L'intégrale du billet de Dupk - 2018? Ouf! On l'a échappé belle!

Dirk Diederich
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L'intégrale du billet de Dupk - 2018? Ouf! On l'a échappé belle!
Photo: © SC

Ouf! Plus de peur que de mal. On a échappé à une immense catastrophe. Non, nous ne devrons pas organiser l'orgie du fric et du cynisme en 2018. Notre candidature ringarde nous l'a heureusement évitée.

Une Coupe du Monde au Brésil. Puis une Coupe du Monde en Russie. Les voyages formant la jeunesse, je vais me payer une sacrée cure de jouvence durant la prochaine décennie.

La désignation de la Russie était annoncée depuis longtemps. Les dés étaient pipés dès le départ, au-delà des clichés faciles d'un pays maffieux, avec deux F comme dans FIFA. La Russie est en effet un immense continent encore à conquérir par la Fifa, un pays qui accueille la multinationale de Sepp Blatter à bras ouverts, une région où le foot connait un boom incroyable qui ramène l'explosion d'Hiroshima à un aimable pet de fourmis.

L'attribution de l'organisation de la Coupe du Monde au Qatar est bien plus malheureuse. Voilà bien le dernier pays où un homme sensé aurait envie de jouer au football en plein mois de juin. La NASA aurait proposé de faire disputer le Mondial de 2022 sur la lune que l'incongruité aurait été pareille. Le choix du Qatar est une anomalie exorbitante, un cirque barnumesque qui n'existera que par la grâce d'une couverture télévisuelle sans précédent. Je serais l'Union Belge que j'annoncerais déjà mon boycot de cette manifestation douteuse.

Ceci dit, nous l'avons échappé belle. Certes, il n'y avait pratiquement aucun risque que la calamité de l'organisation d'une Coupe du monde nous tombe dessus en 2018, mais un accident étant si vite arrivé, apprécions doublement d'être sorti indemne de l'aventure. La plaisanterie de notre candidature n'aura donc coûté qu'une bonne dizaine de millions d'euros au Trésor Public qui a ainsi généreusement arrosé quelques egos et permis à d'anciennes gloires de voyager de par le monde en business class. 

Le projet était foireux et reposait sur une resucée des arguments qui avaient conduit au cataclysme de l'Euro 2000. Dix ans plus tard, notre football n'a jamais été aussi mal en point, nos stades sont des has been pathétiques et notre Clairefontaine tubizien est un chancre magnifique coincé entre des voies de chemin de fer et quelques terrains de football comme on en trouve à Libramont ou à Wuustwezel.

L'illusionniste David Courtoipperfield a tenté de nous faire oublier cet échec cuisant. Cependant, hormis quelques Alheimeriens et les happy few qui cachetonnent aux projets sans lendemain, personne n'a été dupe. Le BID belgo-néerlandais nous a d'abord laissé froid avant de friser le ridicule à Zurich.

Aujourd'hui, il s'agit de tourner la page. De créer un véritable Comité Cap 2018 qui initie une réflexion poussée sur la façon de sortir notre football de sa mouise. D'analyser les raisons qui poussent le public à déserter nos stades alors que chez nos voisins immédiats, les clubs font le plein. D'encourager la formation des jeunes non pas seulement financièrement, mais aussi par une politique volontaire des clubs (comme l'ont compris depuis quatre ou cinq années des clubs comme Anderlecht, le Standard et Genk). De doter notre élite footballistique d'un championnat authentique qui couronne un véritable champion sportif et non plus le club le moins pauvre.

Le football est un formidable ciment social. Encore faut-il apporter les briques qui permettent de construire un avenir solide et non pas pharaonique à notre football.



 
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