Interview Bas Tukker, l'homme qui photographiait à l'intérieur des stades

Olivier Baute
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Bas Tukker, l'homme qui photographiait à l'intérieur des stades
Photo: © SC

La rédaction a rencontre un amateur de football peu commun, Bas Tukker. Ce Néerlandais a pour passion de photographier les stades de football. Il s'est spécialisé dans les stades belges, du plus petit au plus grand.

Le football permet quelques fois de belles rencontres. Celle avec Bas Tukker en est assurément une. Ce "touriste du football" comme il préfère se faire appeler, a pour passion de photographier les stades de football. Chaque week-end, il prend sa voiture et fait le tour des Pays-Bas, mais également de la Belgique, pour assouvir sa passion.
 
Bas, je l'ai découvert via une photo insolite du terrain de foot de la SRU Verviers, club aujourd'hui disparu où j'ai fait mes premières gammes. J'ai pris contact avec lui et découvert sa passoin, un univers que je voulais partager avec vous. Nostalgique? Envie de revoir quelques vestiges de votre enfance ou même le stade de vos exploits actuels? N'hésitez pas à faire un tour sur le site de Bas Tukker (www.extremefootballtourism.blogspot.be) ou sur la page Facebook qu'il a créé (www.facebook.com/ExtremeFootballTourism). Un petit clic sur "J'aime" et vous découvrirez en exclusivité les dernières trouvailles de ce passionné.
 
N'hésitez pas à cliquer sur les noms des stades, une page reprenant les photos de Bas Tukker s'ouvrira!
 
 
Walfoot : Bonjour, pourrais-tu te présenter en quelques mots?
 
Je m'appelle Bas Tukker - Sébastien, si vous voulez... j'ai 35 ans et je viens de Breda, dans le sud des Pays-Bas, pas loin de la frontière belge. Depuis mon enfance, je suis supporter de NAC, le club de foot de Breda, qui évolue actuellement dans la division la plus haute chez nous. Ce qui est peut-être un peu étonnant pour quelqu'un qui a une passion pour le foot, j'ai obtenu un doctorat en littérature latine et je suis professeur de langues anciennes dans un lycée.
 
Walfoot : Comment t'es venue l'idée de ce tour d'Europe des stades de football?
 
Je ne sais pas exactement si il y a eu un moment précis où cet idée m'est venue... j'ai simplement commencé à assister à des matchs un peu partout.
 
Depuis le moment où, en 1996, NAC a quitté son ancien stade qui était situé en centre-ville, j'ai eu la nostalgie de l'atmosphère inoubliable de ce petit terrain démodé. Par contre, il y avait toujours mes études et ce n'est qu'après avoir fini ma thèse il y a sept ans que j'ai eu un peu plus de loisirs pour faire des choses comme ça. Petit à petit, toujours en train ou avec un ami qui avait une voiture, j'ai commencé à assister à des matchs, chez nous aux Pays-Bas, mais aussi en Angleterre et en Belgique.
 
Assez vite, j'ai découvert qu'en Belgique, il y avait encore des stades de foot plein de nostalgie, aussi bien en Flandre que dans la partie francophone du pays. C'est pour cela que j'ai vraiment été pris de passion pour le foot et les stades belges, pas seulement dans les divisions les plus hautes, mais aussi dans les séries provinciales. Depuis 2009, je passe une journée en Belgique pratiquement chaque week-end. C'est pour cela que j'ai décidé de passer mon permis de conduire. Je me souviens d'avoir fait les derniers kilomètres de la gare de Landen jusqu'à Hannut en vélo pliant et pour un type comme moi qui n'est pas particulièrement sportif, ça devenait un peu de trop...
 

"J'aime les stades "démodés" comme le Bosuil à Anvers, Buraufosse à Tilleur"

 
 
Walfoot : As-tu déjà comptabilisé les kilomètres et jours que tu as réservé à cette passion?
 
Je suis en route pratiquement tous les dimanches. Depuis que j'ai acheté une voiture en 2010, j'ai fait environ 160,000 kilomètres, la plupart pour aller voir des matchs. Pendant les vacances d'été, j'aime faire un voyage plus lointain, au cours duquel j'essaye de combiner matchs et culture... en roulant en petite Micra, j'ai voyagé jusqu'à Stockholm et Hamar en Scandinavie, et jusqu'à Sanremo  et Monaco au bord de la Méditerranée. Quelques fois par an, je fais des petits week-end en Angleterre.

 Walfoot : Quelles visites t'ont particulièrement marqué? 

 
Bien sûr, il y a des pays comme Israël, l'Islande, l'Arménie et la Suisse, où le paysage autour des stades est souvent si spectaculaire que l'on ne l'oublie pas si sitôt. Quant à la Belgique, où j'ai visité des centaines de terrains de foot, il n'est pas facile de décider quelles étaient mes visites préférées. J'aime les stades "démodés" comme le Bosuil à Anvers, Buraufosse à Tilleur ou le Stade de Battignies à Binche. Je suis aussi très heureux d'avoir pu assister à un match de provinciale au Stade du Crossing à Schaerbeek, un endroit mythique, avant la démolition des installations et leur remplacement par une construction moderne.
 
Cependant, quand il n'y a pas de neige, je préfère passer des weekends dans les Ardennes, où il y a des stades minuscules cachés dans la foret où l'on peut vivre le foot dans sa forme la plus pure. Il y a quelques semaines, j'étais à Arville, en province de Luxembourg. Un dimanche, dix heures du matin, par un froid de canard et où les équipes réserves de Saint-Hubert et de Sainte-Ode jouaient leur match sous les yeux de quelques amis et d'un type néerlandais avec son appareil photo amateur dans le silence ardennais que j'aime tant... c'était superbe! A mon avis, les stades les plus charmants dans ce coin de Belgique sont peut-être la Ruelle Cochin à Gérouville (photo en intro) et la Hulle, Profondeville.
 

"Le plus souvent, je prends ma décision quelques heures avant le match"

Walfoot : As-tu des contacts avec les supporters, membres des clubs? 
 
Parfois, pendant le match, quand j'ai envie de bavarder un peu ou lorsque les gens me demandent pourquoi je fais des photos pendant un match de P2 ou P3... mais le plus souvent, je préfère faire mes photos en restant anonyme. Il faut avouer que je déteste le phénomène des 'ultras', qui monopolisent plus ou moins leur club. C'est pour cela que l'on ne me trouve pas souvent en Allemagne. En Belgique, par contre, l'atmosphère dans les tribunes est presque toujours très amicale... exactement comme je préfère.
 
Walfoot : Préviens-tu avant d'arriver ou est-ce que tu fais tes choix au hasard?
 
Le plus souvent, je prends ma décision quelques heures avant le match en regardant la météo sur internet. J'essaye d'éviter la pluie, parce que cela rend impossible la prise de bonnes photos. De plus en plus, je préfère improviser. C'est beau de rouler jusque, disons, un petit village entre Namur et la frontière française et de pas savoir ce que l'on trouvera... une tribune délabrée, un paysage photogénique... il y a toujours de belles surprises dans votre merveilleux pays!
 
Walfoot : En Belgique, quelles sont tes prochaines étapes?
 

Il me manque encore trois stades avant de pouvoir officiellement dire avoir visité un match chez tous les 134 clubs des quatre divisions nationales: il s'agit du nouveau stade de Gand, ainsi que les terrains de Solières et Givry en Promotion D. Puis, je continuerai à aller à des matchs dans les séries provinciales partout en Belgique aussi longtemps que ça me fera plaisir!

Dans la même veine, la rédaction vous invite à découvrir la page groundhopping.be d'un autre mordu de cette discipline, Jurgen Vantomme.

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