et du beau temps, ces facteurs tellement essentiels dans le bon ou le mauvais déroulement du spectacle footballistique.  J’aurais pu déblayer les lignes d’un texte sur le foot comme seul sport d’hiver que la neige rend impraticable.

J’aurais pu puiser davantage dans le coffre au trésor des souvenirs. J’aurais pu donner plus dans l’art du portrait. Dans la saisie d’images éphémères qui assemblées constituent toujours un puzzle passionnant. J’aurais pu à certains moments forcer le trait. A d’autres, le nuancer. Mais je ne suis ni le Céline ni le Proust du jeu de la balle au pied. Je ne suis qu’un bavard intarissable, de celui qui contribue au brouhaha règnant dans les buvettes  des troisièmes mi-temps.

Finalement, Dieu  a jeté les fondations de ce sport naturellement divin en créant la pomme, Adam et Eve . Et s’il a froncé un jour ses sourcils jupitériens, c’est parce que notre mère à tous a croqué à pleines dents dans cette première balle de fortune. Depuis lors, le ballon ne tourne plus rond. Et c’est justement ce qui a intéressé ces lignes durant le rond-de-cuir que je suis.

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