Le billet de Dupk : la Pro League se fout des supporters

Dirk Diederich
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Le billet de Dupk : la Pro League se fout des supporters
Photo: © SC

Le froid est à couper au couteau. La neige rend les routes glissantes. Les transports publics ont l'efficacité d'un jour de grève. Mais the show must go on.

De la D2 à la P4, toutes les divisions qui ne disposent pas de contrat télé ont vu leurs matches remis. Une décision douloureuse pour les trésoreries des clubs, mais dictée par une sagesse et un bon sens de l'Union Belge qu'on ne peut que saluer.

Par contre, la Pro League qui  fricote avec un opérateur télé fera tourner son cirque footballistique ce week-end, montrant par la même occasion son mépris du supporter, ce cochon payeur qui n'a qu'à casquer et à se geler les burnes dans le froid.

The snow must go on. The show aussi. Jusqu'à prendre le supporter pour un abruti et le traiter avec la commisération qu'on affiche en général pour les SDF. Un club, Louvain pour ne pas le citer, ira d'ailleurs jusqu'à offrir une soupe populaire à ses supporters les plus frigorifiés.

D'autres comme le Lierse et Zulte-Waregem poussent le bouchon encore plus loin. Et demandent à leurs supporters de sacrifier leur samedi matin pour venir déblayer les tribunes qui les accueilleront en soirée, puisqu'ils ont payé leurs abonnements. Hare Krishna. On n'est plus très loin de la secte. 

On dira : oui, mais l'amour des couleurs..., le club qu'on a dans le sang..., la beauté du sacrifice pour ce matricule adulé... Moi, je flanquerais pourtant un bon coup de pelle dans la tronche de ces dirigeants d'entreprises footballistiques qui paient des salaires de 20.000 euros par mois à des joueurs, mais qui pour l'entretien de leurs tribunes font appel au bénévolat de gugusses à bonnets et à écharpes qui raquent plus de 200 euros pour un abo d'éternel plumé.

Aujourd'hui, les supporters ne sont plus là que pour faire joli sur des écrans plasmas. Les clubs ne jouent plus que pour occuper une plage horaire à la télé. Qu'un supporter rouche ou mauve soit bleu comme un schtroumpf, peu leur chaut . Du moment qu'il passe à la caisse, qu'il caille et qu'il chante pour que des téléspectateurs installés bien au chaud devant leurs écrans plats avec des écharpes de chips devant leurs bouches passent une bonne soirée.

Voilà désormais le credo de la secte Pro League. 

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