Jean-François Losciuto : seul le travail paye !

Il a décidé que ses rêves ne seraient pas l’inaccessible étoile que chantait Brel. "Le tout est de se donner les moyens d’y arriver" nous dit d’emblée Jean-François Losciuto. "Certains rigolaient de moi quand je leur disais que j’aimerais faire du football mon métier. Mais tandis qu’après journée, ils  restaient dans leur fauteuil,  je faisais des centaines de km pour aller entrainer les adultes en province du Luxembourg et pour diriger l'académie à Houffalize. Enfin, je ne me plains pas. J’ai toujours été quelqu’un d’actif et j’aimais ça."

La reconnaissance qu’il commence à avoir aujourd’hui, c’est à son travail et à sa persévérance qu’il la doit. "Je voulais montrer qu’il est possible de réussir sans avoir un nom et sans avoir été soi-même un grand joueur, qu’on pouvait réussir seulement par son travail. Bien sûr, des personnes m’ont fait confiance et je ne les oublierai jamais. Mais s’ils m’ont fait confiance, ce n’est pas pour me faire plaisir ou faire plaisir à quelqu’un mais bien parce qu’ils croyaient en mes capacités. De plus, je pense avoir toujours tout fait pour rendre sur le terrain cette confiance placée en moi." 

Des jeunes de JS Molise où il débute, Jean-François Losciuto passe aux jeunes de Visé, puis à ceux du RFC Liège où il devient champion avec l’équipe juniors. Au bout de trois ans, il quitte le club pour rejoindre le CS Verviers où il devient l’un des adjoints  d’Olisheh,  pour qui aujourd’hui encore, il a beaucoup d’admiration  "Ce que j’apprécie le plus chez lui, outre ses connaissances sur le football, c’est son humilité. Rester humble est une valeur importante pour moi. A quoi cela sert-il de dire toujours moi, je ?"

L’entraîneur liégeois ne cherche pas à faire de son parcours une "success story " et c’est sans hésiter qu’il nous parle de ses insuccès. Comme lors de sa première expérience comme coach principale à Wegnez, marquée par 8 défaits consécutives. "Je devais aider l’équipe à se sauver mais nous n’y sommes pas parvenus. Le président m’a quand même demandé de poursuivre l’aventure, ce que j’ai accepté. "

Le club manque alors de peu la remontée et son travail est remarqué par le président d’Halthière qui lui propose un contrat. Il signe et dans le même temps, commence à collaborer à la Master Class Foot, qui propose des séances de perfectionnement aux jeunes fréquentant les clubs de la région. Il ne connaissait pas encore toutes les implications de cette collaboration.      

En effet, il se fait que la Master Class Foot a établi un partenariat avec l’Académie des Sept Collines au Togo, qui est en partie liée aux Anges de Notsé. Ce club, très populaire au Togo, s’est qualifié pour la Champions League d’Afrique et veut, pour commencer cette compétition, un nouvel entraîneur. Après s’être renseigné sur lui, le président des Anges de Notsé, jette son dévolu sur Jean-François Losciuto, qui accepte le challenge. "J’avais déjà eu quelques touches en Afrique mais là, c’était concret. Comment refuser un tel défi? "

Lorsqu’on l’interroge sur cette expérience, les yeux de l’entraîneur brillent. "Entre moi et l’Afrique, cela a été un vrai coup de foudre. Et puis, il y a chez les joueurs africains une grande volonté de réussir, une soif de ballons, ce qui fait qu’ils sont réceptifs à tous vos conseils et à toutes vos instructions. Contrairement à ce que l’on pense parfois, ils sont très disciplinés."

Les Anges de Notsé sont néanmoins assez rapidement éliminés de la Champions League, mais l’entraineur n’est pas pour autant déçu. "Il faut être réaliste, les résultats ont été conformes à notre niveau qui est celui d’une équipe moyenne de D2 belge." Sa satisfaction, elle vient d’ailleurs : "Tous mes joueurs ont progressé, certains ont été pour une première fois sélectionnés en équipe nationale, d’autres ont signé des contrats en Asie tandis que certains passent actuellement des tests en D1 ou D2, en France, en Belgique et aux Pays-Bas."

Il était prévu que Jean-François Losciuto, une fois actée l’élimination en Champions League, devienne directeur technique du club. "J’ai hésité à prolonger tant cette expérience fut positive et enrichissante. Pour vous dire, j’ai même été amené à jouer au consultant TV. Mais voilà, j’ai reçu plusieurs propositions et certaines ne se refusent pas ".

 Finalement, il décide d’opter pour Rayon Sports au Rwanda.  "C’est Luc Eymael qui était entraîneur l’année dernière qui a parlé de moi au club pour le remplacer. Apparemment, le club est très populaire et il a des ambitions, deux critères importants pour moi. Maintenant, je l’avoue, c’est aussi un nouveau saut dans l’inconnue. Je verrai après si j’ai fait le bon choix ou non."

Entre-temps, Jean-François Losciuto décide aussi de continuer l’aventure de l’Académie Master Class Foot qu’il dirigeait depuis deux ans et dont il est depuis peu devenu le propriétaire. "J’ai demandé à Hassan Tamir de diriger l’Académie avec moi et il a accepté le défi car il connaît ma façon de travailler.  Et puis, même si je suis loin, j’ai confiance en mes collaborateurs. Ce sont des personnes passionnées par ce qu’elles font et mon but est de leur donner les meilleures conditions de travail possibles. Je connais leur investissement personnel dans le projet, ils le méritent. C’est grâce à eux que l’Académie est de plus en plus connue."

Entraîneur en Afrique, directeur d’une Académie et d’autres projets encore dans les cartons, on a l’impression que Jean-François Losciuto ne s’arrête jamais. Peut être parce que lui qui a tout obtenu à force de travail, il sait que c’est le prix à payer pour que son rêve se poursuive.

Nous avons rencontré une personne simple et chaleureuse. Nous ne pouvons que lui souhaiter plein de réussite dans sa nouvelle aventure.